Coalition anti-jihadistes: Kerry poursuit au Caire sa tournée

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 12 septembre 2014 à Ankara
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 12 septembre 2014 à Ankara AFP - Brendan Smialowski
  • Le président français François Hollande, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et le président du Kurdistan Massoud Barzani (d) visite un camp de réfugiés à Ainkawa, au nord d'Erbil, le 12 septembre 2014 en Irak
    Le président français François Hollande, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et le président du Kurdistan Massoud Barzani (d) visite un camp de réfugiés à Ainkawa, au nord d'Erbil, le 12 septembre 2014 en Irak AFP - Alain Jocard
  • Le président français François Hollande et son homologue irakien Fouad Massoum (d), le 12 septembre 2014 à Bagdad
    Le président français François Hollande et son homologue irakien Fouad Massoum (d), le 12 septembre 2014 à Bagdad AFP - Alain Jocard
  • Carte des zones de contrôle de l'Etat islamique en Irak et en Syrie
    Carte des zones de contrôle de l'Etat islamique en Irak et en Syrie AFP - L.Saubadu/V.Lefai
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Centre Presse Aveyron

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry poursuit samedi au Caire sa tournée visant à constituer une coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), responsables d'atrocités en Irak et en Syrie, au lendemain de la visite du président français à Bagdad et Erbil.

Dans la capitale égyptienne, M. Kerry doit notamment s'entretenir avec le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. Il est attendu au cours du week-end à Paris où il participera lundi à une conférence internationale sur l'Irak.

Vendredi, la Maison Blanche a déclaré que les Etats-Unis étaient en "guerre" contre les jihadistes de l'Etat islamique, une mise au point après un flottement sémantique sur la stratégie annoncée mercredi par Barack Obama.

Le même jour à Bagdad, le président français François Hollande a promis d'aider "encore davantage militairement" l'Irak dans sa lutte contre l'EI avant de se rendre à Erbil, capitale du Kurdistan où se sont réfugiés des centaines de milliers de déplacés depuis l'offensive des jihadistes début août.

John Kerry, lui, a tenté à Ankara de convaincre la Turquie de participer à la coalition internationale que Washington cherche à mettre en place contre l'EI, groupe extrémiste sunnite, se disant confiant quant au succès de sa mission pour parvenir à former cette alliance de pays européens et arabes, ayant déjà rallié dix pays arabes à ce projet.

Lors d'une conférence de presse avec le président du Kurdistan Massoud Barzani, M. Hollande a annoncé l'établissement "d'un véritable pont humanitaire" pour ceux qui souhaitent quitter leur pays. L'avion de M. Hollande transportait 15 tonnes d'aide humanitaire, notamment des tentes, remises aux ONG à Erbil. Il a quitté l'Irak en soirée.

Le président français avait indiqué plus tôt à Bagdad que la France avait déjà "livré plus de 60 tonnes de matériel" humanitaire.

- 'Menace globale' -

Il s'agissait du premier chef d'Etat étranger à se rendre à Bagdad depuis le début le 9 juin de l'offensive de l'EI qui a pris de larges pans de territoires en Irak et en Syrie.

"Je suis venu (...) pour dire la disponibilité de la France pour aider encore davantage militairement l'Irak", a déclaré le président français qui a rencontré son homologue Fouad Massoum et le Premier ministre Haïdar al-Abadi.

Il a évoqué une prochaine "livraison de matériel militaire pour les Irakiens".

La France fournit depuis août des armes aux forces kurdes qui luttent contre l'EI dans le nord. Elle s'était dite prête à utiliser ses bombardiers en Irak "si nécessaire" dans le cadre de la stratégie définie mercredi par le président américain Barack Obama pour "détruire" ce groupe.

M. Hollande a estimé que ces livraisons d'armes aux peshmergas avaient été "décisives pour inverser le rapport de force".

La "menace globale (représentée par l'EI) appelle une réponse globale", a-t-il souligné ajoutant que la conférence internationale sur l'Irak prévue lundi à Paris visait à coordonner les actions contre l'EI.

Alors que l'Iran, qui appuie le gouvernement irakien, n'a pour l'instant pas été invitée à Paris, M. Kerry a indiqué que sa participation "ne serait pas adéquate", notamment en raison de son implication en Syrie, où Téhéran soutient le régime.

"Personne ne m'a appelé ou ne m'a interrogé à propos de la présence de l'Iran mais je crois que compte tenu des circonstances en ce moment, ce ne serait pas bien", a insisté M. Kerry devant des journalistes à Ankara.

- L'EI compte '20.000 à 31.500' combattants -

Dans le cadre de sa stratégie, M. Obama a précisé qu'il étendrait la campagne aérienne contre l'EI en Irak et qu'il était prêt à lancer des frappes en Syrie. Il a aussi promis de renforcer l'armée irakienne et d'accroître l'aide militaire aux rebelles syriens qui combattent tant le régime de Bachar al-Assad que l'EI.

Au total, 1.600 militaires américains seront déployés en Irak pour apporter un appui aux forces armées irakiennes en termes d'équipements, de formation et de renseignements.

jihadistesSelon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'EI compte "entre 20.000 et 31.500" combattants en Syrie et en Irak.

M. Obama, élu sur sa volonté de tourner la page d'une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan, a été acculé à agir face aux atrocités commises par l'EI qui a aussi décapité deux journalistes américains enlevés en Syrie.

La famille de James Foley, un des deux journalistes américains exécutés, a lancé une fondation de bienfaisance à son nom pour aider les victimes d'enlèvements, les reporters de guerre et les jeunes des quartiers pauvres.

Le département d'Etat a annoncé la nomination du général à la retraite John Allen, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak, pour coordonner la future coalition internationale.

En Europe, l'Allemagne a exclu de participer à des frappes en Syrie, alors que le Premier ministre britannique David Cameron a dit ne "rien" exclure.

La Turquie, voisine de l'Irak et de la Syrie, refuse de participer activement aux opérations armées, redoutant notamment de mettre en péril la vie des 46 ressortissants retenus par les jihadistes dans le nord de l'Irak.

En Syrie, le régime, appuyé par la Russie alors que les rebelles sont soutenus par les Occidentaux, a mis en garde contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord, estimant qu'il aurait dû être associé aux efforts internationaux contre l'EI.

Source : AFP

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