Gaz: Kiev promet un paiement à Moscou pour rétablir les livraisons

  • Un site gazier dans la région de Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, le 21 mai 2014
    Un site gazier dans la région de Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, le 21 mai 2014 AFP/Archives - Alexander Zobin
  • Le président ukrainien Petro Porochenko lors d'une conférence de presse, le 25 septembre 2014 à Kiev
    Le président ukrainien Petro Porochenko lors d'une conférence de presse, le 25 septembre 2014 à Kiev AFP - Genya Savilov
  • Le Pdg de Gazprom Alexey Miller en réunion à Berlin le 26 septembre 2014
    Le Pdg de Gazprom Alexey Miller en réunion à Berlin le 26 septembre 2014 AFP - Odd Andersen
  • Carte de l'Europe montrant la dépendance de certains pays par rapport au gaz russe
    Carte de l'Europe montrant la dépendance de certains pays par rapport au gaz russe AFP - P.Deré, G.Handyside, gil/jj/dmk/abm
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Centre Presse Aveyron

Moscou et Kiev ont ébauché vendredi des pistes pour débloquer avant l'hiver leur contentieux gazier, qui pourrait avoir des conséquences sur l'Europe, alors que des combats entre l'armée et les séparatistes prorusses ont fait une nouvelle victime en Ukraine.

Les ministres russe et ukrainien ont trouvé un "accord intérimaire", visant à "assurer l'approvisionnement jusqu'au printemps" de l'Ukraine mais aussi de l'Europe - dont les importations de gaz russe transitent par l'Ukraine -, a affirmé le commissaire européen sortant à l'Energie Günther Oettinger, à l'issue de négociations tripartites (Ukraine/Russie/UE) à Berlin.

Pourtant cet accord semblait encore incertain. "Il y a une proposition de la Commission européenne. Mais pour l'instant, on n'a pas trouvé de solution acceptable pour tous", a déclaré à l'AFP le ministre ukrainien de l'Energie, Iouriï Prodane.

Selon cet accord préliminaire - ou "proposition" selon les termes de Kiev - qui doit être approuvé par les deux gouvernements et faire l'objet d'une nouvelle réunion dans la même configuration la semaine prochaine, Kiev paiera d'ici la fin de l'année 3,1 milliards de dollars au fournisseur russe Gazprom, des arriérés sur des livraisons du printemps dernier.

Gazprom serait également prêt à livrer à l'Ukraine au moins 5 milliards de mètres cubes de gaz dans les mois qui viennent, contre paiement anticipé, au prix de 385 dollars pour 1.000 mètres cubes, notamment pour renflouer les réserves ukrainiennes à sec et permettre au pays "d'assurer correctement sa fonction de transit" vers l'Europe, a assuré M. Oettinger.

"Nous avons préparé un plan pour l'hiver qui peut servir de base pour résoudre les problèmes", a affirmé aussi le ministre russe Alexandre Novak.

- Des blessés dans l'Est -

Mais l'enchaînement des différentes étapes ne semblait pas faire consensus. La partie ukrainienne n'est prête à payer sa dette que si Gazprom s'engage sur des livraisons pendant l'hiver, a déclaré Iouriï Prodane, laissant entrevoir un nouveau bras de fer sur un sujet qui a contribué à empoisonner encore un peu plus les relations entre les deux pays ces derniers mois.

Le conflit, qui porte essentiellement sur les prix du gaz, a été porté devant un tribunal d'arbitrage à Stockholm mais le verdict sera rendu seulement l'an prochain, et une solution de court terme est impérative alors que déjà en Ukraine plusieurs villes n'ont plus l'eau chaude.

Dans l'est du pays, la trêve des combats se consolide le long de la ligne de front dans les régions séparatistes russophones de Donetsk et de Lougansk.

A Chtchastie, à 20 km de Lougansk, un civil a cependant été tué et 16 blessés lorsque les rebelles ont ouvert le feu vendredi en direction de la ville, prenant notamment pour cible l'hôpital, a affirmé Vladislav Seleznev, un porte-parole de l'armée régulière.

Trois soldats ukrainiens ont par ailleurs été blessés près de Kamianka, dans la région de Donetsk, lors d'une attaque rebelle, a annoncé l'armée ukrainienne.

L'intensité des combats reste cependant sans commune mesure avec celle qu'ils avaient atteint avant le cessez-le-feu du 5 septembre. Au total, plus de 3.200 civils et militaires ont péri dans les affrontements depuis avril, selon l'ONU.

- Menace de sanctions -

Le président ukrainien Petro Porochenko a estimé jeudi que le "pire" de la guerre était passé, mais Kiev bute toujours sur l'intransigeance de la rébellion, qui refuse ses solutions politiques, notamment un "statut spécial" permettant une plus grande autonomie de ses fiefs tout en restant au sein de l'Ukraine.

Conscients que seule la pression de la Russie pourrait amener les séparatistes à accepter le plan de paix du chef de l'Etat ukrainien, les Occidentaux somment le Kremlin de peser de tout son poids. Les chefs de la diplomatie du G7 ont demandé à la Russie de "respecter ses engagements relatifs au cessez-le-feu, aux accords de Minsk et à la souveraineté de l'Ukraine". Ils ont assorti leurs demandes d'une menace: un nouveau train de sanctions contre Moscou.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a écrit à Bruxelles pour demander une remise à plat de l'accord d'association UE-Ukraine, ce que la Commission européenne a exclu à moins que Kiev ne le demande.

Dans son courrier, le président Poutine soulève des "problèmes systémiques" découlant de l'accord d'association ratifié la semaine dernière. Selon des fuites dans la presse, le dirigeant russe réclame que l'accord soit remanié et menace de "mesures immédiates" de rétorsion" si l'UE et l'Ukraine ne respectaient pas leur engagement à reporter à janvier 2016 la mise en oeuvre de son volet commercial et économique.

Source : AFP

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