Syrie: nouvelles frappes américaines contre l'EI, la coalition s'élargit

  • Des habitants au milieu des ruines d'u bâtiment après un nouveau raid aérien américain contre le siège du Front Al-Nosra, à 20 km à l'ouest de la ville d'Alep, le 25 septembre 2014 en Syrie
    Des habitants au milieu des ruines d'u bâtiment après un nouveau raid aérien américain contre le siège du Front Al-Nosra, à 20 km à l'ouest de la ville d'Alep, le 25 septembre 2014 en Syrie AFP - Sami Ali
  • Des avions F-16 s'apprêtent à décoller de la base militaire de Florennes, le 26 septembre 2014 en Belgique
    Des avions F-16 s'apprêtent à décoller de la base militaire de Florennes, le 26 septembre 2014 en Belgique Belga/AFP - Eric Lalmand
  • Carte du monde indiquant le niveau d'engagement des partenaires du front contre l'Etat islamique
    Carte du monde indiquant le niveau d'engagement des partenaires du front contre l'Etat islamique AFP - L. Saubadu/J.Jacobsen
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis ont mené dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes aériennes en Syrie contre l'organisation Etat islamique (EI), alors que trois pays européens viennent de se joindre à la coalition anti-jihadistes.

"Des opérations aériennes américaines sont en cours en Syrie", a déclaré dans la nuit à Washington un responsable américain de la Défense, sans donner de détails sur le nombre de frappes, les cibles visées ou la participation éventuelle d'autres pays.

Ce responsable, parlant sous le couvert de l'anonymat, a souligné que ces opérations en Syrie étaient désormais "presque continuelles".

Le Royaume-Uni, le Danemark et la Belgique vont désormais participer aux raids aériens en Irak, mais pas en Syrie.

A Londres, une très large majorité de députés a voté en faveur d'une motion déposée par le Premier ministre David Cameron qui a appelé à "détruire (...) un réseau de la mort", terme utilisé devant l'ONU par le président américain Barack Obama.

Le texte autorise le "recours aux frappes aériennes" en Irak et spécifie que Londres "ne déploiera aucun soldat britannique dans les zones de combat".

Avec ce feu vert, l'entrée en action des six chasseurs-bombardiers britanniques Tornado basés à Chypre pourrait intervenir rapidement.

En Belgique, le Parlement a également donné son feu vert à une intervention, en Irak uniquement là-aussi, et six avions de combat F-16 ont quitté le pays en direction de la Jordanie. Les avions belges pourront intervenir "dès demain" samedi, a dit le ministre de la Défense Pieter De Crem.

Enfin, le Danemark a annoncé vendredi le déploiement de sept F-16 en Irak pour participer à l'offensive.

Seule la France menait jusque là des frappes en Irak au côté des Etats-Unis, qui conduisent la coalition internationale contre le groupe EI et sont aidés en Syrie par cinq alliés arabes, Jordanie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Bahreïn.

- L'EI visé au portefeuille -

Avant les frappes de la nuit, des raids ont été menés contre des installations pétrolières tenues par les jihadistes dans la province de Deir Ezzor (est de la Syrie), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des frappes ont en outre visé vendredi un centre de commandement de l'EI près d'al-Mayadine, dans la même province, ainsi que des installations pétrolières et une base des jihadistes dans la province de Hassaka (nord-est).

Des militants ont indiqué que le pompage dans six champs pétroliers contrôlés par l'EI dans la province de Deir Ezzor avait été arrêté par peur des bombardements.

"Il n'y a plus d'intermédiaires ni de clients allant dans les champs car ils ont peur des frappes", a assuré à l'AFP un militant, Rayan al-Furati.

Les jihadistes, qui contrôlent plusieurs raffineries en Irak et en Syrie, pays ravagé par une guerre civile depuis trois ans et demi, vendent le pétrole en contrebande à des intermédiaires des pays voisins, en tirant selon des experts des bénéfices pouvant aller de 1 à 3 millions de dollars par jour.

Le Pentagone a confirmé des raids en Syrie, qui ont détruit des chars du groupe à Deir Ezzor, ainsi qu'en Irak contre des positions de l'EI dans la région de Kirkouk (nord) et à l'ouest de Bagdad.

Depuis leur début mardi, les frappes en Syrie ont tué 141 jihadistes, parmi lesquels 129 étrangers dont 84 affiliés à l'EI, selon l'OSDH.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a répété que la guerre que mènent les Etats-Unis contre l'EI ne contribuait en rien au maintien au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad.

Les Etats-Unis ont explicitement exclu toute participation de Damas à la coalition et soutiennent des factions rebelles considérées comme modérées et qui luttent à la fois contre les jihadistes et contre le pouvoir du président Assad.

Cette position est critiquée par la Russie. Parlant à des journalistes à l'ONU, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les frappes américaines en Syrie étaient illégales si elles n'étaient pas coordonnées avec Damas, qui est un allié de Moscou.

- Retour de 'zones de combat' -

Les décapitations par l'EI des deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, et du travailleur humanitaire britannique David Haines, tous enlevés en Syrie, ont révulsé le monde et poussé le président américain Barack Obama à annoncer le 10 septembre une stratégie pour "détruire" l'EI dans le cadre d'une vaste coalition regroupant une cinquantaine de pays.

La mise en scène de l'exécution des trois otages occidentaux a été répétée par un groupe jihadiste lié à l'EI, Jund al-Khilafa, qui a diffusé mercredi une vidéo de la décapitation de l'otage français Hervé Gourdel, enlevé peu avant en Algérie.

Mais Paris a refusé de céder au "chantage" et poursuivi ses frappes en Irak.

Alors que les pays occidentaux craignent de voir les jihadistes étrangers revenir sur leur territoire, un jeune homme de moins de 20 ans qui revenait de "zones de combat" en Irak ou en Syrie a été interpellé à Nice, dans le sud-est de la France.

Source : AFP

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