Rallye des Cardabelles : Jean-Marie Cuoq et les Millavois sur leurs terres

Rendez-vous à la fois mythique et indéboulonnable du championnat de France des rallyes terre, l’étape des Cardabelles revient balayer le gravier pendant deux jours sur le plateau du Larzac et dans le Sévéragais. Toujours attendue avec impatience par les pilotes, la manche sud-aveyronnaise est d’abord appréciée pour sa technicité et ses décors tout aussi racés que les voitures alignées sur sa ligne de départ.

Immanquable, le rallye des Cardabelles l’est aussi de par son intérêt sportif. Il s’agit en effet de la cinquième des six étapes du circuit national «terrien». Le moment où la pression monte et le visage du futur champion se dessine.

Jean-Marie Cuoq, ce terrien aux six victoires depuis 2004

En 2014, la 31e édition des Cardabelles fait le plein d’engagés, avec pas moins de 138 équipages attendus au départ, samedi. Sur un parcours classique, quoi que remodelé de quelques hectomètres cette année, Jean-Marie Cuoq fait de nouveau figure de grandissime favori. L’Ardéchois, qui compte déjà 24points d’avance sur son dauphin au championnat de France, connaît les spéciales larzaciennes par cœur. Déjà six fois, depuis 2004, qu’il est couronné de lauriers dans le parc de la Victoire. Et si tout roule pour lui, le pilote Citroën C4WRC (voiture avec laquelle il avait gagné l’an dernier), vainqueur de la précédente épreuve à Mende, pourrait déjà régler l’affaire au classement général, avant même de disputer l’ultime manche dans le Vaucluse, en novembre. À Millau, il décrocherait alors le Graal pour la 6e fois de sa carrière. Une performance colossale. Ça, c’est à condition que le plan se déroule sans accroc. On connaît en effet la réputation piégeuse de ce parcours poussiéreux, dessiné entre sous-bois humides et grandes étendues asséchées.

Samedi, le célèbre secteur chronométré du Camp donnera déjà une bonne idée des forces en présence. Dimanche, la deuxième étape conduira les concurrents aux alentours de Sévérac-le-Château pour des spéciales plus étroites et techniques. Un menu copieux que les spectateurs auront tout le loisir de suivre quelque part dans un champ ou sur un talus (lire ci-dessous).

Lionel Baud, revanchard sur sa Ford Fiesta WRC

Pour le spectacle, il faudra compter sur les poursuivants de Cuoq au général, à commencer par Matthieu Margaillan (Skoda Fabia Super 2000) et l’inévitable Jérôme Jacquot (Peugeot 207 Super 2000). Toujours placé, le tenace Serge Gillouin (Citroën Xsara WRC) tentera de se distinguer, tout comme Emmanuel Guigou qui découvrira la Renault Clio R3T sur terre. Impressionnant dès lors qu’il est épargné par les pépins mécaniques, Lionel Baud (Ford Fiesta WRC) aura lui aussi la victoire dans le viseur. On se souvient qu’en 2013, le Haut-savoyard, alors sur Peugeot 307 WRC, était parti dans le décor après avoir fait trois tonneaux dans la quatrième spéciale, laissant le champ libre à Cuoq.

Notons encore que Cédric Hennion, avec sa Citroën DS3 WRC, et Cyrille Féraud, au volant de sa Mitsubishi Lancer WRC, seront également au départ avec les armes pour pouvoir contrer le tenant du titre. Enfin, Frantz Comoli étrennera pour la première fois sur terre la Citroën DS3R5, joli condensé de technologie livré avec moteur turbo et quatre roues motrices. Attraction du week-end, la dernière petite bombe de la marque aux chevrons, symbole de la nouvelle génération de voitures de rallye, devrait beaucoup plaire aux amateurs de beaux châssis postés sur le bord du tracé.