Caddie frôle la liquidation et obtient un sursis d'une semaine

  • Des employés de Caddie dans l'usine de Drusenheim, près de Strasbourg, le 5 mars 2012
    Des employés de Caddie dans l'usine de Drusenheim, près de Strasbourg, le 5 mars 2012 AFP/Archives - Frederick Florin
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Centre Presse Aveyron

Le fabricant de chariots de supermarchés Caddie, qui compte près de 400 salariés en Alsace, a frôlé lundi la liquidation judiciaire et obtenu un sursis d'une semaine pour que l'unique repreneur en lice dépose des garanties financières.

"Je suis dépitée", a reconnu Dominique Goetz, déléguée CFE-CGC, à la sortie de l'audience au tribunal de commerce de Paris qui a étudié l'unique offre de reprise du fabricant historique de chariots, filiale d'Altia Industry en redressement judiciaire depuis début août.

"C'est un soulagement parce que ce n'est pas une liquidation, mais il y a de nouveau une attente d'une semaine", a reconnu de son côté le secrétaire du CE, Christophe Zinck.

Si Caddie n'a pas été placée en liquidation, la société le doit à la "position conciliante" du juge, comme l'a expliqué Mme Goetz. Des sources proches de l'administrateur judiciaire ont effectivement reconnu que "les garanties financières n'existaient pas aujourd'hui".

"Le tribunal a renvoyé l'audience à lundi prochain pour que les actionnaires puissent déposer l'argent sur des comptes certifiés", a expliqué Jean-Paul Ostertag, délégué CFTC, le syndicat majoritaire qui soutient l'offre de reprise, même si elle ne prévoit de conserver que 128 salariés sur 383, dont 105 sur le site historique du groupe à Drusenheim, à proximité de Strasbourg, et 23 sur le site de revêtement industriel de Oberhausbergen.

Les repreneurs doivent ainsi déposer d'ici lundi 1,7 million d'euros sur un compte en France, ont indiqué les sources.

De son côté, Philippe Dedieu, ancien directeur général de Caddie et qui porte l'offre de reprise, s'est voulu rassurant: "le juge a estimé qu'il voulait avoir plus de garanties que celles que nous avions apportées. C'est purement administratif", a-t-il assuré. "Le virement sera fait demain ou après-demain", a-t-il promis.

"Le fait que les actionnaires soient étrangers a posé des difficultés juridiques", a-t-il reconnu, soulignant toutefois une autre difficulté au cours de l'audience. La marque Caddie appartient aujourd'hui à une autre société d'Altia. "Il n'est pas question que nous reprenions Caddie sans la marque", a-t-il prévenu.

Les sources proches de l'administrateur judiciaire ont cependant assuré que la marque serait bien comprise dans la reprise de la société alsacienne si les garanties financières sont apportées.

- Objectifs à la baisse -

Si l'offre est approuvée, Philippe Dedieu deviendrait l'actionnaire majoritaire avec 51% du capital.

Il est accompagné par trois sociétés étrangères actives dans ce secteur. La société russe Step, distributeur de Caddie en Europe de l'est, prendrait 25% de la société, alors que l'italien Bertoldi, distributeur de Caddie depuis 1961, disposerait de 14% des parts, les 10% restants revenant au groupe allemand Shopbox, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des chariots.

"Il s'agit d'un projet industriel avec des gens qui viennent tous du métier", a affirmé M. Dedieu. Bpifrance n'entre pas au capital de la nouvelle société mais "elle a mis en place des dispositions pour le financement de la reprise", a indiqué M. Dedieu.

Les repreneurs potentiels se sont déclarés prêts à apporter 6 millions d'euros "pour faire redémarrer la société", a expliqué M. Dedieu, qui est également propriétaire de la société Hebeco, un des fournisseurs de Caddie, basé à Colmar.

Ils visent un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros pour l'année prochaine, soit moins de la moitié des 37 millions d'euros de ventes réalisées par le groupe en 2013.

Ces chiffres témoignent du redimensionnement des activités voulu par les repreneurs: "nous allons nous concentrer sur la grande distribution et l'équipement de magasins et mettre en sommeil l'activité de chariots pour hôtel et hôpitaux", a annoncé M. Dedieu.

En 2009, Caddie employait encore 750 personnes et réalisait un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros.

Les repreneurs potentiels se sont aussi engagés à ne pas effectuer de licenciement économiques pendant deux ans et ont garanti des droits de reprise aux employés licenciés.

S'agissant des offres de reprise des autres sociétés du groupe Altia Industry en redressement judiciaire, le tribunal de commerce a fixé la prochaine audience au 3 novembre.

Deux autres grandes divisions du groupe sont principalement concernées: Altia Structures, qui fabrique notamment des cabines de tracteurs, et Altia Technology, sous-traitant pour le secteur automobile.

Source : AFP

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