Un Tour 2015 pour grimpeurs, s’ils échappent aux pièges

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    Un Tour 2015 pour grimpeurs, s’ils échappent aux pièges
  • Le Tour 2015 passera à Rodez les 17 et 18 juillet.
    Le Tour 2015 passera à Rodez les 17 et 18 juillet. Lionel Bonaventure
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A.P.

Rendez-vous le 4 juillet à Utrecht, a annoncé Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, pour l'évènement de l'année cycliste présenté mercredi à Paris. La 102e édition en quatre questions.

Quelles sont les dominantes de ce parcours ?

Le Tour pour grimpeurs, incontestablement, s’ils parviennent à échapper aux pièges de la longue séquence initiale entre la ville néerlandaise d’Utrecht, site inédit du Grand départ le 4 juillet, et la Bretagne (Plumelec). Trois étapes dans les Pyrénées et quatre autres dans les Alpes donnent l’avantage aux spécialistes de la montagne. Nerveuse et animée dans sa première partie, la course bascule à partir de la 10e étape dans un chapitre de haute montagne. Sans céder à l’excès, puisque le kilométrage réduit, surtout dans les journées alpestres, autorise des temps de récupération. Bref, un Tour cohérent bien qu’atypique, avec un contre-la-montre par équipes très tardif, un «chrono» individuel quasi-symbolique (14 km), des trouvailles séduisantes (arrivées au mur de Huy, à La Pierre-Saint-Martin) et esthétiques (falaises d’Etretat sur la route du Havre, Gorges du Tarn avant Mende, Lacets de Montvernier avant Saint-Jean-de-Maurienne).

Pourquoi aussi peu de contre-la-montre ?

Loin des excès des années 1980 et 1990, le Tour a amorcé un mouvement quasi-continu (sauf en 2012) de réduction du kilomètrage des contre-la-montre. Exercice peu spectaculaire et dès lors peu apprécié par les télévisions, le «chrono» a aussi et surtout pour inconvénient de peser exagérément sur la course en raison des écarts qu’il provoque. Souvent importants, parfois «irrémédiables» selon le mot de Christian Prudhomme, qui se garde toutefois d’ériger cette tendance en principe. «Il n’y a pas de dogme», répète le directeur du Tour qui n’hésite pas à renverser les conventions. À condition de ne pas toucher à l’intégrité de la course et de ne pas altérer son intérêt. L’expérience d’une part aussi faible accordée aux contre-la-montre, inédite depuis plus de soixante ans, a le mérite d’être tentée. À valider sur le terrain.

Quel favori est avantagé ?

Aucun véritablement, pas plus l’Espagnol Alberto Contador que Vincenzo Nibali même si l’Italien, vainqueur sortant, ne peut qu’apprécier d’avoir 13 kilomètres de pavés à franchir pour rejoindre Cambrai dès le 4e jour. La série d’arrivées au sommet et le séjour prolongé en altitude (quatre jours d’affilée) conviennent à un grimpeur tel que Nairo Quintana. Mais il faudra que le Colombien, comme les autres spécialistes de la montagne, sorte de la première semaine sans trop de perte. L’absence de long contre-la-montre prive Chris Froome, a priori le favori le plus à l’aise dans l’exercice, d’une occasion favorable. S’il est aussi fort qu’en 2012 et 2013, il dispose d’un programme montagneux assez copieux pour faire la différence. Mais, visiblement, le Britannique a tiqué en prenant connaissance du parcours. Au point d’envisager de faire l’impasse, pour privilégier un éventuel doublé Giro-Vuelta.

Comment ont réagi les coureurs ?

Hormis Froome, très réticent à l’idée d’un contre-la-montre aussi court, l’accueil a été généralement très favorable parmi les candidats au maillot jaune malgré les aléas de la partie initiale. «Un beau Tour» pour Nibali, content de pouvoir s’exprimer de nouveau sur les pavés. «Un vrai Tour de grimpeurs» pour son dauphin 2014, Jean-Christophe Péraud, qui ajoute le bémol: «à condition de bien passer la première semaine». «Pour moi, ce Tour est super dans la seconde partie, assez dangereux et piégeux dans la première à cause du vent et des pavés», résume Thibaut Pinot, l’un des grimpeurs les plus prometteurs de la jeune vague (3e en 2014). Avec Romain Bardet (6e l’été dernier), franchement séduit: «Je suis enthousiaste !»

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