Au Canada, Hollande aura du mal à entraîner ses hôtes dans sa croisade environnementale

  • Le président français François Hollande (d) et le Premier ministre canadien Stephen Harper à Banff au Canada le 2 novembre 2014
    Le président français François Hollande (d) et le Premier ministre canadien Stephen Harper à Banff au Canada le 2 novembre 2014 AFP - Alain Jocard
  • Le 2 novembre 2014,  l'hôtel Fairmont Hotel à  Banff, Alberta, au Canada où le président français François Hollande séjourne pour  une viste d'Etat de trois jours accompagné de 40 chefs d'entreprise
    Le 2 novembre 2014, l'hôtel Fairmont Hotel à Banff, Alberta, au Canada où le président français François Hollande séjourne pour une viste d'Etat de trois jours accompagné de 40 chefs d'entreprise AFP - Alain Jocard
  • Le président français François Hollande (g) et le Premier ministre canadien Stephen Harper à Banff au Canada le 2 novembre 2014
    Le président français François Hollande (g) et le Premier ministre canadien Stephen Harper à Banff au Canada le 2 novembre 2014 AFP - Alain Jocard
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Centre Presse Aveyron

Le président français François Hollande a entamé dimanche une visite d'Etat de trois jours au Canada dans la riche province pétrolière de l'Alberta, où il entend promouvoir l'implantation d'entreprises françaises mais aura bien du mal à entraîner ses hôtes dans sa croisade pour l'environnement.

Premier président français à effectuer une visite d'Etat au Canada depuis celle de François Mittterrand en 1987, il a été accueilli sous la neige par Stephen Harper vers 10h10 (17h00 GMT) à Calgary, fief du Premier ministre conservateur canadien.

M. Hollande qui organisera la prochaine conférence climat à Paris en décembre 2015 devait promouvoir ses exigences en matière de la lutte contre le réchauffement climatique, dont il a fait une de ses priorités. "Le président aura à coeur de présenter les objectifs de la COP21 pour laquelle nous avons besoin de mobiliser, de rassembler toutes les bonnes volontés", a-t-on indiqué dans son entourage.

Il pose les pieds en Alberta, dont les gigantesques exploitations de pétrole des sables bitumineux sont dénoncées comme un fléau pour l'environnement, le jour même de la publication d'un rapport alarmiste du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

Le GIEC émet de sérieux doutes sur la capacité de la planète à limiter à moins de 2 degrés la hausse générale des températures et donc de réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, objectif que défend mordicus le président français.

Il lui sera difficile de rallier à ses thèses ses interlocuteurs canadiens. Le Canada s'est en effet retiré fin 2011 du protocole de Kyoto et M. Harper a séché en septembre le sommet sur le climat en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Accompagné d'une quarantaine de chefs d'entreprises et de six ministres, le président français doit passer l'essentiel de la journée à Banff, petite localité aux décors de carte postale au pied des Rocheuses, loin des immenses exploitations pétrolifères de l'ouest canadien.

Au programme, cérémonies protocolaires mais surtout des rencontres avec les dirigeants des provinces de l'Alberta, du Manitoba et des territoires du Nord-Ouest, ainsi que des acteurs économiques de la région, où les entrepreneurs français sont nombreux à vouloir investir.

De grandes entreprises comme Total sont déjà présentes, mais les besoins en infrastructures et services dans cette région qui connaît une forte croissance et pratiquement pas de chômage, ouvrent de belles perspectives pour les entrepreneurs français.

- Discours au Parlement -

"Transports, scolarisation, restauration, éducation... Autant de domaines ou les entreprises françaises ont des compétences et peuvent être bien placées pour travailler", estime l'entourage du président.

Celui-ci devait dans la soirée rallier la capitale fédérale Ottawa, où il doit prononcer lundi un discours devant le Parlement, cible d'une attaque terroriste le 22 octobre, où un militaire canadien a trouvé la mort, deux jours après la mort d'un autre soldat au Québec, écrasé par la voiture d'un apprenti jihadiste.

"Moment important" selon l'Elysée, M. Hollande y exprimera la solidarité et la compassion de la France au peuple canadien".

Il abordera en particulier le partenariat en matière de politique de sécurité entre les deux pays, alors que le Canada s'est engagé dans la coalition internationale luttant contre la progression des combattants du groupe Etat islamique en Irak. Six chasseurs canadiens F-18 sont arrivés la semaine dernière sur une base au Koweït en appui à la coalition.

Le président doit ensuite aller à Québec et Montréal, où il évoquera avec le Premier ministre du Québec Philippe Couillard, l'épineux dossier des tarifs préférentiels dont bénéficient quelques 12.000 étudiants français.

La rigueur budgétaire du Québec passe par une harmonisation du coût des études, et les Français pourraient payer les mêmes tarifs que les étudiants canadiens non québécois, ce qui reviendrait à tripler leurs droits d'inscription.

M. Couillard a assuré en mai dernier vouloir aboutir à "une proposition concertée". "A ce stade, aucune décision n'a été prise côté québecois. Le président en parlera avec M. Couillard en rappelant que, pour nous, c'est vraiment un élément important de la relation privilégiée", a souligné l'entourage du président.

Source : AFP

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