La Chine hôte de l'Apec où les tensions ne manquent pas

  • Le président vietnamien Truong Tan Sang sur un écran vidéo lors d'une rencontre au sommet de l'Apec, le 10 novembre 2014 à Pékin
    Le président vietnamien Truong Tan Sang sur un écran vidéo lors d'une rencontre au sommet de l'Apec, le 10 novembre 2014 à Pékin AFP - Wang Zhao
  • Le président américain Barack Obama lors d'une rencontre avec les leaders du partenariat Trans-Pacifique à l'ambassade américaine, le 10 novembre 2014 à Pékin
    Le président américain Barack Obama lors d'une rencontre avec les leaders du partenariat Trans-Pacifique à l'ambassade américaine, le 10 novembre 2014 à Pékin AFP - Mandel Ngan
  • Poignée de mains entre le président chinois Xi Jinping (d) et le Premier ministre japonais Shinzo Abe au Palais du Peuple, en marge du sommet de l'Apec, le 10 novembre 2014 à Pékin
    Poignée de mains entre le président chinois Xi Jinping (d) et le Premier ministre japonais Shinzo Abe au Palais du Peuple, en marge du sommet de l'Apec, le 10 novembre 2014 à Pékin Pool/AFP - Kim Kyung-Hoon
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Centre Presse Aveyron

Les dirigeants de l'Asie-Pacifique se rencontrent lundi à Pékin, hôte d'un sommet qui marque la montée en puissance de la Chine, sur fond de relations tendues entre Barack Obama et Vladimir Poutine mais aussi entre Pékin et Tokyo.

Maître de cérémonie, le président chinois Xi Jinping, qui inaugure là sa plus importante manifestation internationale depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans, a invité dimanche les participants à "réaliser un rêve de l'Asie-Pacifique pour les peuples de la région", en écho à son "rêve chinois" de grandeur retrouvée.

Ce sommet annuel du forum de coopération de l'Asie-Pacifique (Apec) va se pencher sur des projets parfois concurrents d'élargissement et d'approfondissement du libre-échange régional. Il est l'occasion de surcroît de multiples rencontres bilatérales sur les questions --et frictions-- entre partenaires de la zone.

Arrivé lundi matin, le président américain Barack Obama devrait croiser son homologue russe Vladimir Poutine, présent à Pékin depuis dimanche et sous pression des sanctions occidentales après son incorporation de la Crimée à la Russie et son soutien aux séparatistes ukrainiens.

Aucune rencontre entre les deux hommes n'est prévue. Mais le Premier ministre australien Tony Abbott entend bien demander des explications au chef du Kremlin sur le vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu au-dessus de l'Ukraine en juillet, provoquant la mort de 38 Australiens parmi les 298 personnes à bord.

Les Occidentaux tiennent les séparatistes prorusses pour responsables de la tragédie et accusent Moscou d'entraver l'enquête, accusations démenties par le Kremlin.

Chine et Etats-Unis mettent en avant des projets concurrents sur l'intégration économique en Asie-Pacifique, tandis que Washington ne fait pas mystère de son contentieux avec Pékin sur les questions de respect des droits de l'homme, de piratage informatique, de relations commerciales ou de querelles de frontières maritimes de la Chine avec ses voisins.

En marge du sommet lui-même, MM. Obama et Xi se retrouveront pour une série de rencontres mardi et mercredi. La Maison Blanche a promis "des conversations franches et approfondies".

Dixième rencontre en moins de deux ans entre les deux hommes, Xi Jinping et Vladimir Poutine se sont engagés dimanche à renforcer leur collaboration, avant de signer plusieurs accords, dont un dans le domaine énergétique entre les géants russe Rosneft et chinois CNPC.

Un méga-contrat de livraison de gaz russe à Pékin, estimé à 400 milliards de dollars sur 30 ans, avait déjà été signé en mai à Shanghai.

- Rencontre Xi-Abe -

Glaciales, les relations de la Chine et du Japon butent depuis deux ans sur la question de la souveraineté des îles Diaoyu (Senkaku en japonais), en mer de Chine orientale, revendiquées par Pékin mais administrées par Tokyo.

Marine et aviation des deux géants asiatique se sont dangereusement défiées ces derniers mois aux alentours de ce petit archipel inhabité.

Mais un communiqué des deux pays publié vendredi a semblé rechercher un apaisement pour préparer une rencontre très attendue entre Xi Jinping et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui s'est déroulée lundi matin, selon la chaîne japonaise NHK, et "à la demande du Japon", selon l'agence Chine nouvelle".

Première de ce type depuis décembre 2011, l'entrevue de 30 minutes a été qualifiée de "première étape" par M. Abe, qui a demandé la mise en place par la Chine d'un mécanisme de communication maritime pour éviter tout incident, selon ses déclarations à la sortie.

Outre le Japon, le Vietnam et les Philippines notamment sont en délicatesse avec la Chine qui revendique sa souveraineté sur la quasi totalité de la mer de Chine de sud, où passe une artère stratégique pour la navigation commerciale.

Les sommets de l'Apec sont néanmoins régis par la règle du consensus et les différends y sont rarement mis en exergue.

Ils donnent lieu à la traditionnelle "photo de famille" des dirigeants en tenue locale.

La capitale chinoise, qui étouffe chroniquement sous les pics de pollution atmosphérique, a pris des mesures draconiennes pour disperser ses brumes polluantes avant d'accueillir ce sommet.

Le président Xi Jinping a souligné dimanche que son pays offrait désormais des "promesses infinies" pour la croissance mondiale. Il a tenu à rassurer sur le ralentissement de la croissance chinoise, assurant que les risques indus n'étaient "pas si effrayants".

Les économies membres de l'Apec représentent environ 40% de la population mondiale, 57% du PIB de la planète et 44% des échanges commerciaux internationaux.

Ce sommet sera suivi de celui des pays de l'Asie du sud-est (ASEAN) en Birmanie puis du G20 à Brisbane, en Australie, en fin de semaine.

Source : AFP

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