Le jus trip-rock d'Orange Blossom

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    Orange Blossom Repro CP
  • OrangeBlossom, «Under the shade of violets», chez Washi-Washa.
    OrangeBlossom, «Under the shade of violets», chez Washi-Washa. Repro CP
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Centre Presse Aveyron

Robert Plant a dû se rappeler quand il traînait du côté de Tanger et de l’Orient avec les copains de Led Zep, dans les années 70. Il a dû certainement s’en rappeler quand il a vu Orange Blossom en concert. Vu, et surtout entendu la voix sidérale de la chanteuse Hend, et cette musique world électro chamanique de transe rock aux forts parfums d’Orient, d’Egypte, et d’un ailleurs que l’on retrouve partout. Plant en devient fan, et amène ce groupe avec lui en tournée mondiale.

L’Amérique, Gaza, les pays de l’Est, de l’Ouest, d’Orient et d’Asie goûtent alors aux mélopées électro rock ensorcelantes et au premier album d’Orange Blossom au titre évocateur: «Chaque chose doit changer». C’est ce qu’a dû penser l’autre poumon du groupe, Carlos, enfance mexicaine à l’ombre des mariachis, puis déniaisé au rock des Pink Floyd ou de Queen, influences qu’il propose désormais dans Orange Blossom aux côtés de celles de Oum Kalthoum, la star égyptienne de la chanson orientale. Et de Cuba, et d’Afrique, et du son des percussions, la musique d’Orange Blossom bouscule les lignes établies entre rock,électro, transe et world music. Le tout dans une construction atmosphérique puisée dans la découverte du son de Joy Division, un groupe que l’on n’attendait pas forcément en des horizons si exotiques.

OrangeBlossom, «Under the shade of violets», chez Washi-Washa.
OrangeBlossom, «Under the shade of violets», chez Washi-Washa. Repro CP

Au total, la musique de cette «éclosion d’orange» donne un jus d’universalité plutôt grisant. Avec ce nouvel album, lentement mûri sous tous les soleils du monde, des Amériques aux Afriques en passant par l’Occident, aussi latine ou anglo-saxonne qu’elle est de tous les Orients. A facette multiples donc. Des guitares rock vous montent en crescendo jusqu’à des altitudes insoupçonnées où des chamans cosmiques vous mettent en lévitation, des parfums de Mexique ou d’Espagne vous font changer de continent en une paire de secondes, et encore après le zapping vous mène en Afrique noire, puis en Nubie, sans changer de morceau, vous ne savez plus sur quel pied danser, vous voyez des pyramides et alors vous avez mille pattes dans la tête qui s’agitent pour finir sur... du rock ? Envoûtement, je vous dis: combien de tours de planètes aurez-vous fait dans ces onze morceaux ?

Des guitares rageuses, du violon, du piano, des percus, une batterie qui frappe en binaire sur une profusion de notes, le tout dans un climat hypnotique. Et une fleur entre les lèvres, sous l’ombre des violettes, d’où le nom de l’album. Au fur et à mesure, le jus sonore d’Orange Blossom vous attire dans une urgentissime transe universelle. Après avoir croisé une gnossienne d’Erik Satie tournoyant dans un tempo d’électro-rock, précédant de peu «Pitcha», morceau pharaonique, et jusqu’aux trépidants morceaux de presque fin «Black box» ou «Pink man», vous serez irrémédiablement pris dans une tornade divine, avec la Terre tournant centrifugeuse entre vos deux oreilles. Des continents se rejoignent dans vos lobes frontaux. Sifflets, samba pour finir en fiesta. On repart ? 

Monsieur L'ouïe

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