Démographie en Aveyron : hors Rodez, le territoire souffre

  • En Aveyron, l'aire urbaine de Rodez affiche un solde naturel élevé (+0,3%) mais aussi et surtout un solde migratoire fortement excédentaire.
    En Aveyron, l'aire urbaine de Rodez affiche un solde naturel élevé (+0,3%) mais aussi et surtout un solde migratoire fortement excédentaire. Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

L’Insee Midi-Pyrénées vient de livrer sa dernière étude sur l’évolution de la population aveyronnaise entre les deux phases de recensement de 2006 et 2011. Avec une croissance modeste de 0,2%, lié aux nouveaux arrivants, le département fait plus que se maintenir, grâce à son attractivité. Mais poursuit son inexorable vieillissement...

Cette augmentation de la population est diversement partagée sur le territoire. Faut-il s’étonner que les zones concentrant déjà le plus d’habitants bénéficient de la plus forte croissance, à l’enseigne de l’aire urbaine de Rodez ? Celle-ci affiche un solde naturel élevé (+0,3%) mais aussi et surtout un solde migratoire fortement excédentaire (+0,6%).

Ces nouveaux arrivants, venus d’autres départements pour l’essentiel, privilégient la couronne périurbaine ou la banlieue, zones où le logement est plus accessible, ou correspond mieux aux besoins d’implantation, entre deux pôles d’emplois par exemple. Ainsi, la zone urbaine ne cesse de s’étendre au détriment du centre ancien (cher, peu aisé en stationnement et circulation) qui se dépeuple inexorablement. D’autres zones de croissance émergent, profitant de la double influence de Rodez et de l’A75 ouvrant vers Montpellier et Clermont-Ferrand: à l’est du chef-lieu, la RN88 est jalonnée de foyers de peuplement en pleine évolution.

Hors de Rodez, le territoire souffre

Ailleurs, le territoire est loin d’afficher la même dynamique. Le sud-est et l’ouest aveyronnais ont une croissance démographique quasiment nulle sur la période récente. L’aire urbaine de Millau perd ainsi 60 habitants par an depuis cinq ans, alors que Saint-Affrique s’en tire mieux. Développement de zones d’activité ? Coût du logement ? Difficile d’établir un diagnostic fiable. À l’ouest, l’aire de Villefranche évolue peu (+0,2%) et, sur le long terme, le nombre d’habitants accuse même une tendance à la baisse.

Manque d’attractivité

Mais c’est le nord et le sud-ouest de l’Aveyron (voir la carte ci-dessus), les moins densément peuplés, qui perdent le plus d’habitants. Peu attractives, ces zones rurales souvent éloignées de services de proximité, ne séduisent guère les nouveaux arrivants (y compris les retraités), vecteurs de croissance démographique. Et, de plus, ces territoires souffrent -mais c’est un corollaire du faible nombre d’habitants- d’un solde naturel très déficitaire (bien moins de naissances que de décès). Il sera difficile d’inverser la tendance. Les petites villes ne font pas exception: Espalion a perdu 0,9% de sa population en cinq ans et Decazeville continue à «piquer du nez» (-1,2%) mais parvient à stabiliser un peu sa démographie grâce au maintien d’activités industrielles.

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