Jouets : pour contrer le net, les enseignes jouent la carte conseil

Les achats en ligne de jeux et jouets ne représentaient que 10% en parts de marché en France (soit un peu plus de 300 millions d’euros). En 2012, ces mêmes achats ont doublé. Passant à plus de 20% (un peu plus de 600 M€), dans un marché européen qui pèse 15 milliards d’euros. Alors que de plus en plus de consommateurs commandent sur le net les jouets de Noël, comment les commerçants, dits «physiques» font-ils face à ce rouleau compresseur ? 

Dans le département, certains commerçants ont semble-t-il trouvé des solutions pour contrer cette tendance, lourde, qui s’étend sur la toile. À Rodez, Dalmayrac est un exemple de cette résistance. Pour preuve, cette vitrine emblématique, aux belles couleurs qui font rêver petits et grands existe depuis 67 ans. Françoise Dalmayrac a "ouvert les yeux ici", dit-elle en montrant cet espace, véritable grenier du père Noël.

«Le jouet est un métier, il ne s’improvise pas»

Pour cette commerçante, l’explication de sa longévité et de sa résistance face à internet, réside avant tout dans "la qualité et le conseil", souligne-t-elle. Deux arguments commerciaux qu’elle s’applique depuis des décennies. "Le jouet, c’est un métier. On ne peut pas s’improviser vendeur de jouets. On ne peut pas mettre n’importe quel jouet entre les mains de n’importe quel enfant. Le jouet doit être forcément adapté. Les gens achètent en général trop tôt dans l’âge. Par exemple, les grands-parents pensent, et c’est normal, que leurs petits-enfants sont des génies. Ils leur offrent des jouets, qui souvent les mettent en échec car trop compliqués par rapport à leur maturité", détaille Françoise Dalmayrac, qui dit prendre le temps nécessaire avec sa clientèle, afin de dénicher «LE» jouet ou le jeu adéquat.

Qualité et conseil

Au conseil, se rajoute la qualité des produits pour Françoise Dalmayrac. "Cela commence par la vitrine. Nous mettons toujours de beaux objets pour séduire notre clientèle. Nous nous sommes aperçus que de plus en plus de personnes sont également à la recherche de cette qualité. D’ailleurs, beaucoup se mettent à plusieurs pour offrir un beau jouet, cher, plutôt que d’acheter plusieurs objets en plastique moins onéreux. D’abord, il y a moins d’encombrement dans les chambres d’enfants et en plus l’enfant n’est pas perdu dans une multitude d’objets", ajoute la commerçante. Le plastique a d’ailleurs de moins en moins la cote auprès des consommateurs conscients de son impact sur l’environnement.

"Toucher"

Mais chez Dalmayrac, on ne trouve que du bois et des matières nobles (comme le cuir mais aussi du tissu, du velours, de la laine, du coton...). "Mes parents avaient du plastique, mais dans les années cinquante et soixante, quand cette matière était tendance. Ils sont vite revenus aux fondamentaux", se remémore Françoise Dalmayrac, qui se réjouit d’avoir 3300 références différentes dans son magasin qui s’étend sur deux étages. En plus du choix, les boutiques locales offrent bien sûr la possibilité de toucher, de comparer sur place. Cela fait aussi partie des arguments que les commerces «physiques» mettent en avant pour contrer la toile. Bien sûr, il y a aussi l’accueil et le sourire du vendeur qui font de certains clients des fidèles de ces enseignes, au sein desquelles ils se sentent connus et reconnus. À l’instar de Dalmayrac, les magasins spécialisés tirent donc leur épingle du jeu car le secteur est dynamique grâce à une natalité importante en France. Il reste cependant très sensible à la conjoncture économique.