Doit-on s’inquiéter pour l’avenir de l’aéroport Rodez Aveyron ?

  • Trop de défaillances techniques pénalisent encore la ligne Rodez-Paris.
    Trop de défaillances techniques pénalisent encore la ligne Rodez-Paris. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Joël Born

Transports aériens. L’exploitant de la ligne Rodez-Paris, la compagnie Hop!, filiale d’Air France, met la pression sur le gestionnaire de l’aéroport en menaçant de dénoncer l’obligation de service public.

Doit-on réellement s’inquiéter pour l’avenir de l’aéroport Rodez Aveyron ? La question mérite d’être posée. L’exploitant de la ligne Rodez-Paris, la compagnie Hop!, filiale d’Air France, menace, en effet, de dénoncer l’obligation de service public dont bénéficie cette liaison aérienne déficitaire.

Dans le même temps, la fréquentation de la plateforme aveyronnaise, qui accusera, cette année, un déficit de 2,8 M€, continue à baisser. Alors que d’importants investissements ont été consentis, ces dernières années. Avec l’objectif avancé de tendre vers les 300 000 passagers, la nouvelle capacité d’accueil de l’aérogare aveyronnaise… 

Demande d’entrevue au ministère

Le PDG de Hop!, Lionel Guérin, a récemment adressé un courrier à la direction générale de l’aviation civile (DGAC) afin de réclamer de nouvelles conditions de fonctionnement de la ligne Rodez-Paris. Pour nombre d’observateurs, la démarche ne fait pas l’ombre d’un doute.

En mettant la pression sur le gestionnaire de l’aéroport, la compagnie aérienne espère bien récupérer quelques subsides publics. Étant entendu, à titre d’exemples, que l’État verse 1,8 M€ d’aides pour la ligne Aurillac-Paris, et que, dans d’autres cas, comme pour les lignes Tarbes-Paris, Castres-Paris, ou Brive-Paris (l’aéroport Brive-Souillac est implanté en terre lotoise), c’est la Région Midi-Pyrénées qui met la main au portefeuille.

Devant l’urgence de la situation, le président du conseil général de l’Aveyron, Jean-Claude Luche, a provoqué une réunion en préfecture, en présence du président de la Sem gestionnaire de l’aéroport, Daniel Segonds, et du président de l’Agglo.

Lionel Guérin en janvier à Rodez

Un message a été adressé à Lionel Guérin, et des entrevues ont été sollicitées auprès de la DGAC et du ministère des Transports, afin «d’alerter l’État.» «C’est primordial pour l’Aveyron», insiste Jean-Claude Luche, précisant, au passage, que les différentes demandes auprès des instances régionales sont, jusqu’à présent, restées lettres mortes. Pour Daniel Segonds, il n’y a pas lieu de s’affoler. Loin s’en faut. 

Le PDG de Hop! est d’ailleurs attendu à Rodez, début janvier. «Nous avons de bons arguments à faire valoir, explique le président de la Sem Air 12. La baisse sur Paris n’est pas énorme, le taux de remplissage est très correct. Je ne veux pas croire que cette ligne soit très déficitaire. Par contre, si les résultats en termes de ponctualité sont en nette progression, il y a encore beaucoup trop de défaillances techniques, de vols annulés…», Rendez-vous est donc pris début 2015.

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