La compagnie Hop! fait-elle du chantage aux aides publiques ?

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Centre Presse Aveyron

La compagnie Hop! menace, faute de subventions, de dénoncer l'obligation de service public dont bénéficie la liaison aérienne déficitaire.

Retards, annulations, prix rarement en rapport avec les promesses de la filiale low cost d'Air France. Les motifs de mécontentement contre Hop! qui exploite la ligne aérienne Rodez-Paris depuis 2013 ne manquent pas. Conscient de ces dysfonctionnements, Daniel Segonds s'est exprimé pour la première fois depuis sa nomination à la présidence de la société d’exploitation (SAEML Air 12) évoquant la situation présente et l’avenir de la plateforme aéroportuaire aveyronnaise.

Rodez plus cher qu’Aurillac et Brive  

Les habitués ne cessent de le dire :  si les prix des billets sont sensiblement comparables au départ de Rodez et Toulouse, ils sont beaucoup moins chers (60 euros en moyenne) au départ d’Aurillac et Brive. Comment expliquer une telle différence ? 

Simple, ces deux aéroports bénéficient d’aides publiques de l’État (1,8 M€) pour celui d’Aurillac et de la Région Midi-Pyrénées pour l’aéroport Brive-Souillac, implanté en terre lotoise à quelques kilomètres seulement de Figeac, une ville chère à l'actuel président Martin Malvy... 

Obligation de service public

À l’inverse, l’aéroport Rodez Aveyron qui accuse un déficit de fonctionnement annuel de 2,8 M€, ne perçoit aucun subventionnement public que ce soit de la part de l'Etat ou de la Région. Une singularité qui n'a pas manqué "d'intriguer" le PDG de Hop! Lionel Guérin qui lors d'un précédent entretien avec les représentants aveyronnais menaçait, faute d'aides publiques, de dénoncer l'obligation de service public dont bénéficie la liaison aérienne déficitaire. «Hop! évoque un problème de rentabilité. La question est de savoir à quelle hauteur la ligne est déficitaire, interroge Daniel Segonds, qui s’est donné jusqu’à la fin de l’année 2015 pour redéfinir, avec la compagnie, les conditions d’exploitation de la ligne Rodez-Paris. 

Subventions ? 

Pour nombre d’observateurs, la démarche de Hop! ne fait pas l’ombre d’un doute. En mettant la pression sur le gestionnaire de l’aéroport, la compagnie aérienne espère bien récupérer quelques subsides publics. Le PDG de Hop!, Lionel Guérin, a d'ailleurs récemment adressé un courrier à la direction générale de l’aviation civile (DGAC) réclamant de nouvelles conditions de fonctionnement de la ligne Rodez-Paris. 

Rien d'inquiétant pour le nouveau patron de l’aéroport qui n’exclut pas, comme le conseil général en son temps (qui finance 75% de la SAEML Air 12), de solliciter l’État et la Région, afin d'obtenir des financements complémentaires. «C'est primordial pour l'Aveyron», avait expliqué Jean-Claude Luche, regrettant au passage, que les différentes demandes auprès des instances régionales soient, jusqu'à présent, restées lettres mortes.  

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