Le monde célèbre Noël, assombri par les violences au Moyen-Orient

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    Le monde célèbre Noël, assombri par les violences au Moyen-Orient AFP
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Centre Presse Aveyron

Les chrétiens célèbrent mercredi Noël à travers le monde, mais à Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition, la fête est assombrie par les violences qui déchirent le Moyen-Orient. Au son des cornemuses et des tambours, des fanfares de scouts ont escorté jusqu'à la Basilique de la Nativité la procession menée par le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte. Sur la place, bien moins remplie que les années précédentes, les pèlerins étrangers se faisaient très rares. Au milieu trônait un gigantesque sapin décoré aux couleurs du drapeau palestinien --noir, blanc, rouge et vert -- tandis que des Pères Noël distribuaient des chocolats à la foule. Mais les festivités étaient ternies par de nouvelles violences dans l'enclave de Gaza, ravagée durant l'été par un conflit ayant fait près de 2.200 morts côté palestinien et 73 côté israélien.

L'aviation israélienne y a mené un raid, tuant un activiste du mouvement Hamas, après des tirs palestiniens contre une de ses patrouilles. Le climat de tensions exacerbées, ininterrompu depuis des mois, a fait fuir les pèlerins étrangers, selon les professionnels du tourisme à Bethléem, localité située à une dizaine de kilomètres au sud de Jérusalem. Seuls quelques cars circulaient ainsi mercredi dans les rues de la ville palestinienne. A Rome, l'affluence devrait être bien plus importante pour la messe dite de "minuit" célébrée par le pape François en la basilique Saint-Pierre à partir de 20h30 GMT. Le chef de l'Église catholique a exprimé mardi sa vive inquiétude face au sort des chrétiens au Moyen-Orient, ravagé par des conflits de plus en plus sanglants, notamment en Irak et en Syrie où des jihadistes multiplient les exactions, s'en prenant notamment aux minorités religieuses.

Appel au dialogue

Dans une longue lettre adressée aux chrétiens d'Orient, François les a exhortés à la "persévérance" et au dialogue inter-religieux en dépit des difficultés, affirmant qu'il n'y avait pas d'alternative. Le dialogue, a assuré le pape argentin, est "le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux". Dans une allusion claire au groupe jihadiste Etat islamique (EI), il a exprimé son inquiétude devant une "organisation terroriste, d'une dimension autrefois inimaginable, qui commet toutes sortes d'abus".

Elle "frappe de manière particulière certains d'entre vous chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques", a dénoncé François, en évoquant aussi le drame d'autres communautés pourchassées comme les Yazidis. Mgr Twal a également dénoncé ces exactions, ainsi que la récente guerre à Gaza et les attentats menés notamment à Jérusalem ces derniers mois. "Au-delà de la tragédie inhumaine qui ensanglante et déchire le Moyen-Orient, nous sommes tous surpris de voir de jeunes gens en Europe embrasser des idéologies radicales et aller combattre en Syrie et en Irak", a-t-il ajouté.

A partir de 20 heures GMT, Mgr Twal présidera la grand-messe de Noël en l'église catholique Sainte-Catherine, contiguë à la Basilique de la Nativité, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, arrivé dans l'après-midi à Bethléem, pour y rencontrer notamment la communauté chrétienne.

Noël sans fête à cause d'Ebola

Ce Noël est particulièrement difficile pour les 150 000 chrétiens déplacés d'Irak, qui "vivent une situation tragique et à qui aucune solution rapide n'est proposée", a déclaré le patriarche chaldéen Louis Sako à Bagdad. "Tout particulièrement en cette période de Noël, ils ont besoin de signes qui les rassurent. Il faut leur dire qu'ils ne sont pas abandonnés et oubliés", a-t-il ajouté. Le président iranien Hassan Rohani a souhaité un joyeux Noël au pape et aux autres dirigeants du monde, appelant à une coopération pour "répandre la paix, la sécurité et le bien-être sur le monde".

Ailleurs, Noël est célébré dans un climat de sécurité renforcée en France après trois attaques, dont une liée à l'islamisme radical, ayant fait un mort et 25 blessés. A Cuba, les célébrations de Noël, longtemps interdites par le régime, se dérouleront dans une atmosphère égayée par un cadeau anticipé: le rapprochement avec les Etats-Unis. En revanche, il n'y aura pas de rassemblements publics festifs en Sierra Leone à cause de l'épidémie d'Ebola. "Les chrétiens qui se rendront à l'église pour la messe de Noël (...) devront rentrer chez eux dès la fin de l'office et poursuivre les célébrations en famille", a ordonné le président Ernest Bai Koroma.

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