Le Secours populaire fait appel au mécénat de compétences

  • Régine Etieve a trouvé une façon originale de faire du bénévolat.
    Régine Etieve a trouvé une façon originale de faire du bénévolat. Salima Ouirni
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Salima Ouirni

Initiative. Face au manque de bénévoles œuvrant au sein d’associations reconnues, et face aux épisodes traumatisants comme des suicides dans de grandes entreprises, Orange a imaginé le mécénat de compétences. Régine Etieve témoigne de cette initiative originale.

C’est bien connu, les associations manquent de plus en plus de bénévoles. Elles font régulièrement appel aux personnes disposant d’un peu de leur temps pour des missions ponctuelles, faute de bénévoles s’inscrivant dans une adhésion durable. Face à cette situation, certaines associations ont trouvé une solution plutôt originale. Il s’agit du mécénat de compétences.

Le Secours populaire le teste en ce moment avec la Fondation Orange, l’une des premières entreprises à avoir imaginé ce dispositif. Concrètement, il s’agit de détacher un ou plusieurs salariés afin de les mettre à la disposition d’une association, dans un cadre contractuel - et sur un temps partiel. Les salariés continuent d’être rémunérés par l’entreprise pendant deux à cinq ans.

À 57 ans, Régine Etieve est à cinq ans de la retraite. «Cela fait longtemps que je me demandais comment sortir de l’entreprise. Je suis quelqu’un qui cherche toujours à se renouveler, qui se lance des challenges. Le jour où j’ai entendu parler de ce temps partiel senior, je me suis dit “c’est pour moi», explique celle qui avait déjà occupé plusieurs postes au sein d’Orange.

Elle est passée par la gestion de l’immobilier institutionnel de son entreprise, de la logistique ou encore des achats dans le secteur audiovisuel, pour la filiale d’Orange, Globe Cast. Elle saisit alors immédiatement cette opportunité. Mais la volonté n’est pas tout. Encore fallait-il trouver une association d’accueil, d’autant plus que Régine Etieve ne s’est jamais frottée au monde associatif. Quelques prospections et coups de fil plus tard, elle se retrouve dans l’Aveyron, à Rodez. Une ville qui ne lui est pas étrangère puisque la future retraitée est originaire d’Asprières. «Depuis 2008, nous avons une maison de vacances dans le département, mais ce n’est pas pour cela qu’on voulait, avec mon mari, prendre notre retraite ici», souligne la bénévole qui foisonne de projets aujourd’hui pour le Secours populaire. 

«Des épisodes traumatisants, comme des suicides»

Deux mois après son arrivée au Secours populaire, Régine Etieve commence à prendre ses repères. Elle gère la communication en interne. Communication pour laquelle elle a entrepris de réaliser, avec ses collègues, un bulletin d’information. La salariée d’Orange et bénévole de l’association caritative s’occupe également de toute une partie administrative. «Je gère les dossiers pour les enfants en colonie de vacances, les attributions des chèques vacances pour les bénéficiaires, les aides pour les voyages en train. Bref, tout ce qui a besoin d’un suivi administratif», souligne Régine Etieve, qui compte s’attaquer à la communication externe de l’association, prochainement. Si le Secours populaire est gagnant en accueillant une telle bénévole aux compétences reconnues et dont elle fait profiter l’association, la Fondation Orange l’est aussi.

 «Nous avons eu des épisodes traumatisants, comme des suicides. Nous ne voulons plus en arriver là. C’est donc pour cela que nous favorisons ce temps partiel senior (TPS). Cela coûte des millions d’euros à la Fondation, car les bénévoles au sein des associations continuent d’être payés pendant la mise à disposition», explique Sylvie Meslin Saint-Jean, responsable du mécénat de la Fondation Orange, au niveau régional. Au bout de cette mise à disposition qui dure deux ans, les salariés d’Orange, qui ont encore de temps avant leur retraite, peuvent soit rester à la maison (tout en étant rémunérés), soit continuer à œuvrer au sein de l’association, mais cette fois en tant que bénévole et en dehors de toute convention liant Orange à l’association. Pour le salarié, cette expérience est bénéfique également, car elle permet de faire une transition en douceur entre l’entreprise et la retraite.

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