Charlie: 12 interpellations près de Paris, hommage de John Kerry aux victimes

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 16 janvier 2015 à Paris
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 16 janvier 2015 à Paris Pool/AFP - Rick Wilking
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 16 janvier 2015 à Paris
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 16 janvier 2015 à Paris Pool/AFP - Rick Wilking
  • Coup de filet antiterroriste en Europe
    Coup de filet antiterroriste en Europe AFP - P. Pizarro/A.Bommenel
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Centre Presse Aveyron

Douze personnes ont été placées en garde à vue dans l'enquête sur les récents attentats à Paris, alors que John Kerry rendait hommage aux victimes et que les opérations antiterroristes se multipliaient en Europe.

Pendant que Charlie Hebdo continue d'enterrer ses morts - dont son patron, Charb, lors d'une cérémonie irrévérencieuse aux allures de veillée anarcho-amicale -, les enquêteurs cherchent à déterminer les éventuelles complicités dont a pu bénéficier Amédy Coulibaly, le tueur d'une policière municipale à Montrouge et de quatre Juifs dans un supermarché casher.

Les huit hommes et quatre femmes interpellés dans la nuit dans plusieurs villes de région parisienne, pour la plupart connus pour des faits de droit commun, "gravitaient autour d'Amédy Coulibaly" et sont interrogés sur un "possible soutien logistique" au tueur, notamment des armes et véhicules, selon des sources judiciaire et policières.

Parmi eux figure un homme dont l'ADN a été retrouvé sur des armes et dans une Renault Scenic utilisée par Coulibaly, selon une source policière.

Par ailleurs, quelques 157 procédures judiciaires, dont 69 pour "apologie du terrorisme" et "menaces d'actions terroristes", ont été lancées depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, selon la Chancellerie.

Face au risque d'attentats, le plan Vigipirate, déjà renforcé, sera maintenu en France "aussi longtemps" que le "risque prévaut", a indiqué Bernard Cazeneuve, pour qui la présence de 122.000 policiers, gendarmes et militaires "rassure" les Français.

Plusieurs coups de filet ont été lancés ces dernières heures en Europe contre des réseaux jihadistes, sans lien a priori avec les attentats de Paris.

En Belgique, 15 personnes ont été interpellées jeudi soir, dont deux en France, et deux jihadistes présumés revenant de Syrie ont été tués par la police lors d'une opération menée contre un groupe projetant des attentats.

- 'Partager la douleur' -

"Il semble qu'il n'y ait pas de lien: le lien qui existe c'est la volonté des terroristes de s'attaquer à nos valeurs, à nos concitoyens", a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls.

A Berlin, deux Turcs ont été arrêtés, dont l'un soupçonné de diriger un "groupe d'extrémistes".

La justice espagnole a ouvert une enquête, soupçonnant Amédy Coulibaly d'avoir séjourné en Espagne avec sa compagne, Hayat Boumeddiene, et une "troisième personne qui pourrait avoir aidé cette dernière à se rendre en Syrie", selon une source judiciaire.

Et en Bulgarie, un Français, soupçonné de liens avec les frères Kouachi et de chercher à se rendre en Syrie, a été arrêté.

C'est dans ce contexte que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est venu à Paris "partager la douleur du peuple français".

Une longue étreinte avec le président français, des mots simples de compassion et le dépôt de gerbes de fleurs sur les lieux des attentats parisiens: son déplacement est destiné à faire oublier la sous-représentation de son pays à la marche historique contre le terrorisme dimanche à Paris.

"Je voulais être ici avec tout Paris, toute la France. Je voulais vous dire en personne l'horreur des Américains" face au "cauchemar" qu'a vécu la France, a lancé M. Kerry.

- 'Prenez vos crayons' -

Après Cabu, Wolinski et plusieurs autres, Charlie Hebdo enterrait vendredi trois autres membres de son équipe tués dans l'attaque du 7 janvier qui a fait douze morts.

Des applaudissements nourris et l'Internationale ont salué l'arrivée du cercueil de Stéphane Charbonnier dit Charb, à Pontoise, où des centaines de proches, dont les survivants de Charlie Hebdo, s'étaient rassemblés pour un dernier hommage.

"Je suis Charlie, prouvez-le! Prenez vos crayons, vos papiers, un scan, un ordi, exprimez-vous", a lancé le dessinateur Luz, s'adressant aux millions de "lecteurs et lectrices de toujours ou d'un jour".

Le dessinateur Honoré, le plus discret des cinq caricaturistes tués lors de l'attentat, et le correcteur Mustapha Ourrad, surnommé par ses camarades "Mustapha Baudelaire", ont été inhumés dans l'après-midi au cimetière parisien du Père Lachaise, en présence des survivants de la rédaction de Charlie Hebdo et au son de ballades de Joan Baez et Georges Brassens.

La parution mercredi de l'édition des "survivants" de l'hebdomadaire, croquant un Mahomet qui pleure en Une, continue elle de provoquer l'indignation dans le monde musulman.

Le Centre culturel français de Zinder, la deuxième ville du Niger, a été incendié vendredi par des manifestants en colère. Au Pakistan, des milliers de manifestants ont dénoncé la publication d'une nouvelle caricature de Mahomet, et un photographe pakistanais de l'Agence France-Presse a été grièvement blessé par balle.

Le Qatar a estimé que ces caricatures alimentaient "la haine et la colère". Le pape François s'est mêlé au débat sur la liberté d'expression, estimant que ce "droit fondamental" n'autorisait pas à "insulter la foi d'autrui".

Le dernier numéro de "Charlie" s'est à nouveau arraché: il s'est vendu mercredi et jeudi à 1,9 million d'exemplaires et un million d'exemplaires supplémentaires ont été mis en vente vendredi.

Source : AFP

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