Comment les producteurs veulent reconquérir le marché

  • À Rodez, la fédération nationale bovine va approfondir sa stratégie de reconquête.
    À Rodez, la fédération nationale bovine va approfondir sa stratégie de reconquête. CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Congrès. Les dirigeants de la Fédération nationale bovine se retrouvent aujourd’hui et demain à l’amphithéâtre de Rodez, avec plusieurs problématiques à aborder. 

Souvent, pour aller dans la direction que l’on souhaite, mieux vaut être au volant. C’est visiblement ce que se disent les producteurs français de bovins qui se réunissent mercredi et jeudi à Rodez.

Ils ont l’impression que la filière subit la trajectoire d’un camion fou avec les orientations des transformateurs et des revendeurs, plus guidés selon eux par des prix tirés vers le bas que par la qualité des produits.

Alors, pour éviter l’accident, ils veulent reprendre le volant. Comment ? La réponse en quatre points. 

  • En redynamisant les marchés du vif à l’export 

Secrétaire général adjoint de la FNB, l'Aveyronnais Dominique Fayel est catégorique. «Sur le marché du vif, nous devons saisir la dynamique des marchés des pays émergents, notamment sur le pourtour méditerranéen. Quant au marché de la viande, il a de formidables opportunités au Moyen Orient et en Asie».

  • En regagnant la restauration collective

La FNB fait le constat qu’au moins 80% de l’approvisionnement en viande vient de l’étranger. Elle entend dès lors sensibiliser les élus, négociant les appels d’offres pour l’approvisionnement des cantines des écoles ou des hôpitaux, et mettre les industriels face à leurs responsabilités.

À l’évocation du possible frein que peut représenter le coût dans cette histoire, Jean-Pierre Fleury, le président de la FNB, répond: «Que se passe-t-il aujourd’hui dans les cantines ? Une part considérable de la viande part dans les poubelles. Pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas de bonne qualité. Nous demeurons donc persuadés que les élus auraient tout à y gagner en misant sur la qualité.» Jean-Louis Chauzy, président du Ceser abonde: «L’élevage doit être considéré par l’Etat comme par les grandes collectivités au cœur d’une stratégie de reconquête des marchés, à condition de produire et manger français.»  

  • En rehaussant la qualité des productions

Dans cet ordre d’idées, la FNB veut aller plus loin en terme de qualité des troupeaux et entraîner avec elle toute la filière de l’amont à l’aval. «Le prix du produit aux consommateurs a augmenté de 60% quand celui de l’achat au producteur a augmenté de 15, résume ainsi Dominique Fayel pour surligner les conséquences de la guerre des prix à laquelle se livrent les enseignes. «Pour maintenir une production de qualité, il faut des producteurs bien payés», assène-t-il.  

  • En la valorisant 

Pour Jean-Pierre Fleury, «les grandes surfaces se moquent des consommateurs. Elles disent que nous ne produisons pas de la qualité et tire les prix au plus bas». Ce mécontentement s’est traduit dernièrement par des opérations «coup-de-poing» dans les enseignes Carrefour et Leclerc. «Ce n’était pas un hasard. D’ailleurs, Leclerc a bien voulu se mettre à la table de l’interprofession», se félicite Jean-Pierre Fleury, qui voit là un début de changement. «Nous savons que nous avons raison et nous ne lâcherons pas». Les producteurs de bovins semblent bien décidés à prendre les clés du camion.

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