Quand Hop! lâche le musée Soulages en plein vol

  • La compagnie Hop! continue à se signaler régulièrement en Aveyron. Rarement pour de bonnes raisons.
    La compagnie Hop! continue à se signaler régulièrement en Aveyron. Rarement pour de bonnes raisons. Archives CP
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Salima Ouirni

Attendu en conférence dimanche au musée Soulages, le célèbre artiste américain Jim Dine a du renoncer à sa visite ruthénoise. La compagnie Hop! avec laquelle il devait voyager annulant le vol entre la capitale et la préfecture aveyronnaise. De quoi en hérisser plus d'un. Ambiance. 

La rencontre avec l’Américain Jim Dine, l’un des peintres-graveurs contemporains les plus importants au monde, en réjouissait plus d’un à Rodez. Samedi à 11 heures, devant le musée Soulages, un groupe d’amateurs attendait avec impatience l’ouverture pour une visite guidée, en présence du conservateur Benoît Decron. Ce dernier devait animer une table ronde avec Jim Dine l’après-midi même, au centre universitaire Jean-François- Champollion.

«Les Aveyronnais sont victimes de discrimination»

Mais Jim Dine n’a jamais pu embarquer pour Rodez. Son vol, A 5681 qui devait décoller à 9h45 de Paris Orly et arriver à 11h05 sur le tarmac ruthénois a été tout simplement annulé. Dimanche, la compagnie Air France et sa filiale Hop! n’étaient pas en mesure de justifier cette annulation qui a fait sortir de ses gonds Benoît Decron. Cela faisait un mois et demi que l’équipe du musée Soulages préparait cette rencontre exceptionnelle. Une rencontre qui avait mobilisé l’association Les Amis du musée Soulages, Champollion et bien d’autres amateurs de cet artiste en particulier et de l’art contemporain en général.

«C’est une honte que l’on ne puisse pas aller à Paris comme tout le monde»

«La compagnie aérienne nous considère comme des sous-clients. Nous sommes victimes d’une discrimination en Aveyron», a expliqué le conservateur avant de débuter sa visite guidée. «C’est une honte que l’on ne puisse pas aller à Paris comme tout le monde. On nous prend pour des c..., voilà», a-t-il ajouté. Parmi les visiteurs du musée, ce sentiment était largement partagé. «Ce n’est pas la première fois que cela arrive», acquiesce une dame, qui par ailleurs estime que les «prix des billets sont trop chers alors qu’on leur donne de l’argent», précise-t-elle. «On», ce sont les contribuables via l’Agglo et le conseil général qui subventionnent la Sem gestionnaire de l’aéroport. En échange de ces subventions de plusieurs millions d’euros, Hop!, filiale d’Air France, doit s’acquitter d’une obligation de service public (lire notre édition du 17 décembre 2014).

Circulez, il n’y a rien à voir

Ce qui n’empêche pas les annulations de dernière minute telle celle dont l’artiste Jim Dine et ses hôtes ruthénois ont fait les frais. Un dysfonctionnement qui agace de plus en plus de personnes, y compris des élus. Un conseiller général venu visiter l’exposition permanente du musée Soulages a souhaité faire part, lui aussi, de sa contrariété. «Le problème c’est que si on arrête de mettre la main à la poche, Hop pourrait tout aussi bien dire qu’elle ne veut plus venir à Rodez. Et là, c’est nous qui serons pénalisés», regrette le conseiller général. «Cela ne sert à rien d’organiser de belles expositions si des Parisiens qui veulent venir en janvier à Rodez ne peuvent pas le faire», estime Benoît Decron, qui n’oubliera pas de sitôt cette mésaventure, d’autant plus que Jim Dine, âgé de 81 ans, était de passage à Paris et avait accepté de venir à Rodez. C’était juste une opportunité exceptionnelle, voire historique, annulée à la dernière minute ! Et hop, circulez, il n’y a rien à voir.

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