Grèce: le gouvernement se prépare pour l'Eurogroupe et veut un accord

  • Des manifestant brandissent une affiche anti-austérité devant le Parlement grec à Athènes le 15 février 2015
    Des manifestant brandissent une affiche anti-austérité devant le Parlement grec à Athènes le 15 février 2015 AFP - Angelo Tzortzinis
  • Un manifestant grec arborant un masque qui représente le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaeuble, dénonce l'austérité lors d'un rassemblement devant le Parlement à Athènes le 15 février 2015
    Un manifestant grec arborant un masque qui représente le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaeuble, dénonce l'austérité lors d'un rassemblement devant le Parlement à Athènes le 15 février 2015 AFP - Angelos Tzortzinis
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement d'Alexis Tsipras, fort du soutien de plus de plus de 30.000 manifestants en Grèce et dans d'autres pays d'Europe, se préparait dimanche à un Eurogroupe difficile lundi à Bruxelles sur les réformes et le financement du pays, sans exclure qu'il faille encore discuter au-delà de cette réunion.

"Notre position, fondée sur la logique, est forte, et conduira à un accord, même à la dernière minute voire après la dernière minute", a ainsi déclaré dans une interview au quotidien Kathimerini dimanche le ministre des Finances, Yanis Varoufakis.

Dans un communiqué en fin d'après-midi, le gouvernement indiquait à son tour "qu'il n'était pas certain qu'il y aurait un accord lundi, quoiqu'on ne puisse préjuger du résultat" : "c'est une course d'endurance menée de manière prudente et respectueuse de la démocratie".

Dès vendredi, le chef de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s'était dit "très pessimiste" sur la possibilité d'un accord dès lundi.

Malgré tout, M. Varoufakis s'est dit "optimiste" sur la possibilité d'un accord, le Premier ministre Alexis Tsipras "confiant", au cours d'interviews données pendant le week-end, à la veille de la réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro lundi après-midi à Bruxelles.

Cette réunion est déterminante. Le nouveau gouvernement de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras veut y rompre avec les programmes d'aide imposés à la Grèce depuis cinq ans par l'UE, la BCE et le FMI, et qui ont considérablement pesé sur la vie quotidienne de la population, en échange de 240 milliards d'euros de promesses d'aide.

- "Situation meilleure pour nos âmes" -

L'UE, pour l'instant, ne veut s'engager qu'à une "extension" du programme en cours, qui arrive à échéance le 28 février. Le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro, aux conséquences imprévisibles, est important s'il n'y a pas d'accord lundi et si le pays est ainsi contraint à ne pas pouvoir honorer ses engagements financiers à partir de mars.

Des réunions techniques se sont déroulées jusqu'à samedi soir, pour "rechercher les points de convergence et de divergence", a indiqué dimanche le gouvernement grec dans son communiqué.

Il a estimé avoir présenté les arguments grecs de manière "solide et argumentée", "comme le groupe technique des créanciers l'a reconnu".

Alexis Tsipras s'est aussi prévalu du "soutien du peuple grec qui sera de nouveau notre force".

En effet, 60,6% des Grecs interrogés par Kapa Research pour le journal To Vima de dimanche ont une bonne opinion du gouvernement, contre 37,1% qui pensent le contraire.

Surtout, dimanche vers 18H00 GMT, quelque 20.000 personnes battaient le pavé en soutien au gouvernement sur la place Syntagma, à Athènes, et 8.000 autres à Thessalonique, dans le nord du pays.

Ils étaient 2.000 aussi à Paris, 400 à Marseille, la deuxième ville de France, entre 200 et 300 au Portugal et plusieurs dizaines à Madrid, après déjà quelques centaines à Rome samedi.

"Finissons-en avec l'austérité en Grèce et en Europe", "Finissons-en avec Merkel, essayez la démocratie"... Les banderoles fleurissaient sur la place Syntagma.

"On doit nous rendre justice pour toute la souffrance endurée par la Grèce au cours des cinq dernières années", estimait Théodora, chômeuse de 58 ans. Vassiliki Pikazi, professeur à la retraite, jugeait déjà la situation "meilleure pour nos émotions, nos âmes, nos cœurs".

Le gouvernement Tsipras a aussi reçu un soutien inattendu dimanche : l'ancien Premier ministre socialiste Georges Papandréou, qui avait été pourtant le premier à accepter en 2010 que son pays soit placé sous assistance, a écrit aux 28 dirigeants européens pour leur demander de trouver "un accord mutuellement profitable", en insistant sur tous les efforts déjà consentis pas les Grecs, qui subissent encore un taux de chômage de plus de 25%.

Source : AFP

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