En Aveyron, le foot à 5 passe à l’attaque

Un grand bruit. Puis un autre, encore et encore. Pourtant, l’Espace Indoor de La Primaube n’est pas en travaux. Non, lundi, sur les coups de 20 heures, il accueillait simplement le tout premier match officiel du National Foot5, sorte de Coupe de France de la discipline, opposant l’équipe locale à son homologue du Cinq, basé à Onet-le-Château. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le foot à 5 à ce niveau «ça envoie», comme disent les «djeuns».

Le terrain n’a beau mesurer que 26 m de long et 17 m de large-contre 100 m x 60 m environ pour son grand frère- et être entouré de murs, les deux mi-temps ne durer que 25 minutes chacune, mieux vaut être en bonne santé. «À Agen, on ne s’entraîne qu’une fois par semaine. Du coup, pratiquer le foot à 5, ça permet de rajouter un entraînement. Et de travailler le cardio !», s’amuse Joris Olivier, attaquant redouté en Excellence et membre de l’équipe du Cinq. En fait, cette autre pratique permet d’exploiter des qualités bien différentes du foot traditionnel. «Cela n’a rien à voir. À 5, c’est beaucoup plus technique, ça privilégie la vision de jeu, explique Simon Roda, joueur du Cinq et du Rodez Aveyron football, plusieurs apparitions en National ou CFA au compteur. Mais il faut aussi de la rigueur tactique car sur une surface aussi petite, ça ne pardonne pas.»

Opération séduction

Lundi, la trentaine de spectateurs derrière le filet de protection pour assister au match a pu s’en apercevoir. Explosivité, technique, aérienne ou en dribble, frappes-souvent à bout portant- et contactstrès corrects, le foot à 5 a pour lui de nombreux atouts. C’était d’ailleurs le but recherché par cette rencontre. Même officiels, puisqu’organisés par la FFF et le Five, même à enjeux, puisque la finale dans deux tours se déroulera à Clairefontaine, ces matches sont une opération séduction de grande ampleur. «Au-delà de l’aspect compétition, c’est un moyen de faire connaître le foot en salle», confirme Céline Bellanger, «entraîneur» du Cinq.

«La “Fédé” ne s’y trompe pas, il y a de plus en plus de demande pour ce sport, note David Bourdoncle, patron de l’Espace Indoor. Je n’ai pas fait un 2e terrain pour rien.» «Ce genre d’épreuve récompense nos efforts pour promouvoir le foot à 5», abonde Julien Hours, son homologue du Cinq qui pointe le retard pris par l’Aveyron. Lundi, les 14 acteurs -7 joueurs maximum par équipe- de cette partie un peu particulière ont bien rempli leur mission.

Quasiment tous connus du foot aveyronnais, les Steven Melhado (Onet), Julien Mélac, Maxime Vignes (Raf) ou Jimmy Augusto (Olemps) ont régalé sur le synthétique primaubois. Et, pour l’anecdote, ce premier match officiel s’est scellé par une victoire des rouges du Cinq sur les jaunes de l’Espace Indoor, 16-13. «On verra bien où ça nous mènera, conclut Roda. Mais si on est là, c’est avant tout parce qu’on aime le ballon».