La "marée du siècle" attire les curieux, deux morts

  • Des curieux observent les vagues à Combrit, dans le Finistère, à l'occasion des grandes marées, le 21 mars 2015
    Des curieux observent les vagues à Combrit, dans le Finistère, à l'occasion des grandes marées, le 21 mars 2015 AFP - Fred Tanneau
  • La foule se presse sur le front de mer de Wimereux pour observer la marée exceptionnelle, coefficient 119, le 21 mars 2015 dans le Pas-de-Calais
    La foule se presse sur le front de mer de Wimereux pour observer la marée exceptionnelle, coefficient 119, le 21 mars 2015 dans le Pas-de-Calais AFP - Phlippe Huguen
  • Les ministres Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius (à d.) viennent observer la grande marée exceptionnelle, le 21 mars 2015 au Mont-Saint-Michel
    Les ministres Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius (à d.) viennent observer la grande marée exceptionnelle, le 21 mars 2015 au Mont-Saint-Michel AFP - Damien Meyer
  • Explication physique des grandes marées et carte des côtes françaises touchées par la marée du siècle du 21 mars
    Explication physique des grandes marées et carte des côtes françaises touchées par la marée du siècle du 21 mars AFP - V. Breschi/E. Tôn
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Centre Presse Aveyron

Des milliers de curieux sur la corniche de Saint-Malo et des hordes de touristes au Mont-Saint-Michel sont venus voir samedi la marée dite "du siècle", mais la fête a été endeuillée par deux décès, même s'ils ne sont pas formellement liés à cette marée.

En Gironde, un pêcheur à pied de 70 ans s'est noyé à marée basse, emporté par le courant sur une plage.

Et au large de l’Ile Grande (Côte d'Armor), le corps sans vie d'un pêcheur d'ormeaux a été retrouvé par un hélicoptère de la sécurité civile.

En tout, dans le courant de l'après-midi, quinze personnes ont dû être secourues en Bretagne.

Dans le Finistère, une femme, bloquée sur les rochers par la marée montante, a ainsi dû être hélitreuillée par la Sécurité civile.

Les pompiers ont aussi sauvé deux adultes à Etables-sur-Mer en baie de Saint-Brieuc, deux personnes envasées dans les Côtes d’Armor et huit autres personnes à Saint-Malo.

Des incidents courants lors des grandes marées "classiques" mais dont le nombre est accentué par la forte affluence due à la rareté de ce phénomène lié à l'horlogerie céleste.

Le Mont-Saint-Michel, après avoir accueilli quelque 10.000 personnes vendredi, a fait le plein de touristes, samedi: "C'est comme si on était un 15 août", a commenté Jack Lecoq, un guide de promenades dans la baie.

Malgré le vent et le froid, les remparts de la Merveille, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, étaient noirs de monde, en milieu d'après-midi, alors que des groupes entamaient la traversée de la baie, à la faveur de la marée basse, a constaté l'AFP.

"Heureusement que ça n'arrive qu'une fois par siècle", rigole Norbert Marclay, un retraité suisse de 85 ans, dans la navette qui emmène les touristes, serrés comme des sardines, vers le rocher.

Dès l'aube, des touristes, venus de tous les coins de France, mais aussi de nombreux étrangers - Japonais, Allemands, Belges notamment - s'étaient élancés sur la passerelle pour admirer le spectacle de la mer envahissant la baie.

C'est dans la soirée que la commune s'attend à une affluence record: la marée haute atteindra peu après 20H00 le coefficient rare de 119.

-'Appels à la prudence'-

En attendant, sur le littoral, la marée basse a fait le bonheur des pêcheurs à pied, partis à l'assaut de l'estran pour ramasser coques, couteaux et autres palourdes...

Les autorités locales ont multiplié les appels à la prudence, afin d'éviter que des pêcheurs ne se retrouvent piégés par la marée, en particulier dans la baie du Mont, où selon le dicton, la mer monte "à la vitesse d'un cheval au galop".

A Saint-Malo aussi, la marée du siècle a remporté un vif succès: quelque 20.000 personnes, selon la préfecture, avaient envahi la corniche, le "sillon", dès le lever du jour, pour assister à la grande marée du matin, au coefficient de 118.

Massées sur le trottoir et la chaussée, équipées de bottes, de cirés, de bonnets, elles ont immortalisé avec leur appareils photos les panaches d'écume s'élevant au-dessus de la digue avant de les doucher.

Rien de bien spectaculaire cependant pour les habitués, les gerbes dépassant rarement un mètre.

Dans le sud-ouest, à Soulac (Gironde), peu de curieux s'étaient levés pour constater si les vagues étaient venues lécher les fondations de l'immeuble d'habitation "Le Signal", marqueur connu de l'érosion en Aquitaine et dont les habitants ont été expropriés.

Mais la plage de Biarritz a attiré beaucoup de familles en fin de matinée, à l'heure de la grande marée basse.

Quant à la marée haute, elle est restée sagement à plusieurs dizaines de mètres en-deçà de la digue de sable prévue par la municipalité pour protéger notamment le casino.

Même le mascaret de la Gironde, vague qui remonte la rivière d'ordinaire suffisamment puissante, aux grandes marées, pour être surfée, a déçu, du fait du courant, trop fort, de la rivière: "Elle était toute petite", a regretté une spectatrice.

Le marnage maximal observé dans le monde devait se produire dans la baie de Fundy, au Canada, où il devrait atteindre jusqu'à 16 mètres. Le phénomène pouvait également être très marqué sur la côte est de la Terre de feu, ainsi que sur la côte nord de l'Australie et au Royaume-Uni, dans le canal de Bristol (plus de 14 m).

La prochaine "marée du siècle", phénomène qui a lieu en réalité tous les 18 ans environ, aura lieu le 3 mars 2033.

Source : AFP

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