Elections départementales : plus d'électeurs que prévu

  • A 17 heures, le taux de participation au 1er tour des élections départementales était de 44,50%.
    A 17 heures, le taux de participation au 1er tour des élections départementales était de 44,50%. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

A 17 heures, le taux de participation au 1er tour des élections départementales est de 44,50%. Au 1er tour des élections cantonales de 2011, il était de 42,22% à la même heure.

Les électeurs sont plus nombreux que prévu à participer au premier tour des élections départementales, sans qu'on puisse dire si ce frémissement civique profitera plus au FN ou à l'UMP, ou permettra au PS de limiter la casse.

La participation en métropole à 17 heures s'est élevée à 42,98%, contre 36,38% enregistrés à la même heure lors du précédent scrutin en 2011, année marquée par un record d'abstentions. A la même heure en Aveyron, le taux de participation au 1er tour des élections départementales était de 44,50%. 

Comparé aux deux scrutins de 2014, à la même heure, les électeurs ont été plus nombreux à voter qu'aux européennes (35,07%), mais moins qu'au premier tour des municipales (54,72%). La Corse-du-Sud enregistrait la participation la plus importante (57,44%) et la Seine-Saint-Denis la moins forte (28,4%)

Les ruraux votent

Ne sont pas concernés Paris et Lyon, où les fonctions des conseils départementaux sont exercées par d'autres organes (comme le Conseil de Paris dans la capitale), ni la plus grande partie des outre-mer. Les seuls départements ultramarins appelés aux urnes sont la Réunion, Mayotte et la Guadeloupe.

En zone rurale, les bureaux de vote sont ouverts de 8 heures à 18 heures. Jusqu'à 19 heures dans beaucoup de villes moyennes (Brest, Dijon, Chambéry, Toulon, Tours..), jusqu'à 20 heures à Bordeaux, Marseille, Nantes, Toulouse et en région parisienne. L'incertitude ou l'ignorance sur le rôle des départements -en charge principalement de l'action sociale et de l'équipement des collèges-, que François Hollande et Manuel Valls voulaient supprimer avant de se raviser, a pesé sur le scrutin.

Ainsi, à Lille, Arlette, sexagénaire à la retraite, vote mais trouve "gênant d'élire des gens pour une collectivité territoriale dont on ne connaît pas les compétences". A cela s'ajoutent le mécontentement de nombreux électeurs de gauche, tentés de "voter avec leurs pieds", et un rejet grandissant envers l'ensemble de la classe politique. Rejet résumé par Bernard, abstentionniste à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis): "Quand on vote pour quelqu'un, il faut qu'il y ait un deal. Mais les élus ne respectent rien. Donc, tant pis pour eux".

Espoirs de conquêtes

Marine Le Pen et le Front National, fort de ses 25% de voix aux européennes, se sont retrouvés au coeur de la campagne. Manuel Valls, qui s'est dépensé sans compter, a d'ailleurs fait le choix -contesté jusque dans son propre camp- de souligner le risque de voir le parti d'extrême droite ravir une nouvelle fois la première place. La gauche joue gros, compte tenu de la carte politique actuelle des départements: elle en administre 61 sur 101, et pourrait en perdre 20 ou 30, voire plus.

L'UMP - et son président Nicolas Sarkozy - et l'UDI, unis dans la grande majorité des cantons, alors que la pluralité des candidatures à gauche est de règle dans les trois quarts des cas, comptent profiter de cette hémorragie: la Corrèze, terre de François Hollande, le Val-de-Marne, seul département encore communiste avec l'Allier, la Seine-Saint-Denis, fief du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), le Tarn-et-Garonne, où règne le radical de gauche Jean-Michel Baylet, constitueraient des victoires symboliques pour la droite et le centre.

Le FN compte pour sa part triompher dans le Vaucluse, avec des espoirs moindres dans l'Aisne et l'Oise, ainsi que dans le Var, actuellement tenu par l'UMP. Le scrutin de dimanche constitue la première de trois étapes, avant le second tour le 29 mars, puis l'élection des présidents de conseils départementaux. Ce n'est qu'alors qu'on saura vraiment combien de départements ont basculé. Enfin, un éventuel remaniement ministériel devrait être à l'ordre du jour, même si François Hollande a déjà prévenu qu'il ne changerait "ni de ligne, ni de Premier ministre".

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