Départementales : un coup d’avance pour J.-C. Luche et son équipe

La majorité départementale emporte huit cantons au premier tour (dont Causses et Rougiers pour une voix) et se trouve en ballottage très favorable pour en gagner neuf de plus dimanche prochain. «On est en capacité de les gagner et nous sommes désormais assurés de conserver la majorité au conseil départemental», glissait hier soir, résultats en main, Jean-Claude Luche.

Mission impossible pour la gauche ?

Dans ces conditions, le président sortant qui tire les wagons de «l’Aveyron en marche», son équipe de candidats dans ces élections, obtiendrait 17 des 23 cantons et 34 des 46 conseillers départementaux. Mais la vertu d’un deuxième tour est de rebattre les cartes, grâce à la mystérieuse alchimie des reports de voix. Et la gauche, percluse de divisions dans bien des cantons, peut rebondir en se serrant les coudes, si elle est capable de marier la carpe et le lapin, ces candidats qui se sont parfois agonis d’injures à peine voilées durant la campagne.

Comme si le contexte national ne suffisait pas à évaporer les voix. Ainsi, sur Rodez-Onet, si la gauche parvient à être rassemblée derrière son candidat du second tour, elle peut rafler la mise. Idem sur Vallon, sur Enne et Alzou, sur Lot et Dourdou ou sur les Monts du Réquistanais. Elle peut tenter de conserver Saint-Affrique. Elle aura un peu plus de mal sur Millau 2... Pour inquiéter sérieusement la majorité départementale, la gauche plurielle doit emporter dimanche prochain douze cantons. La mission est délicate, pour ne pas dire impossible. Mais elle aura l’avantage de remobiliser l’électorat de gauche pour un dernier coup de rein. Pour sauver les meubles et sa représentation dans l’hémicycle.

Le Front national ?

Pas ce coup-ci. En revanche, le Front national n’aura que des voix à donner à ses challengers dimanche prochain. Pas un seul de ses candidats ne peut se maintenir au second tour. Mais il a marqué son territoire à défaut de transformer l’essai. Alors à qui iront ses suffrages? Bien malin qui peut le dire avec certitude. Il n’est pas sûr que les électeurs du FN fassent le déplacement, pas sûr qu’ils s’accordent sur la droite traditionnelle, comme ils l’ont bien souvent fait en Aveyron au cours des précédentes consultations. Il faut dire que la donne a changé au plan national. Le vote contestataire a glissé vers le vote politique. La clientèle FN fait désormais sa propre vie devant les urnes.

Le parti de Marine Le Pen le sait et s’il n’est pas au second tour cette fois, sa présence s’affirme avec des scores -de moins en moins ridiculesdans ces départementaleset toujours plus importants d’une élection à l’autre-sur lesquels il faudra compter demain. Pour l’heure, le Front national retrouve le rôle de compositionqui lui va si bien: celui d’arbitre. Dans quelques cantons, comme Ceor-Ségala, il garde le pouvoir de faire ou de défaire les rois. Des cartes en mains mais pas nécessairement de consignes de vote. Finalement, on a voté

Et l’intérêt de ces élections dans tout ça ?

Eh bien les Aveyronnais, toujours fidèles au devoir démocratique sont allés voter sans trop se faire prier: 61, 20% de participation contre 60,71% au premier tour en 2011 où seuls 22 cantons étaient soumis au renouvellement, il est vrai. L’Aveyron reste bon citoyen. Il devrait en être de même dimanche prochain, c’est tout le mal que l’on souhaite aux trente candidats encore en lice.