Rétro 2020 : Jean-Claude Luche, la nouvelle vie d’un retraité "normal"

  • Jean-Claude Luche consacre une partie de son temps à la chasse et à ses chiens.
    Jean-Claude Luche consacre une partie de son temps à la chasse et à ses chiens.
Publié le
Guilhem Richaud

L’ancien sénateur a quitté ses fonctions en septembre. Son dernier mandat se terminera en juin.

Il a annoncé son départ très tôt. Bien avant la fin effective de ses mandats. Le 24 janvier 2020, Jean-Claude Luche, ancien président du Département officialisait la future fin de sa carrière politique en assurant qu’il ne se représenterait pas en septembre au Sénat, ni en 2021 comme conseiller départemental. Désormais en "préretraite", celui qui a passé quarante années de sa vie en politique vit particulièrement bien cette fin de carrière. " Autant, quand j’ai dû quitter la présidence du Département (en 2017 à cause de l’interdiction du cumul des mandats, NDLR), même si c’était mon choix de privilégier le Sénat, je l’ai mal vécu et il m’a fallu plusieurs mois pour l’accepter, autant là, je le vis très bien ", se confie-t-il, trois mois après avoir quitté le Palais du Luxembourg. Et s’il lui reste encore quelques mois comme conseiller départemental du canton Lot et Palanges, son planning s’est fortement allégé. " La crise sanitaire fait qu’on est moins sollicité et les réunions se font en visioconférence, sourit-il. Je suis moins présent naturellement. J’ai encore un agenda parce qu’il me reste quelques réunions ici ou là sur mon canton, mais j’avoue que quelques fois, j’oublie de le regarder. C’est un soulagement. Je suis bien. " Alors à quoi ressemble la nouvelle vie de Jean-Claude Luche ? À celle d’un retraité normal. Ou presque.

Il prend du temps pour sa famille : sa femme, ses trois filles et ses six petits-enfants, lit, supervise la construction de sa future piscine dans son jardin de Pierrefiche, s’occupe du potager et puis il y a évidemment la chasse, sa passion de toujours. À quelques encablures de sa maison, il s’est construit un chenil où il s’occupe de ses quinze chiens. " Ce sont des croisements : la race Luche ", sourit-il. Il les amène chasser désormais quatre à cinq fois par semaine. " À ce jour, j’en suis à une cinquantaine de sangliers cette année, compte-t-il. J’ai dû marcher plus de 1 000 kilomètres entre septembre et décembre. J’y passe des journées entières. Je m’en vais au lever du jour et je rentre vers 17 ou 18 heures. " Le reste du temps, il reçoit " les copains ", qui viennent boire un café dès qu’ils voient sa voiture devant le bâtiment en bois qu’il a aménagé et où il entrepose de nombreux souvenirs gardés au cours de ses 40 ans de vie politique. Il retape également un vieux tracteur Mack Cormick de 1964, qui appartenait à son père et qu’il rêve de revoir un jour fonctionner.

Mais dans les prochains mois, il compte aussi bien s’échapper un peu de l’Aveyron. "Avec mon épouse, on voudrait maintenant profiter de ce dont on n’a pas pu profiter, reprend-il. On se dit qu’on ira à La Grande-Motte où j’ai un appartement. On partira aussi avec ma belle famille. Si on veut rester deux jours, on reste deux jours, si on veut y rester plus, on peut. " Retrouver une liberté tout simplement. "J’aime ne plus avoir de contraintes, enchaîne-t-il. Ne plus être obligé de me raser tous les jours, d’avoir toujours le sourire… Il y avait certainement une lassitude."

Cela ne l’empêche pas de continuer à recevoir des coups de fil et d’échanger avec les élus locaux. De donner ses conseils et de garder un œil sur ce que fait son camp. Il a d’ailleurs affiché son soutien à Arnaud Viala, qu’il voudrait voir prendre la présidence du Département. Parce que s’il a pris ses distances, il conserve quand même la politique dans le sang.