Crash A320: la presse entre interrogations et compassion

  • Un sauveteur montre l'endroit du  crash de l'A320 sur une carte le 24 mars 2015 à Seyne
    Un sauveteur montre l'endroit du crash de l'A320 sur une carte le 24 mars 2015 à Seyne AFP - Boris Horvat
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Centre Presse Aveyron

Le crash de l'A320 de Germanwings mardi dans les Alpes françaises qui a fait 150 morts fait mercredi la Une de tous les quotidiens dont les éditorialistes sont partagés entre interrogations et compassion, certains d'entre eux condamnant le tweet d'un député UMP qui a provoqué un certain chahut à l'Assemblée nationale.

Dans La Croix, Guillaume Goubert écrit que "s’il devait apparaître que cette catastrophe a été provoquée par des terroristes, l’évènement prendrait bien sûr une dimension exceptionnelle". "Mais, poursuit-il, au moment de boucler cette édition, nous ne savions pas". "Ce sont 150 familles et leurs proches qui sont meurtris à jamais", se désole-t-il.

Pour Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Pascal Coquis prévoit que "l’hypothèse terroriste sera également avancée", "signe, selon lui, des angoisses de notre temps". "Mais en attendant de connaître les causes exactes de cet accident, ne compte aujourd’hui que cette insondable douleur des familles endeuillées qui fait écho à celles passées. "

Patrice Chabanet, (Le Journal de la Haute-Marne) souligne "le besoin de savoir ce qui s'est passé dans ces 12 minutes mystérieuses" qui ont précédé le crash. Pour lui, "Cette tragédie a une portée symbolique: c'est un avion allemand avec des passagers essentiellement allemands et espagnols qui s'est écrasé en France". Et de ce fait, "elle a fait naître une douleur plus européenne que nationale".

L'Est Républicain, sous la plume d'Alain Dusart, écrit que l'enquête "devra être irréprochable. Il n’est peut-être pas inutile de le préciser car en la matière, l’exemplarité n’a pas toujours été de mise" en citant des enquêtes qui, dans le passé, n'avaient fait l'unanimité des experts. "L’aviation civile vient de vivre une année fébrile, entre la disparition du vol de l’avion du vol MH 370 dans l’océan Indien et le missile tiré sur le Boeing en Ukraine", rappelle-t-il. "Il semble vital de lever le doute face à toutes les hypothèses et éviter que se distille le poison de la suspicion".

Mais un tweet du député UMP Lionnel Luca ("on croyait avoir perdu FH depuis ce week-end électoral meurtrier. On vient de le retrouver comme commentateur du crash de l’A320 ! Reconversion") a provoqué des réactions peu amènes de plusieurs éditorialistes.

Sébatien Lacroix, dans L'Union s'indigne que le député UMP Lionnel Luca ait "commis un tweet particulièrement crétin sur Hollande". "A sa décharge, Lionel Luca n’a jamais envoûté la réflexion politique par la hauteur de sa pensée. Son tweet résume à lui seul ses facultés de débatteur", ajoute-t-il.

Même tonalité chez Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain) qui regrette "un tweet goguenard d’un député de l’opposition" dont la "colossale finesse" montre que "Lionnel Luca n’est pas le meilleur communicant qui soit. Mais sans doute l’UMP le savait-elle déjà".

Dans La Nouvelle République du Centre-ouest, Olivier Pirot rappelle, en termes plus choisis, qu'il "ne faut pas oublier qu’on est responsable de ses propos sur les réseaux sociaux" et que le message de Lionnel Luca "est difficile à défendre".

Source : AFP

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