Crash A320: L'Allemagne s'interroge sur les troubles psychiatriques du copilote

  • Un véhicule de police stationne devant la maison familiale du copilote Andreas Lupitz, le 27 mars 2015, à Montabaur, dans le sud-ouest de l'Allemagne
    Un véhicule de police stationne devant la maison familiale du copilote Andreas Lupitz, le 27 mars 2015, à Montabaur, dans le sud-ouest de l'Allemagne AFP - Roberto Pfeil
  • Photo présumée, circulant sur internet et les réseaux sociaux, d'Andreas Lubitz, le copilote de l'A320 de Germanwings qui s'est crashé dans le sud de la France le 24 mars 2015
    Photo présumée, circulant sur internet et les réseaux sociaux, d'Andreas Lubitz, le copilote de l'A320 de Germanwings qui s'est crashé dans le sud de la France le 24 mars 2015 OFF/AFP/Archives - -
  • Image 3D montrant la localisation du crash d'un Airbus A320 dans les Alpes
    Image 3D montrant la localisation du crash d'un Airbus A320 dans les Alpes AFP - L.Saubadu/S.Blanchard
  • Un enquêteur hélitreuillé le 26 mars 2015 par la gendarmerie passe au-dessus de débris de l'A320 qui s'est abîmé à Seyne-Les-Alpes, dans les Alpes-de-Haute-Provence
    Un enquêteur hélitreuillé le 26 mars 2015 par la gendarmerie passe au-dessus de débris de l'A320 qui s'est abîmé à Seyne-Les-Alpes, dans les Alpes-de-Haute-Provence AFP - Anne-Christine Poujoulat
  • Carte de localisation des crashes d'avions dont les enquêtes ont conclu au suicide du pilote comme cause la plus probable
    Carte de localisation des crashes d'avions dont les enquêtes ont conclu au suicide du pilote comme cause la plus probable AFP - P.Deré
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Centre Presse Aveyron

L'Allemagne, stupéfaite, s'interrogeait vendredi sur la personnalité et les antécédents psychiatriques du copilote de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes en tuant 149 personnes tandis que les recherches de la seconde boîte noire se poursuivent en France.

Andreas Lubitz, soupçonné d'avoir provoqué volontairement la chute de l'avion de la compagnie à bas prix Germanwings, a souffert d'une grave dépression il y a six ans alors qu'il effectuait sa formation de pilote, révèle vendredi le quotidien Bild, sur la base de documents officiels auxquels il a eu accès.

Le jeune homme, originaire de la petite ville tranquille de Montabaur, dans l'ouest de l'Allemagne, faisait l'objet d'un suivi "médical particulier et régulier" depuis lors, affirme le quotidien.

Bild souligne que ces informations avaient été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings, à l'autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA).

Présenté par ses proches comme sportif et "très compétent", Andreas Lubitz, a souffert "de dépression et de crises d'angoisse" au moment de sa formation, selon la même source. Il avait d'ailleurs interrompu son apprentissage "pendant un certain temps" avant de l'achever normalement et d'entamer sa carrière de copilote en 2013, selon des indications fournies jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr.

Le dirigeant a souligné jeudi ne pas avoir le droit d'en dire plus sur le motif de l'interruption de sa formation. Il a insisté sur le fait que Andreas Lubitz avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques au moment du recrutement.

L'enquête, dirigée par les autorités françaises, s'est étendue jeudi à l'Allemagne après les révélations sur un acte volontaire présumé à l'origine de la catastrophe, qui a notamment tué 75 Allemands, dont 16 lycéens de retour d'un échange scolaire, et 51 Espagnols.

A Düsseldorf (ouest), où le copilote disposait d'un appartement, la police "a saisi des preuves", notamment "des papiers" qui pourraient peut-être permettre d'en savoir plus sur ses motivations, a indiqué un porte-parole de la police, Marcel Fiebig. Mais il a insisté sur le fait qu'aucun "indice clé" n'avait pour l'instanté été identifié.

Vendredi matin, à Montabaur, dans l'Etat régional de Rhénanie-Palatinat, frontalier de la France, le domicile des parents du copilote, qui y résidait lui-même une partie du temps, était sous protection policière.

- "Le pilote fou" -

Un camion de police était stationné devant la maison aux volets baissés, a constaté une équipe de l'AFP. De nombreux journalistes étaient présents sur les lieux, mais les rues alentour étaient quasiment désertes.

En France, les recherches ont repris en début de matinée à Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres de la zone du crash de l'A320.

Pour les enquêteurs, il s'agit avant tout de retrouver la deuxième boîte noire et d'identifier au plus vite les corps évacués de la montagne, notamment grâce aux prélèvements effectués sur les familles jeudi après-midi.

Les 37 secouristes et 11 gendarmes de la police scientifique doivent être dépêchés sur le site du crash grâce a deux hélicoptères, contre cinq jusqu'à présent.

"On collecte d'abord les éléments biologiques avant les débris", a indiqué un porte-parole de la gendarmerie.

Après la venue jeudi des familles espagnoles, allemandes d'une part et de l'équipage d'autre part, seule une petite dizaine d'Espagnols ont souhaité rester dans les environs, selon le secrétaire d'Etat espagnol à l'Aménagement, Julio Gomez Pomar.

L'Allemagne s'est quant à elle réveillée encore sous le choc de cette tragédie d'une "dimension totalement inconcevable", selon les mots de la chancelière Angela Merkel.

Une photo d'Andreas Lubitz, le visage marqué par l'effort et courant le semi-marathon de Francfort (ouest) en 2013, occupait toute la Une de Bild avec ce titre: "Le pilote fou".

Toute la presse s'interrogeait sur les motivations du jeune homme qui avait en fait 27 ans, selon les autorités locales de Düsseldorf, et non 28 ans comme l'avait d'abord indiqué le procureur de Marseille, Brice Robin.

C'est ce magistrat qui avait annoncé jeudi que le crash de l'avion, qui devait relier Barcelone à Düsseldorf mardi, avait sans doute été provoqué intentionnellement par le copilote de l'appareil tandis que le pilote avait été empêché de regagner le cockpit après s'être absenté quelques minutes.

Selon Bild, le pilote a tenté de forcer la porte blindée du poste de pilotage avec une hache. Mais sans succès. A 10H53 locales mardi, l'Airbus A320 s'est écrasé contre la montagne.

Source : AFP

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