Ugo Bonnet, le "petit jeune" plein de promesses du Raf

Dans quelques années, cela ne sera sûrement plus qu’un lointain souvenir. Comme Coupin ou Bobek, un autre Hugo, avant lui, Ugo Bonnet aura peut-être roulé sa bosse et enchaîné les matches. Mais ce jour restera tout de même à part. La première titularisation, ce passage obligé, il l’a vécu samedi. Le 11 avril 2015.

Un jour ensoleillé sur les bords de l’Orb, pas si loin de la maison familiale à Montpellier, que même l’ampleur de la défaite chez le leader Béziers n’atténuera pas. Dans quelques années, le résultat relèvera de l’anecdote. Pas le reste. Car le natif de la préfecture de l’Hérault ne le cache pas: apparaître pour la première fois dans le onze de départ a constitué «un aboutissement.

Cela faisait longtemps que j’en avais envie», reconnaît-il, débit mitraillette et aplomb étonnant. Voilà plusieurs semaines que le joueur, formé à Castelnau-le-Crès, pépinière du Montpellier Hérault, avant de débarquer à Rodez en 2011 après une année d’études aux États-Unis, sentait venir cet instant. Depuis le 20 décembre et cette première minute au Pontet, Bonnet avait enchaîné trois entrées en jeu.

Ursule : «Un profil atypique»

«C’était intéressant et il travaille très bien à l’entraînement, souligne son entraîneur Gregory Ursule. Alors, ce match à l’extérieur, avec le turnover, les blessures, c’était une bonne occasion pour lui d’exprimer ses qualités de générosité, de profondeur, de percussion, d’élimination. C’est un profil atypique.»

Capable d’évoluer à tous les postes de l’attaque, le gamin de 21 ans a appris la bonne nouvelle le jour même de la rencontre, lors de la causerie. «Mais déjà, dans la semaine, Greg m’avait demandé comment ça allait et m’avait fait comprendre qu’il fallait que je sois prêt», sourit-il, bien loin du souvenir amer d’un accident de voiture qui l’avait privé, il y a deux ans, d’une saison entière. «Je ne sais pas si je le méritais mais je l’attendais, reprend le “petit jeune du groupe CFA” comme il se surnomme lui-même. Lorsqu’il me l’a annoncé, il y a eu de l’adrénaline.»

Sur le terrain, et même face à la meilleure équipe du championnat, ses points forts n’ont pas tardé à s’exprimer. Adepte du pressing et du contact- «des coups, j’en prends toujours, c’est mon profil» -, il s’est vite mis au diapason. Positionné aux côtés du vétéran Mansour Boutabout, pour un duo grand écart, le «bleu» s’est procuré des opportunités de première en apothéose. Ce n’est sûrement que partie remise. «Je suis dans le prochain match», souffle Ugo Bonnet. La première est déjà loin.