Nucléaire: reprise des discussions le 21 avril, Téhéran veut des "pas irréversibles"

  • Des inspecteurs internationaux de l'AIEA (2e et 3e à g) et iraniens pendant une mission à la centrale de Natanz, 300 kim au sud de Téhéran, le 20 janvier 2014
    Des inspecteurs internationaux de l'AIEA (2e et 3e à g) et iraniens pendant une mission à la centrale de Natanz, 300 kim au sud de Téhéran, le 20 janvier 2014 IRNA/AFP/Archives - KAZEM GHANE
  • La chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy (d) et le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, le 14 avril 2015 à Madrid
    La chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy (d) et le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, le 14 avril 2015 à Madrid AFP - GERARD JULIEN
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Centre Presse Aveyron

L'Iran a annoncé mardi que des discussions reprendraient le 21 avril en vue d'un accord final sur le nucléaire et promis des "pas irréversibles" pour résoudre le dossier, si ses partenaires font de même.

M. Zarif a annoncé la reprise des discussions entre grandes puissances du groupe 5+1 et Téhéran lors d'une conférence mardi matin à Madrid.

"Mes collaborateurs, l'adjointe de (la chef de la diplomatie européenne Federica) Mogherini et les autres représentants du 5+1 se réuniront mardi prochain pour commencer la rédaction du texte", a déclaré M. Zarif devant des responsables espagnols à Madrid, selon un enregistrement video du colloque à Madrid, où il se trouvait en visite officielle.

M. Zarif n'a pas indiqué où se tiendraient ces discussions mais a livré un peu plus tard des précisions sur l'esprit dans lequel Téhéran assisterait à ces nouvelles négociations.

"Voici le cadre dans lequel nous allons travailler avec le groupe 5+1: des pas irréversibles seront faits du côté iranien en échange de pas irréversibles de l'autre partie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au côté de son homologue espagnol Jose Manuel Garcia Margallo.

"L'Iran prendra les mesures nécessaires dès la première phase, toutes les mesures, et nous considérons que puisque c'est ainsi, l'autre partie prendra aussi ces mesures", a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie iranienne a ainsi évoqué des gestes concrets, comme "la réduction du nombre de centrifugeuses".

Il a aussi tenu à rappeler que les Etats-Unis devaient "mettre fin à la mise en oeuvre de sanctions, une obligation légale".

"Nous tenons les Etats-Unis pour responsables de ce qu'ils feront" a-t-il dit en rappelant qu'ils devaient obtenir l'accord de leur Congrès mais que c'était "leur problème".

En revanche, a-t-il souligné, les sanctions de l'Union européenne et des Nations unies seront annulées dès la "première phase".

Au terme d'âpres négociations et après des années de blocage, l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont conclu le 2 avril un accord global qui permettra certaines activités nucléaires civiles iraniennes avec la garantie qu'elles resteront exclusivement pacifiques, contre la levée des sanctions internationales.

Restent à régler des modalités techniques et juridiques complexes d'ici fin juin, dans un contexte politique miné aussi bien aux Etats-Unis qu'en Iran.

Ainsi, à Washington, la commission des Affaires étrangères du Sénat doit voter mardi une loi donnant un droit de regard au Congrès sur tout accord final avec Téhéran, malgré l'opposition de Barack Obama.

La loi mettrait en place un mécanisme pour que le Congrès, dominé par les Républicains, ait son mot à dire sur son contenu.

L'administration fait le siège du Congrès pour dissuader les parlementaires de créer "des interférences" dans la phase finale de pourparlers.

De son côté le le numéro un iranien Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques, a averti jeudi que rien ne garantissait la réussite finale des discussions.

"Il se peut que l'autre partie, qui est déloyale, veuille limiter notre pays dans les détails", a-t-il dit.

Le ministre des Affaires étrangères espagnol, qui préside actuellement, au titre de la rotation, le comité des sanctions sur l'Iran aux Nations unies, a lui rappelé mardi à quel point les Occidentaux avaient intérêt à cette réussite.

"L'Iran joue un rôle très important dans la région et peut avoir un rôle très important pour résoudre les conflits qui sont en cours", a-t-il dit avant de citer l'exemple du Yémen où l'Iran et l'Arabie saoudite, pourraient respectivement avoir beaucoup d'influence.

"J'espère qu'une fois le contentieux nucléaire refermé, nous pourrons tous ensemble explorer des solutions pour des conflits qui nous touchent tous", a-t-il ajouté après avoir expliqué que les deux diplomates avaient évoqué ensemble le Yémen, l'Irak, ou encore la Syrie, où l'avancée du groupe Etat islamique inquiète les Occidentaux.

Source : AFP

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