Climat: après de laborieux pourparlers à Bonn, un projet de texte promis pour octobre

  • Les délégués à la conférence sur le climat le 1er juin 2015 à Bonn
    Les délégués à la conférence sur le climat le 1er juin 2015 à Bonn AFP/Archives - PATRIK STOLLARZ
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Centre Presse Aveyron

Après dix jours de laborieuses discussions à Bonn sur le climat, les coprésidents des débats ont promis jeudi qu'un avant-projet de texte de négociation pour la conférence de Paris serait prêt d'ici à fin octobre, soucieux de calmer les craintes d'enlisement.

"Les gens se demandent peut-être ce que nous avons fait depuis deux semaines, eh bien je pense que nous avons fait beaucoup", a plaidé l'Américain Daniel Reifsnyder lors d'une conférence de presse, à six mois de la COP de Paris censée accoucher début décembre du tout premier accord universel contre le réchauffement climatique.

"Comment vous mesurez les avancées de cette session? Les parties ont accepté que nous-mêmes préparions un document de travail" sur la base du texte actuellement en discussion, a-t-il fait valoir, formulant l'espoir que les Etats acceptent jeudi en fin de session de leur confier le soin de continuer à travailler dessus durant l'été.

Acquérir la confiance des délégués est un élément clé dans la réussite d'un processus à 196 basé sur le consensus, a encore expliqué l'Américain, aux côtés de son collègue algérien Ahmed Djoghlaf.

Réunis depuis le 1er juin dans l'ancienne capitale allemande, les délégués des 196 membres de la convention de l'Onu sur le climat n'ont abouti qu'à un toilettage a minima du texte, dense et confus, issu du précédent round de négociations à Genève.

Repris trois fois ligne par ligne par les délégués, le document a perdu 10% de son volume (80 pages en anglais, 130 en français), sans trancher sur le fond.

"Les parties ont reconnu qu'elles n'avaient pas fini le travail, parce que c'est impossible de réduire un texte avec 4.000 participants", a expliqué M. Djoghlaf.

Les coprésidents ont proposé aux délégués de leur remettre le 24 juillet une version amendée sur la forme, mais gardant toutes les options sur le fond.

Les délégations n'auront ensuite plus que dix jours de négociations officielles, en septembre et octobre, avant Paris. Une rallonge pourrait toutefois être accordée. Et "vous aurez d'ici la fin octobre l'avant-projet de paquet" en vue de la COP, a promis Ahmed Djoghlaf.

- Questions épineuses -

Les pays négocient pour trouver un accord sur les moyens de contenir le réchauffement sous les 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, en freinant les émissions de gaz à effet de serre. Faute de quoi, les scientifiques promettent des conséquences dramatiques (inondations, sécheresse, tempêtes, élévation du niveau de la mer, etc) et de grandes difficultés d'adaptation.

Au-delà du travail sur le texte, ces dix jours à Bonn auront été marqués par d'innombrables échanges bilatéraux et réunions thématiques, et quelques avancées auront été réalisées.

Notamment sur la question du soutien, y compris financier, aux politiques d'adaptation au réchauffement, revendication très forte des pays en développement déjà affectés par le phénomène climatique.

Mais tous les sujets épineux restent à l'ordre du jour. Notamment la concrétisation des promesses financières faites par les pays développés - 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020.

Et puis quelle forme juridique donner au futur accord? Comment répartir l'effort entre les pays, selon leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre et les impératifs de développement des pays du sud?

L'accord est aussi lié aux engagements nationaux en matière de réduction des gaz à effet de serre, ces émissions largement liées à la combustion d'énergies fossiles et responsables du dérèglement climatique.

Quarante pays ont pour l'instant rendu publiques leurs contributions, les autres devront le faire d'ici à fin octobre. Et déjà les premiers calculs montrent que ces objectifs auront du mal à ramener le monde sur la voie des 2°C. Là encore les Etats devront tenter de s'accorder sur des mécanismes permettant de réviser régulièrement à la hausse ces ambitions.

"On ne va pas laisser les choses se faire sans agir entre maintenant et la rentrée", a souligné jeudi sur RMC/BFMTV Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et futur président de la COP21, devant ce programme chargé.

Des discussions au niveau ministériel doivent se tenir à Paris en juillet et septembre. S'y ajoutent des réunions de la Banque mondiale, du FMI et de l'ONU à l'automne, et un sommet du G20, quinze jours avant la conférence de Paris.

Source : AFP

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