La Banque de Grèce avertit du risque de sortie du pays de l'euro et de l'UE

  • Les drapeaux européen et grec, le 25 février 2015 à Athènes
    Les drapeaux européen et grec, le 25 février 2015 à Athènes AFP/Archives - Louisa Gouliamaki
Publié le
Centre Presse Aveyron

La Banque de Grèce a mis en garde mercredi contre un échec des discussions entre Athènes et ses créanciers sur la poursuite du financement du pays, qui conduirait selon elle à un défaut de paiement, une sortie de la zone euro et, "probablement", de l'Union européenne.

"L'incapacité à parvenir à un accord marquerait le début d'un chemin douloureux qui mènerait d'abord à un défaut de paiement de la Grèce puis, au bout du compte, à la sortie du pays de la zone euro et, très probablement, de l'Union européenne", écrit la Banque centrale grecque dans son rapport annuel sur l'économie du pays rendu public mercredi.

Dans une intervention au ton très politique pour cette institution monétaire, la Banque de Grèce juge que la conclusion d'un accord entre la Grèce et ses créanciers est un "impératif historique" et estime que "peu de chemin reste à parcourir" vers un compromis.

Elle appelle les deux parties à faire preuve de souplesse. La banque invite le gouvernement grec à reconnaître que l'abaissement des objectifs d'excédent primaire accepté par l'UE et le FMI lui donne "le temps nécessaire pour son ajustement budgétaire et quelques degrés de liberté supplémentaire dans la conduite de la politique budgétaire" et les créanciers à "réaffirmer et formuler en des termes plus précis leur volonté" d'octroyer à la Grèce un allègement de sa dette publique "comme initialement prévu" en 2012.

La Banque de Grèce est dirigé par Yannis Stournaras, l'ancien ministre des Finances du gouvernement de coalition droite-socialiste d'Antonis Samaras, battu au législatives de janvier par la gauche radicale Syriza.

Sans accord entre les deux parties, "une crise de la dette gérable", comme celle que traverse la Grèce depuis 2009, deviendrait "une crise incontrôlable, avec des risques importants pour le système bancaire et la stabilité financière".

La banque centrale dresse un sombre tableau d'une Grèce hors de la zone euro: "inflation galopante", "profonde récession", "baisse spectaculaire des niveaux de revenu, augmentation exponentielle du chômage, effondrement de tout ce que l'économie grecque a atteint depuis son adhésion à l'UE (...) la Grèce se verrait relégué au rang d'un pays pauvre de l'Europe du Sud".

Sur les perspectives immédiates de l'économie grecque, il est impossible à l'heure actuelle de faire "des projections sûres", selon le rapport dont l'un des objets est notamment d'établir ces prévisions.

Même en cas d'accord avec les créanciers, l'économie grecque qui a de nouveau plongé en récession avec deux trimestres de PIB négatif fin 2014 et début 2015, ne devrait pas connaître mieux qu'une ligne de croissance plate ou légèrement positive en 2015, estime le rapport.

"L'impact le plus grave et directe de l'incertitude qui règne ces derniers mois a sans doute été la perte de confiance", souligne le document.

La croissance grecque, selon la Commission européenne, devrait s'élever à seulement 0,5% cette année, en net recul par rapport aux prévisions initiales, qui tablaient sur un PIB en hausse de 2,5%. Ces prévisions ont été faites en retenant l'hypothèse d'une issue heureuse des négociations et d'un accord d'ici à juin avec les créanciers.

L'économie grecque avait renoué avec la croissance en 2014 après la plus longue dépression de son histoire qui a vu son PIB fondre de 25% depuis fin 2008.

Depuis plusieurs semaines, les autorités d'Athènes ne parviennent pas à s'entendre avec leurs créanciers (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne) sur un train de réformes économiques qui permettrait le déblocage d'une nouvelle tranche de prêts vitale pour le pays.

Sans le feu vert des créanciers, la Grèce pourrait être dans l'incapacité des rembourser les quelque 1,5 milliard d'euros qu'elle doit au FMI d'ici à la fin juin.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?