Le gouvernement dévoile un plan "ambitieux" pour l'accueil des migrants

  • Manifestation de soutien aux migrants, le 16 juin 2015 à Paris
    Manifestation de soutien aux migrants, le 16 juin 2015 à Paris AFP - Guillemette Villemin
  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve quitte le palais de l'Elysée le 17 juin 2015, après le conseil des ministres
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve quitte le palais de l'Elysée le 17 juin 2015, après le conseil des ministres AFP - LIONEL BONAVENTURE
  • Un migrant installé au milieu d'un campement de tentes, près de la gare d'Austerlitz, à Paris, le 14 juin 2015
    Un migrant installé au milieu d'un campement de tentes, près de la gare d'Austerlitz, à Paris, le 14 juin 2015 AFP/Archives - JOEL SAGET
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement a annoncé mercredi la création de plus de 10.000 places d'hébergement supplémentaires pour les migrants, dans le cadre d'un plan "ambitieux" qui mise aussi sur la fermeté face à l'immigration irrégulière.

La France va créer 4.000 nouvelles places pour les demandeurs d'asile d'ici courant 2016, 5.000 places avant 2017 pour des étrangers ayant déjà obtenu le statut de réfugié, et 1.500 places d'hébergement d'urgence pour les migrants vivant dans des campements insalubres, ont détaillé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et sa collègue du Logement Sylvia Pinel.

"La gravité de la crise nécessite d'adapter sans attendre nos moyens en France", a affirmé M. Cazeneuve, à l'issue du Conseil des ministres, parlant de "réponses concrètes, ambitieuses et réalistes".

Il s'agit d'une forte augmentation de la capacité d'accueil des migrants qui est totalement saturée: 50% des demandeurs d'asile seulement sont hébergés en structure dédiée, les réfugiés restent parfois dans le système prévu pour les demandeurs et l'engorgement de l'hébergement d'urgence aboutit à la création de campements indignes comme à Calais ou à Paris.

Le plan, salué pour son "ampleur jamais mise en œuvre jusqu'à présent" par le directeur général de France Terre d'asile Pierre Henry, mise aussi sur des embauches supplémentaires pour accélérer le traitement des dossiers, conformément à ce que prévoit la réforme de l'asile.

Pour les réfugiés, il prévoit une mobilisation du parc social vacant dans le logement accompagné. Pour les personnes en transit, l'idée est de mobiliser des places d'ici la fin de l'année et d'"éviter que ne se constituent des campements de misère", a expliqué Sylvia Pinel. Cette prise en charge permettra d'orienter vers la demande d'asile ou le processus d'expulsion.

- 'Interpeller davantage' -

Car le plan veut aussi améliorer la lutte contre les clandestins, ce qui signifie "éloigner davantage ceux qui relèvent de l'immigration irrégulière", a fait valoir M. Cazeneuve.

Amélioration des contrôles aux frontières, création d'une "task force" pour mener des actions contre les filières... "Il va falloir une mobilisation de nos forces, de nos préfets pour interpeller davantage, faire des procédures et placer ceux qui doivent l'être en rétention", a insisté le ministre, dont la politique migratoire a été dénoncée par une partie de la gauche et des écologistes ces dernières semaines.

"Les places de rétention dont nous disposons doivent être utilisées à plein. Il n'y a pas de tabou parce qu'il n'y a pas de politique d'asile soutenable, de politique d'accueil à la hauteur de nos ambitions et de nos valeurs si nous ne reconduisons pas dans le même temps ceux qui ne peuvent rester sur le territoire parce qu'ils relèvent de l'immigration économique irrégulière", a-t-il ajouté.

Alors que la question migratoire menace de provoquer une nouvelle crise dans l'Union européenne, M. Cazeneuve a répété sa demande de mise en place de "hotspots en Italie, en Grèce et partout ailleurs où il y aura des arrivées pour distinguer ceux qui relèvent du statut de réfugiés des autres".

La situation continue de provoquer de vives réactions, jusque chez les évêques catholiques français qui ont dit mercredi leur "honte devant ce qui se passe en Méditerranée comme à Calais", soulignant que "c'est toute la communauté nationale, l'ensemble de la société qui est concerné" par le sort des migrants.

Mais les critiques sur le plan du gouvernement se sont fait jour avant même sa divulgation. Ouvrir des centres d'accueil de migrants en France serait "une folie, une absurdité", a estimé mardi le député (Les Républicains) Eric Ciotti.

"Ce n'est pas les mesures que nos prenons là où les pays accueillent les réfugiés qui créent l'appel d'air, ce sont les persécutions dont ils font l'objet", a assuré M. Cazeneuve.

Dans cette optique, le plan promet de renforcer l'action avec les pays d'origine pour favoriser la réadmission de leurs ressortissants.

Source : AFP

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