Yémen: l'ONU prolonge les pourparlers pour un arrêt des combats

  • Le représentant du gouvernement yéménite en exil Abdel Wahab al-Humayqani (C) et le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon (d), le 15 juin 2015 à Genève
    Le représentant du gouvernement yéménite en exil Abdel Wahab al-Humayqani (C) et le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon (d), le 15 juin 2015 à Genève AFP - Fabrice Coffrini
  • L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen Ismail Ould Cheikh Ahmed (c) au milieu de la délégation des rebelles yéménites aux pourparlers de paix de Genève, le 16 juin 2015
    L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen Ismail Ould Cheikh Ahmed (c) au milieu de la délégation des rebelles yéménites aux pourparlers de paix de Genève, le 16 juin 2015 AFP - FABRICE COFFRINI
  • Le chef des rebelles au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, participe à un rassemblement des Houthis au nord de Sanaa, le 7 février 2015
    Le chef des rebelles au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, participe à un rassemblement des Houthis au nord de Sanaa, le 7 février 2015 AFP/Archives - MOHAMMED HUWAIS
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Centre Presse Aveyron

L'ONU, qui tente de négocier un arrêt des combats au Yémen, a prolongé mercredi les pourparlers à Genève entre le gouvernement en exil en Arabie saoudite et les rebelles chiites qui sont encore au point mort.

A Sanaa, la capitale tenue par la rébellion houthie, plus de 30 personnes ont été tuées mercredi dans une série d'attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) contre des mosquées chiites et la maison d'un responsable des rebelles.

A défaut d'accord politique, l'ONU tente d'amener les deux parties à conclure une trêve humanitaire de quinze jours à l'occasion du mois de jeûne musulman du Ramadan qui commence jeudi.

Des délégués des deux parties ont affirmé à l'AFP que les pourparlers qui devaient s'achever jeudi avaient été prolongés jusqu'à vendredi au moins.

L'émissaire spécial de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a rencontré mercredi soir la délégation des rebelles dans un grand hôtel de Genève, après s'être entretenu le matin avec la délégation gouvernementale.

Les positions des deux parties sont si éloignées que l'ONU n'a jamais prévu de les réunir dans un premier temps.

"Nous avons évoqué la trêve, mais l'autre partie pose des conditions rédhibitoires", a déclaré l'AFP un membre de la délégation des rebelles, M. Hassan Zeid. Il a évoqué parmi ces conditions un retrait des villes d'Aden (sud) et Taëz (centre), où les combats se poursuivent.

Les combats ont fait depuis mai plus de 2.600 morts au Yémen selon l'ONU et la situation humanitaire est catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Les miliciens houthis et leurs puissants alliés, les militaires restés fidèles au président déchu Ali Abdallah Saleh, souhaitent une trêve, mais refusent de se retirer des zones conquises, comme l'exige le gouvernement en exil.

Ce dernier est soutenu par l'Arabie saoudite qui dirige la coalition arabe qui mène des frappes quotidiennes contre les rebelles houthis et leurs alliés.

"Le seul point positif est que les négociations se poursuivent et qu'aucune délégation n'a claqué la porte", a expliqué un diplomate occidental qui suit les pourparlers. Ceux-ci avaient commencé lundi entre l'ONU et la délégation gouvernementale, alors que les rebelles sont arrivés à Genève mardi.

- Pressions -

La délégation gouvernementale devait tenir dans l'après-midi une conférence de presse, mais l'a annulée à la dernière minute "pour laisser au dialogue les chances de réussir", a annoncé le ministre des Affaires étrangères du gouvernement en exil, Ryad Yassine.

Selon des sources proches des négociateurs, elle a annulé cette conférence de presse à la suite de pressions de l'ONU pour ne pas compromettre les pourparlers.

"Nous exigeons le retrait (des rebelles) de toutes les provinces pour conclure un cessez-le-feu ou une trêve, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité", avait répété auparavant devant les journalistes le ministre des Affaires étrangères.

Les frappes de la coalition arabe n'ont pas pu enrayer la progression du camp des rebelles houthis qui contrôlent la capitale Sanaa, la plus grande partie d'Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d'autres provinces.

Sur le terrain, une "résistance populaire" --formée des unités militaires restées fidèles au président Hadi mais aussi de tribus, de membres de partis ou de simples civils-- combat à Aden, Taëz et dans d'autres régions.

Le Yémen est le seul des pays du "printemps arabe" où un soulèvement populaire en 2011 a abouti à une solution négociée. En vertu de ce règlement, l'ancien président Ali Abdallah Saleh, resté au pouvoir pendant 33 ans, a pu demeurer au Yémen et jouir de l'immunité.

Les rebelles d'Ansarullah sont issus de la minorité zaïdite, une branche du chiisme, et représentent environ un tiers de la population. M. Hadi, un sunnite du sud du Yémen, est le premier président du pays qui n'est pas issu de cette communauté.

Source : AFP

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