Gindou fait campagne, en milieu rural, pour un cinéma de qualité

Avec son église, sa mairie et sa fête votive, Gindou est un village comme il en existe des milliers à travers tout l’hexagone... La particularité de ce bourg du Lot de 300 âmes est ailleurs. Perché sur un causse du sud-ouest, non loin de Cahors mais tourné vers la Dordogne, il est au 7e art ce que Marciac est au jazz. Une place forte! Créées en 1985 à l’initiative de Pierre Mage (le bien nommé!), médecin dans la commune voisine de Cazals et passionné de cinéma expérimental, et de quelques amis, les Rencontres cinéma de Gindou sont «le plus ancien festival de cinéma de Midi- Pyrénées».

«Nous ne sommes pas là que pour montrer des films !»

Ce sont Sébastien Lasserre, Élisabeth et Marie Virgo qui le disent en chœur. Et d’ajouter: «Activité phare et fondatrice de l’association Gindou Cinéma, le festival est né du désir d’amener en zone rurale un cinéma de qualité, tout en privilégiant l’exigence artistique et le brassage des publics». Le décor est planté !

Les chiffres sont là pour étayer ces propos puisque la fréquentation, «en augmentation constante», a dépassé les 18000 spectateurs l’été dernier et le public s’est étendu aux cinéphiles venant de la France entière. «C’est un lieu inédit», admet volontiers Sébastien Lasserre, en charge de la programmation avec Marie Virgo. Ils ont notamment goûté à Clermont (court métrage) et au festival de Cannes, où ils ont vu 80 films à eux deux, pour effectuer une partie de leur sélection.

«Le succès de cette ferveur s’appuie aussi sur l’environnement car les professionnels y trouvent de la proximité, de la liberté et de la simplicité», insistent les trois forces vives de la structure. Et Sébastien Lasserre de noter : «Mais, nous ne sommes pas là que pour montrer des films ! Gindou est ainsi (re)connu comme un festival référence pour le documentaire et le court-métrage».

Avec un budget de 250 000€, les organisateurs ne cachent pas qu’ils se donnent «beaucoup de choses à faire» pour la réussite populaire. «Au final, la barque est très chargée vu les moyens qu’on a», concluent-ils, fiers de ce bébé qui a bien grandi.

Un hommage à Paulo Branco

L’édition 2015, programmée du 22 au 29 août, respectera une tradition bien ancrée et qui a fait ses preuves. Si le menu complet ne sera disponible que mi-août (il est mis en ligne au fur et à mesure de sa construction sur le site, il est composé de trois sélections: un hommage au producteur portugais Paulo Branco (en sa présence), avec une sélection de films qu’il a produits; les vagabondages cinématographiques présentant des films récents, en avant- première, inédits ou peu diffusés; une carte blanche à la Cinémathèque de Toulouse (fidèle depuis 1986!) et aux archives françaises du film qui permet d’explorer ainsi le patrimoine du 7e art... Silence, ça tourne pour les sept salariés de l’association !