La Grèce soumet ses propositions, un accord "gagnant-gagnant" possible selon Renzi

  • Un drapeau grec flotte sur l'Acropole, l5 juin 2015 à Athènes
    Un drapeau grec flotte sur l'Acropole, l5 juin 2015 à Athènes AFP/Archives - ANGELOS TZORTZINIS
  • Matteo Renzi (d) et François Hollande lors d'une conférence de presse conjointe le 21 mai 2015 à l'Exposition universelle de Milan, dans le nord de l'Italie
    Matteo Renzi (d) et François Hollande lors d'une conférence de presse conjointe le 21 mai 2015 à l'Exposition universelle de Milan, dans le nord de l'Italie AFP - OLIVIER MORIN
  • Alexis Tsipras (g) discute avec Angela Merkel (2e g) et François Hollande (d), le 10 juin 2015 à Bruxelles
    Alexis Tsipras (g) discute avec Angela Merkel (2e g) et François Hollande (d), le 10 juin 2015 à Bruxelles BUNDESREGIERUNG/AFP/Archives - GUIDO BERGMANN
  • La Grèce et ses créanciers
    La Grèce et ses créanciers AFP - T. Eberding
  • Manifestation de solidarité avec la Grèce, le 20 juin 2015 à Marseille
    Manifestation de solidarité avec la Grèce, le 20 juin 2015 à Marseille AFP - BERTRAND LANGLOIS
  • Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis discute avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde, le 18 juin 2015 au Luxembourg
    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis discute avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde, le 18 juin 2015 au Luxembourg AFP - THIERRY MONASSE
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Centre Presse Aveyron

A la veille d'un sommet européen crucial, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a présenté dimanche les propositions grecques en vue d'un accord avec les créanciers du pays à la chancelière allemande Angela Merkel, au président français François Hollande et au patron de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Le chef du gouvernement grec s'est entretenu par téléphone avec les trois dirigeants qu'il retrouvera lundi soir à Bruxelles pour le sommet exceptionnel de la zone euro.

Même si rien n'a filtré du contenu des propositions, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a estimé dimanche à Milan que "toutes les conditions" étaient "réunies" pour un accord "gagnant-gagnant".

Les créanciers de la Grèce (UE, BCE, FMI) avaient insisté pour qu'Athènes soumette avant lundi un nouveau programme de réformes et d'économies budgétaires, ses offres précédentes ayant été rejetées lors de multiples réunions infructueuses.

La zone euro et la Grèce ne peuvent se permettre encore un rendez-vous sans décision sur le déboursement d'une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards: le 30 juin, la Grèce à court d'argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI et les retraits des épargnants se sont accélérés au cours de la semaine écoulée, plaçant le système bancaire sur la corde raide.

- Tsipras à Bruxelles dès dimanche -

Le ministre du budget Dimitris Mardas a affirmé à la télévision publique ERT que les salaires et retraites pourraient être payés fin juin, sans s'engager sur le remboursement au FMI.

Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung affirmait dimanche que ni le versement au FMI ni les dépenses intérieures ne pourraient être assurés en juin.

Plusieurs responsables européens, dont la chancelière allemande et le président français, ont prévenu que le sommet de Bruxelles serait vain sans travail préparatoire.

Ce conseil "n'est pas un lieu de négociation", avait relevé François Hollande, et il ne pourra que "constater un accord ou, ça peut arriver, constater un désaccord".

C'est la raison pour laquelle Alexis Tsipras se rend dès dimanche soir à Bruxelles, avec d'autres membres de son équipe. Il s'était déjà entretenu avec M. Juncker samedi, lequel a également parlé avec Angela Merkel et Christine Lagarde, selon une source européenne.

Le gouvernement est prêt à des ajustements, avait suggéré samedi le ministre d'Etat Alekos Flambouraris, un proche d'Alexis Tsipras, évoquant l'accélération des suppressions de pré-retraites et la baisse de l'un des seuils de taxation des entreprises.

Lors des derniers rounds de négociation, les postes budgétaires sur lesquels faire porter les économies continuaient de diviser les deux parties.

La Grèce restera intransigeante sur plusieurs points, a signifié le ministre d'Etat, Nikos Pappas, l'un des chefs de file de la négociation, dans le journal Ethnos dimanche: "rétablissement du droit du travail, pas de baisse des salaires et des retraites, plan stratégique exhaustif sur le problème de la dette".

Athènes se montre aussi très soucieuse de la conclusion d'un accord qui apporte "une solution définitive", selon le cabinet du Premier ministre, par crainte d'une solution provisoire avec un déboursement d'argent partiel pour passer le cap du 30 juin, accompagné d'une extension du plan d’aide et de nouvelles négociations laborieuses à suivre.

- Avec ou sans FMI -

En cas d'extension du programme, la poursuite de l'assistance financière du FMI à la Grèce, aux côtés de l'UE et de la BCE, n'est pas souhaitable, a estimé Nikos Pappas, en raison de "l'objectif unilatéral et pas du tout européen" de l'institution de Washington.

Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) affirmait dimanche, sans citer de source, que la dernière proposition d'accord faite par la Commission européenne comportait une extension du programme d'aide, qui expire fin juin, jusqu'à septembre, au moins, avec une rallonge de six milliards d'euros, le déblocage de 3,7 milliards rapidement, une vague mention d'une future restructuration de dette.

La possibilité d'un départ de la Grèce de la zone euro, même si ce processus totalement inédit n'a rien de mécanique, est désormais évoquée ouvertement.

Le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a souligné samedi qu'on ne peut pas "connaître exactement la réaction des marchés et leur état d'esprit si la Grèce échoue, si la Grèce quitte l'Eurogroupe". Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a qualifié dans une interview au Journal du dimanche de "zone inconnue" les conséquences d'un défaut de la Grèce et de sa sortie de l'euro. Tous deux appellent à éviter ce scénario.

Dans une tribune à la FAZ, le ministre des Finances Yanis Varoufakis a appelé la chancelière allemande à la responsabilité, estimant qu'elle se trouvait devant un "choix décisif".

Le choix de l'austérité a été contesté par de nombreuses manifestations en soutien à la Grèce dans plusieurs villes européennes ce week-end. Une manifestation anti-austérité est également prévue à Athènes en fin de journée.

Source : AFP

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