Veillée d'armes pour le gouvernement grec avant le sommet de lundi

  • Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse à Luxembourg, le 18 juin 2015
    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse à Luxembourg, le 18 juin 2015 AFP - THIERRY MONASSE
  • La Grèce et ses créanciers
    La Grèce et ses créanciers AFP - T. Eberding
  • La chancellière allemande Angela Merkel devant les membres du Parlement à Berlin, le 18 juin 2015
    La chancellière allemande Angela Merkel devant les membres du Parlement à Berlin, le 18 juin 2015 AFP/Archives - JOHN MACDOUGALL
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement grec réuni dimanche en conseil des ministres peaufine sa stratégie vis-à-vis de ses créanciers -- UE et FMI --, à la veille d'un sommet européen crucial pour éviter au pays un défaut de paiement sans précédent dans la zone euro.

La réunion qui a débuté à 11H00 (09H00 GMT) va procéder aux derniers arbitrages entre les concessions supplémentaires que le gouvernement de gauche radicale est prêt à faire et les mesures d'économies budgétaires qu'il refuse.

La marge pour trouver un accord qui permettra le déboursement d'une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards se réduit: le 30 juin, la Grèce à court d'argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI et les retraits des épargnants se sont accélérés au cours de la semaine écoulée, plaçant le système bancaire sur la corde raide.

Plusieurs responsables européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, ont prévenu que la réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement de la zone euro lundi soir à Bruxelles serait vaine sans de nouvelles propositions grecques allant dans le sens des créanciers.

La Grèce restera intransigeante sur plusieurs points, a signifié le ministre d'Etat, Nikos Pappas, l'un des chefs de file de la négociation, dans le journal Ethnos dimanche: "Rétablissement du droit du travail, pas de baisse des salaires et des retraites, plan stratégique exhaustif sur le problème de la dette".

Mais le gouvernement serait prêt à des ajustements, avait suggéré samedi le ministre d'Etat Alekos Flambouraris, un proche d'Alexis Tsipras, évoquant l'accélération des suppressions de pré-retraites et la baisse de l'un des seuils de taxation des entreprises.

"Nous allons tenter de compléter notre proposition pour nous rapprocher d'une solution", avait-il déclaré, moyennant deux conditions "indispensables" : "un assouplissement budgétaire" et une restructuration de la dette.

Il faut que "l'Europe aide la Grèce à sortir de son endettement mais que la Grèce s'aide elle-même aussi", a appuyé dimanche le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

- 'Ne pas céder aux sirènes' -

"L'accord doit présenter des dispositions et une durée telles qu'il recrée de la confiance. Il ne peut pas être de courte durée et entretenir l'incertitude", affirme Nikos Pappas, en référence à la crainte du gouvernement de se voir proposer un accord provisoire avec un déboursement d’argent partiel pour passer le cap du 30 juin, accompagné d'une extension du plan d’aide et de nouvelles négociations laborieuses à suivre.

Il juge également que la poursuite de l'assistance financière du FMI à la Grèce, aux côtés de l'UE et de la BCE, n'est pas souhaitable, en raison de "l'objectif unilatéral et pas du tout européen" de l'institution de Washington.

Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung affirmait dimanche, sans citer de source, connaître les détails de la dernière proposition d'accord faite par la Commission européenne à Athènes: extension du programme d'aide, qui expire fin juin, jusqu'à septembre, au moins, avec une rallonge de six milliards d'euros, déblocage de 3,7 milliards rapidement, une vague mention d'une future restructuration de dette.

"Désormais, tout dépend du sommet européen exceptionnel de lundi", insiste dans une tribune publiée par ce journal le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, en appelant la chancelière allemande à la responsabilité.

Mme Merkel peut "entrer dans un accord honorable avec un gouvernement qui a refusé le +programme de sauvetage+ et aspire à une solution négociée. Ou bien céder aux sirènes de son gouvernement, qui l'encouragent à jeter par-dessus bord le seul gouvernement grec qui est fidèle à ses principes et qui peut mener le peuple grec sur le chemin de la réforme", écrit M. Varoufakis.

La possibilité d'un départ de la Grèce de la zone euro, même si ce processus totalement inédit n'a rien d'évident, est désormais évoqué ouvertement.

Le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a souligné samedi qu'on ne peut pas "connaître exactement la réaction des marchés et leur état d'esprit si la Grèce échoue, si la Grèce quitte l'Eurogroupe". Le ministre français des Finances, Michel Sapin, qualifie pour sa part dans une interview au Journal du dimanche de "zone inconnue" les conséquences d'un défaut de la Grèce et de sa sortie de la zone euro. Tous deux appellent à éviter ce scénario.

Le président français François Hollande s'entretiendra dimanche de la crise grecque avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi à l'Exposition universelle de Milan.

Source : AFP

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