Le Conservatoire de musique de l'Aveyron se met au théâtre

Le Conservatoire à rayonnement départemental va bien, merci pour lui. Il a connu une période de flottements, une accumulation mal venue de fausses notes qui l’ont fait tanguer. Mais avant de céder la présidence à Magali Bessaou, après dix-sept années d’exercice «et quelques nuits blanches», l’ancien conseiller départemental Alain Pichon a laissé une partition impeccable. Et son successeur de s’en réjouir à l’heure de présenter les nouvelles orientations du Conservatoire. Des orientations dictées notamment par la volonté de préserver le classement de Conservatoire avec, pour cela une nécessité dictée par le ministère de la Culture: développer une nouvelle spécialité. Après un tour de table, c’est le théâtre qui a été choisi. Ainsi après une année de sensibilisation à travers le département, le conservatoire s’ouvrira au théâtre à la rentrée 2016.

Préserver le label, «gage de qualité»

«On tient à ce que le monde du théâtre, dans le département, sache que l’on ne vient pas marcher sur ses plates-bandes. Notre souhait est de développer un cursus diplômant en théâtre et de venir en support à ce qui existe déjà», explique Magali Bessaou. Et d’insister sur la nécessité de préserver le label existant : «c’est un gage de qualité. Il conforte et vient prouver que l’on sait aussi travailler en Aveyron». Pour Jean-Michel Cosson, premier vice-président du conservatoire, cette nouvelle spécialité ne peut être que bénéfique. «Le Grand Rodez pèche en la matière, et cela peut entraîner une belle émulation». 

Grille tarifaire accessible

À terme, un premier objectif est de compter une quarantaine d’élèves répartis sur trois cycles, avec le recrutement d’un professeur de théâtre diplômé. «Cela va entraîner la création d’un département art de la scène et permettre de développer des projets plus ambitieux» affirme Alain Jehu, directeur pédagogique et artistique. «Pour l’heure rien n’est figé, nous allons construire un nouveau schéma en nous appuyant sur un redéploiement de nos moyens» relate la directrice Martine Henault. Car en aucun cas, la création de cette nouvelle spécialité ne doit perturber l’équilibre retrouvé du CRD.

D’autant que la structure départementale, hébergée dans le Grand Rodez, compte bien poursuivre sa politique d’ouverture. Cette année encore, la grille tarifaire a été adaptée afin que plus de familles encore puissent orienter leurs enfants vers la musique. Notamment avec la création d’une nouvelle tranche par rapport au quotient familial. «Ce qui prouve que le Conservatoire se porte bien » note au passage Jean-Michel Cosson.

Vers les musiques actuelles aussi

Mais l’ouverture ne s’arrête pas là! Développer la pratique musicale collective, orienter les élèves vers les différentes esthétiques, dont les musiques actuelles, via notamment un partenariat avec l’association ruthénoise Oc’Live, la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques sont autant d’instruments avec lesquels le conservatoire veut jouer pour trouver toute sa place au sein du département. «Pour préserver tout notre rayonnement» comme le souligne Martine Henault. «Et ouvrir les oreilles de nos élèves ! » sourit Alain Jehu. Un beau chantier en mettre en musique pour la nouvelle présidente Magali Bessaou et son équipe, quand on sait que le Conservatoire accueille 1450 élèves et compte 67 enseignants, le tout réparti dans quinze antennes à travers le territoire. Et avec donc une nouvelle spécialité à la rentrée 2016: le théâtre.