Solar Impulse en route du Japon vers Hawaï

  • L'avion Solar Impulse décolle le 29 juin 2015 de l'aéroport de Nagoya, au Japon, en direction de Hawaii
    L'avion Solar Impulse décolle le 29 juin 2015 de l'aéroport de Nagoya, au Japon, en direction de Hawaii JIJI PRESS/AFP - JIJI PRESS
  • Photo prise le 29 juin 2015 par le projet Solar Impulse montrant le lever du soleil peu après le décollage de l'avion solaire de l'aéroport de Nagoya au Japon
    Photo prise le 29 juin 2015 par le projet Solar Impulse montrant le lever du soleil peu après le décollage de l'avion solaire de l'aéroport de Nagoya au Japon Solar Impulse/AFP - Solar Impulse
  • Photo fournie par le projet Solar Impulse montrant le pilote André Borschberg le 29 juin 2015 avant le décollage de l'aéroport de Nagoya au Japon
    Photo fournie par le projet Solar Impulse montrant le pilote André Borschberg le 29 juin 2015 avant le décollage de l'aéroport de Nagoya au Japon Solar Impulse/AFP - Solar Impulse
  • Solar Impulse 2 s'envole du Japon après un mois de pause
    Solar Impulse 2 s'envole du Japon après un mois de pause AFP - INFOGRAPHIE, pld/soh
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Centre Presse Aveyron

Solar Impulse 2 a quitté lundi le sol du Japon, où il patientait depuis près d'un mois, et a franchi "le point de non retour" pour tenter de rallier Hawaï et poursuivre son défi énergétique solaire autour du monde.

"Maintenant en plein vol pour Hawaï. Émotions très fortes car j'ai passé le point de non retour: l'exploration commence ici", a tweeté le pilote suisse André Borschberg en début d'après-midi.

"André Borschberg a franchi le point de non-retour et doit maintenant aller au bout de son vol de 5 jours et 5 nuits", a indiqué de son côté l'équipe sur son site internet dix heures après le décollage. "Pas de retour en arrière. C'est un aller simple pour Hawaï".

Le point de non-retour est le moment où l'avion n'est a priori plus en mesure de faire demi-tour.

L'avion révolutionnaire s'est envolé de Nagoya (centre) vers 03h03 locales (18H03 GMT).

"Nous avons passé la nuit avec l'équipe pour prendre la décision la plus difficile du projet: foncer vers Hawaï", a expliqué sur son compte Twitter le second pilote en alternance, Bertrand Piccard.

"André et moi étions convaincus que c'était le moment auquel il fallait y aller", a-t-il ensuite déclaré lors d'un direct sur internet.

"Les 10 dernières heures ont été terribles car nous avions deux systèmes qui fonctionnaient mal, mais nous avons résolu les problèmes et décidé d'y aller car le temps est beau, l'avion vole et André est en forme", a-t-il détaillé.

- Contourner les nuages -

Selon le plan de vol déposé auprès des autorités japonaises, Solar Impulse est censé "aller d'abord au sud puis à l'est avant de remonter vers le nord en évitant les nuages", a expliqué un fonctionnaire du ministère des Transports.

Solar Impulse 2 avait dû interrompre son vol entre Nankin (est de la Chine) et Hawaï à cause du mauvais temps et s'était posé au Japon dans la nuit du 1er au 2 juin.

Il avait depuis espéré partir à plusieurs reprises, mais la saison des pluies et un épais front nuageux l'en avaient empêché jusqu'à ce dimanche.

La décision du départ a été très complexe à prendre, compte tenu de nombreux paramètres techniques.

"Il est extrêmement compliqué de prévoir la météo à un horizon de cinq jours", a souligné à plusieurs reprises l'équipe, prenant son mal en patience.

Toutefois, l'avion n'avait qu'une période de temps limitée, jusqu'au 5 août, pour pouvoir se lancer dans la traversée d'une traite de 7.900 km entre Nagoya et Hawaï, en raison des conditions dans lesquelles l'appareil doit voler.

Fragile, il ne supporte ni les trop grosses chaleurs, ni la pluie, ni les perturbations.

La plus importante difficulté était de trouver un "couloir" pour traverser un front nuageux très dense qui va grosso modo de Taïwan à l'Alaska.

- 'Le moment de vérité' -

"La seule façon d'y parvenir avec notre avion est de localiser un endroit où ce front est beaucoup moins épais", avait expliqué la semaine dernière André Borschberg à l'AFP.

"C'est le moment de vérité pour le projet. c'est le moment de vérité pour notre équipe", avait aussi dit le pilote.

Cet avion est comme un bijou. Il vole vraiment bien. Il se comporte très bien. Nous ne voulons pas le perdre avec une décision stupide. Il nous faut un bon scénario sur cinq ou six jours et autant de nuits. Nous savions que ce serait difficile", avait-il confié.

Selon les organisateurs, "André va s'aventurer dans l'inconnu: ce vol sera exigeant et stimulant notamment compte tenu de sa durée: près de 120 heures avec l'énergie solaire uniquement. C'est un exploit jamais réalisé auparavant dans le monde de l'aviation".

Le pilote s'est minutieusement préparé à cette épreuve d'endurance, de même que son alter ego Bertrand Piccard, chacun ayant développé sa méthode.

"Le but est de se sentir à l'aise pour être capable d'accepter mentalement, et même d'aimer, être dans ce cockpit durant une période aussi longue", a expliqué André Borschberg.

"Nous dormons par périodes de 20 minutes, et comme cela ne suffit pas, j'utilise des techniques de yoga et de méditation, et mon partenaire d'autohypnose, pour nous détendre", a-t-il raconté, semblant apprécier sa vie en solitaire dans son exiguë cabine.

Solar Impulse 2, dont les ailes sont couvertes de cellules photovoltaïques, avait déjà été bloqué précédemment plus d'un mois en Chine par de mauvaises conditions climatiques.

L'avion est parti le 9 mars d'Abou Dhabi pour un tour du monde de 35.000 kilomètres destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire.

Source : AFP

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