La Grèce a fermé ses banques, les marchés en zone de turbulences

  • Des retraités devant un bureau fermé de la Banque nationale de Grèce à Athènes le 29 juin 2015
    Des retraités devant un bureau fermé de la Banque nationale de Grèce à Athènes le 29 juin 2015 AFP - SAKIS MITROLIDIS
  • Un retraité s'énerve le 29 juin 2015 devant un bureau de la Banque nationale de Grèce à Athènes avec d'autres retraités attendant leur pension
    Un retraité s'énerve le 29 juin 2015 devant un bureau de la Banque nationale de Grèce à Athènes avec d'autres retraités attendant leur pension AFP - ANGELOS TZORTZINIS
  • Des sympathisants de gauche manifestent pour la sortie de la Grèce de la zone euro et le non au référendum le 28 juin 2015 devant la Parlement à Athènes
    Des sympathisants de gauche manifestent pour la sortie de la Grèce de la zone euro et le non au référendum le 28 juin 2015 devant la Parlement à Athènes AFP - LOUISA GOULIAMAKI
  • La crise financière grecque
    La crise financière grecque AFP - G. Handyside/J. Storey, jfs/pld/tsq
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Centre Presse Aveyron

Les banques grecques sont restées fermées lundi, première journée de contrôle de capitaux décrétée par la Grèce au bord du gouffre financier, une décision qui a déstabilisé les bourses mondiales sans toutefois les faire paniquer.

Les places européennes ont accusé le coup dès l'ouverture, chutant autour de 4% à Francfort et Paris avant de se redresser un peu, tandis que celle de Londres baissait d'environ 2%. La bourse d'Athènes s'est mise à l'abri des secousses en fermant pour une semaine, à l'exemple des banques du pays.

Les marchés asiatiques, de Tokyo à Hong Kong avaient donné le ton en reculant fortement, plombés par les craintes de voir Athènes sortir de la zone euro.

Autre signe inquiétant: les taux d'emprunt des pays du sud de la zone euro, notamment l'Espagne et l'Italie, se tendaient fortement à l'ouverture sur le marché de la dette, celui de l'Espagne montant par exemple à 2,720% contre 2,150% vendredi.

Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras a décidé dimanche de verrouiller son secteur financier pour le préserver d'un effondrement alors que les distributeurs de billets sont pratiquement à sec.

Les banques resteront fermées jusqu'au 7 juillet, surlendemain du référendum prévu sur les négociations avec les créanciers du pays.

Ce référendum, bien que le gouvernement grec condamne cette interprétation, prend désormais le caractère d'une consultation sur le maintien ou non dans la zone euro.

Malgré l'échec de toutes les récentes négociations, les portes ne semblaient pas définitivement fermées lundi à une reprise des discussions.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé ainsi qu'il subsistait encore "des marges pour la négociation et annoncé pour la mi-journée de nouvelles "propositions" de Bruxelles.

Le président français François Hollande a parlé lundi d'un "choix souverain" des Grecs sur la question de l'euro. Il a "déploré" la rupture par Athènes des négociations, mais a ajouté que son pays restait "toujours disponible pour qu'aujourd'hui le dialogue puisse reprendre".

- Touristes préservés -

En Grèce, les retraits aux guichets automatiques seront limités jusqu'au 6 juillet inclus à 60 euros par jour, selon un arrêté publié dans la nuit de dimanche à lundi. Le texte, signé par le président de la République Prokopis Pavlopoulos et Alexis Tsipras, fait état "du caractère d'extrême urgence et de la nécessité imprévue de protéger le système financier grec et l'économie".

Les touristes séjournant en Grèce -- le tourisme restant un moteur vital de l'économie -- et toute personne possédant une carte de crédit d'un pays étranger, ne sont pas concernés par la limitation des retraits, a indiqué le gouvernement.

Les Grecs, eux, ne cachaient pas leur inquiétude face à ce saut dans l'inconnu: "Demain c'est le jour de la paye. Mais maintenant les banques sont fermées et le patron n'a pas d'argent...Comment on va faire? Il faut qu'on paie nos factures", s'alarmait Sofia Chronopoulos, vendeuse de tissus athénienne.

Dans une intervention dimanche soir à la télévision Alexis Tsipras avait invité la population à garder son sang-froid, assurant d'un ton ferme que "les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis", tout comme le versement des salaires et des retraites.

Tous les ambassadeurs européens à Athènes, mais aussi russe, chinois, américain et israélien devaient être reçus lundi au ministère grec des Affaires étrangères pour être informés de la situation.

M. Tsipras a estimé que c'est le refus des ministres des Finances de la zone euro de prolonger la programme d'assistance à son pays au-delà du 30 juin qui a contraint le pays à un contrôle des capitaux inédit.

Ce programme expire donc mardi, jour où la Grèce risque par ailleurs le défaut de paiement car il est peu probable qu'elle dispose de la somme de 1,5 milliard d'euros due au FMI à cette date.

Mais Alexis Tsipras a reformulé dimanche auprès de l'UE et de la BCE la demande de la Grèce d'une prolongation du programme d'aide dont elle bénéficie. "J'attends leur réponse immédiate à cette requête démocratique de base", a-t-il dit dans son allocution télévisée.

Dimanche, M. Juncker avait tweeté le texte de la proposition des créanciers "pour l'information du peuple grec", laissant entendre en creux que, si les électeurs approuvent ces propositions, il sera encore temps de s'entendre.

Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a estimé lundi que la Grèce et ses créanciers pouvaient encore parvenir à un accord d'ici à mardi soir.

La Banque centrale européenne a aussi donné un répit à la Grèce en maintenant intact le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques, alors qu'on craignait qu'elle leur coupe les vivres.

Source : AFP

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