La chaleur reflue, certaines régions souffrent encore

  • Pause ombragée sur une plage artificielle dans le centre de Strasbourg, le 5 juillet 2015
    Pause ombragée sur une plage artificielle dans le centre de Strasbourg, le 5 juillet 2015 AFP - PATRICK HERTZOG
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Centre Presse Aveyron

Après six jours de chaleur exceptionnelle, la canicule devrait continuer à refluer lundi et se concentrer sur le Centre-Est, une bonne nouvelle pour les services d'urgence mis à rude épreuve ce week-end dans certaines régions.

Les grandes chaleurs devaient persister dans 16 départements, toujours en vigilance orange, en Auvergne, en Rhône-Alpes, en Corrèze, Saône-et-Loire, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, selon Météo France.

"Cette journée de lundi est marquée par une reprise temporaire des fortes chaleurs sur le Sud-Ouest, avec notamment un pic de chaleur jusqu'à 37/38°C sur le Tarn et le Tarn-et-Garonne", prévoit l'organisme de la prévision. "Sur le centre-est, il fera à peine moins chaud que la veille avec des températures maximales entre 33 et 37°."

L'alerte a en revanche été levée pour 10 départements, notamment en Alsace, Lorraine et France-Comté.

Lundi les maximales s'étageront entre 28 et 32° du nord au sud, et la vigilance canicule devrait être levée "entre mardi et au plus tard mercredi".

L'air chaud s'évacuera par le sud. L'ensemble du pays, le Centre-Est en dernier, devrait ainsi retrouver des valeurs de saison en milieu de semaine, voire des températures sous la normale (23° à Paris, 20° à Lille)!

Masses d'air frais venu de l'Atlantique contre flux sec et chaud en provenance d'Afrique, "c'est une bataille de titans" qui se joue sur l'ouest de l'Europe, résume Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France.

Mardi on annonce ainsi une baisse des températures sur le Sud-Ouest mais une nouvelle hausse sur le Centre-Est avec des maximales entre 35 et 38°.

- Hyperthermies -

Alors que les risques pour la santé croissent avec la durée de l'épisode, les services d'urgences ont été très sollicités ce week-end dans l'est et en Rhône-Alpes.

François Braun, président du Samu-Urgences de France, a signalé "une très forte augmentation du nombre d'appels au Samu" et "un nombre de cas non négligeable de pathologies très graves chez des personnes âgées, avec des hyperthermies majeures qui nécessitent des hospitalisations en réanimation".

Pour autant, "le temps du bilan (sanitaire) n'est pas encore arrivé", alors que la canicule sévit encore, indique lundi le ministère de la Santé.

La ministre Marisol Touraine devait effectuer lundi un nouveau déplacement, aux urgences de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon.

"Les mesures prises pour maintenir les capacités d'accueil des urgences et des services hospitaliers permettent d'avoir une situation maîtrisée", a indiqué son ministère dimanche.

A Strasbourg, les urgences s'attendent à avoir une activité encore soutenue pendant quelques jours. Le chef du service des urgences des Hôpitaux universitaires (HUS) a constaté une activité en hausse d'environ 15% par rapport à un week-end ordinaire.

Les patients accueillis du fait de la canicule sont surtout "des personnes de plus de 75 ans, diabétiques, sujettes à des insuffisances cardiaque, ou rénale et respiratoire", explique le Dr Pascal Bilbault. Les situations les plus fréquentes sont des "épuisements pour des sujets fatigués pour qui la chaleur est une épreuve, surtout quand elle se prolonge; on en a eu entre 50 et 60 par jour", dit-il, que les urgences ont réussi à traiter grâce à des renforts de personnels.

Dans le Tarn-et-Garonne, l'affluence a légèrement crû aux urgences de Montauban: "Le Samu avait diffusé un message +appelez le 15+ dès qu'il y a quelque chose. Plus de patients se sont présentés, notamment des enfants avec de la fièvre, mais sans lien avec la canicule", selon la protection civile.

Au final, cet accès de chaleur, très précoce dans l'été, restera derrière celui d'août 2003 en intensité comme en durée (18 jours). Le précédent épisode marquant, en juillet 2006, aura lui aussi été plus long (trois semaines).

Sur les côtes normandes, des records absolus auront été battus (38,3° à Dieppe, 35,4° à Boulogne-sur-mer). Des records pour juillet sont tombés en de nombreux points (39° à Mâcon, Colmar). Les minimales, la nuit, ont aussi atteint des sommet: 26,8° à Lons-le-Saulnier.

"C'est un épisode notable", mais qui n'aura pas été égal d'une région à l'autre, souligne le prévisionniste Patrick Galois: exceptionnel par sa durée dans l'est, mais à peine caniculaire dans l'ouest, où on a plutôt connu de brefs "pics".

La canicule aura aussi été "relativement brève" à Paris, avec 3 ou 4 jours très marqués, relève-t-il.

Source : AFP

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