Nucléaire iranien : Washington comme Téhéran refusent de se précipiter

  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s'adresse aux journalistes depuis le balcon du Palais Coburg à Vienne, le 9 juillet 2015
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s'adresse aux journalistes depuis le balcon du Palais Coburg à Vienne, le 9 juillet 2015 POOL/AFP - Carlos Barria
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry au Palais Coburg de Vienne, où se tiennent les pourparlers sur le nucléaire iranien, le 9 juillet 2015 Le secrétaire d'Etat américain John Kerry au Palais Coburg de Vienne, où se tiennent les pourparlers sur le nucléaire iranien, le 9 juillet 2015
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry au Palais Coburg de Vienne, où se tiennent les pourparlers sur le nucléaire iranien, le 9 juillet 2015 AFP - Joe Klamar
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis, comme Téhéran, ne veulent pas se "précipiter" pour un accord sur le nucléaire iranien et les négociations internationales vont se poursuivre encore, même si les deux parties haussent le ton en fin de négociations.

"Vu que les travaux sont extrêmement techniques et les enjeux très, très élevés, on ne se précipitera pas et on ne se laissera pas précipiter vers un accord", a déclaré M. Kerry à la presse internationale massée devant le palais Coburg à Vienne, où se déroulent les négociations.

Presque au même moment, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif tweetait : "Nous travaillons dur, mais sans précipitation. On ne change de pas de cheval au milieu du gué."

"Combien de temps allez vous rester à Vienne ?" ont hurlé, un peu plus tard, les journalistes à M. Zarif, apparu au balcon du palace. "Aussi longtemps que nécessaire", a répondu ce dernier.

Mais, dans ce ping-pong verbal soigneusement orchestré, M. Kerry avait tenu à préciser dans son allocution que les Etats-Unis ne resteraient pas "à la table de négociations pour toujours".

"Si les décisions difficiles ne sont pas prises, nous sommes tout à fait préparés à mettre fin au processus", a-t-il ajouté, mettant la pression dans cette phase finale des négociations.

Un haut responsable iranien a toutefois accusé tard jeudi les puissances occidentales d'avoir changé de position au cours des derniers jours de la négociation.

"Nous constatons certains changements de position sur un grand nombre de questions", a affirmé ce responsable, citant notamment le rythme de levée des sanctions, la durée de l'accord et l'embargo sur les armes. Il a toutefois jugé qu'un accord restait "à portée de main".

- Accord encore insaisissable -

Si le texte d'un accord n'est pas soumis au Congrès américain ce vendredi 10 juillet à 04H00 GMT, cela retardera d'au moins deux mois, vacances parlementaires obligent, sa mise en application.

En outre, vendredi à minuit, le cadre légal des négociations offert par l'accord cadre conclu en novembre 2013 entre les grandes puissances et l'Iran, expire.

Les mesures prévues par cet accord cadre, qui instaure un gel de certaines activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée partielle de sanctions ont déjà été renouvelées pour une semaine puis pour trois jours depuis le début de la négociation de Vienne, le 27 juin.

Toutefois, "nous ne devrions pas nous lever et partir parce que l'horloge sonne minuit", a souligné M. Kerry, laissant entendre que les négociations n'étaient soumises à aucune échéance précise.

"Nous sommes tout près. Mais si les décisions importantes, historiques ne sont pas prises dans les prochaines heures, nous n'aurons pas d'accord", a cependant estimé de son côté la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur l'antenne de CNN.

"Il est clair pour tout le monde que prendre ces décisions dans une, deux, trois semaines sera non pas plus facile, mais plus difficile pour tous", a-t-elle ajouté.

Treize jours après la reprise formelle à Vienne des négociations entre les grandes puissances et l'Iran, l'accord se dérobe toujours en dépit des progrès accomplis, que toutes les délégations s'accordent à reconnaître.

La communauté internationale veut placer le programme nucléaire iranien sous étroit contrôle, afin de s'assurer que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée de sanctions imposées depuis une décennie.

Les négociateurs ont un texte sur la table, comprenant une centaine de pages dont cinq annexes techniques. Mais les choix les plus difficiles restent à faire.

Téhéran réclame notamment la levée des restrictions sur les armes et sur son programme balistique. Il s'agit d'une des mesures figurant parmi la série de sanctions adoptées depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU, mais l'Iran argue que cet embargo n'a rien à voir avec le dossier nucléaire.

Moscou a apporté jeudi un soutien de poids aux demandes iraniennes en souhaitant la levée "dès que possible" de cet embargo, un des points de crispation de la négociation. La source iranienne a affirmé que la Chine soutenait également cette position.

Les Occidentaux, tout en convenant que chaque pays a un programme militaire conventionnel, jugent toutefois qu'une levée de l'embargo sur les armes maintenant serait difficile à faire passer politiquement, en raison du contexte régional.

Source : AFP

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