Aveyron: l’État renforce la lutte contre la sécheresse

"La situation n’est pas encore dramatique, mais les mesures prises doivent justement permettre d’éviter le pire". Sébastien Cauwel, secrétaire général de la préfecture appelle désormais "les usagers, les agriculteurs et les industriels à avoir un usage responsable de l’eau". Un message d’alerte lancé hier par les services de l’État alors que tous les voyants sont à l’orange et menacent de virer au rouge: il n’a pas plu depuis 24 jours; les températures sont bien au-dessus de la normale, avec des pics à 40 degrés enregistrés dans le Nord-Aveyron; le débit des cours d’eau est au plus bas engendrant des tensions sur les réseaux d’eau potable... D’autant que les prochaines précipitations ne sont pas attendues avant la semaine prochaine.

Dès ce soir, à minuit, de nouvelles restrictions sur la ressource en eau entrent par conséquent en vigueur. Pour les agriculteurs, c’est toute la zone du Lot aval bassin (affluents du Lot en aval d’Entraygues hors Diège et Dourdou de Conques) qui est concernée: l’irrigation des cultures sera prohibée de midi à 18 heures. Les prises d’eau en rivière destinées à l’alimentation des retenues le sont également. Pour la partie allant du Dourdou de Conques à l’Alzou, la préfecture a décidé la mise en place de tours d’eau (planning d’irrigation), ainsi que l’arrêt de l’arrosage des prairies. Pour les autres zones de gestion, les niveaux de restriction en application depuis le 1er juin restent inchangés.

Pour l’usage de l’eau potable, il est désormais interdit de laver les véhicules, de mettre à niveaux les piscines privées, de 8 heures à 20 heures, d’arroser les terrasses ou les pelouses, les espaces verts publics et privés (les jardins potagers ne sont pas concernés). Les industriels sont invités à limiter leur consommation au strict nécessaire. La préfecture de l’Aveyron restreint également l’usage des écluses pour les propriétaires de microcentrales.

Cet ensemble de mesures, adopté aussi par les départements limitrophes, apparaît nécessaire, alors que l’indice d’humidité des sols mesuré par Météo France approche de celui de 2011. Une année remarquable par sa sécheresse. De plus, sur le secteur de Rodez, du mois de mai à celui de juillet, il n’a plu que 64 mm. Ce n’était pas arrivé depuis 45 ans! Si la tension sur la ressource en eau peut, pour l’heure, être atténuée, c’est aussi grâce aux nombreux lacs collinaires qui parsèment le département, et aux réserves suffisantes. "Mais cette situation va se dégrader rapidement", prévient le préfet Jean-Luc Combe. "Chacun doit se mobiliser pour retarder ce manque en eau".