À Rodez, les experts votent Peter Sagan

  • Peter Sagan, le fantasque slovaque de Tinkoff, a la faveur des pronostics.
    Peter Sagan, le fantasque slovaque de Tinkoff, a la faveur des pronostics. AFP
Publié le , mis à jour
Maxime Raynaud

Analyse. Nous avons demandé à trois journalistes spécialistes du Tour de France de donner leur avis sur l’étape ruthénoise du jour. Et si la côte de Saint-Pierre leur paraît anecdotique, un nom revient en boucle : celui du Slovaque de Tinkoff, Peter Sagan.

La 13e étape est la plus belle pour l’Aveyron et son public. Normal, elle y passe. Mais pour les habitués du Tour de France, pas de doute, les 198,5 km entre Muret à la préfecture aveyronnaise, aujourd’hui, n’auront rien à voir avec une journée tournant. Cet avis est d’ailleurs partagé par trois journalistes de presse écrite, experts du Tour, rencontrés hier, entre la grêle et l’orage, en haut du plateau de Beille. Pour Christophe Delacroix, du quotidien Ouest-France, c’est même une évidence, Rodez sera un simple passage : «C’est une étape de transition. Tout le monde regardera déjà vers les Alpes.»

 Pour autant, il y aura bien de l’intérêt à suivre ce 14e jour de course selon Philippe Brunel, grande plume de la petite reine à L’Équipe. «C’est une étape intermédiaire mais tous les jours comptent sur un Tour. D’autant que c’est l’occasion pour les non-grimpeurs, les traumatisés de la montagne, ceux qui ont passé les derniers jours à se cacher, de sortir et de se montrer, prévoit le reporter. C’est comme pour les champignons!»

Bien arrosés hier, ces coureurs-là devraient de surcroît profiter d’une donnée de taille: la fatigue qui, de l’avis de nos interlocuteurs, règne dans un peloton «carbo», décrit Christophe Delacroix. «Chacun a besoin de reprendre son souffle, abonde Philippe Brunel. C’est parfait dans une région aussi magnifique.» Et cela pourrait bien faire les affaires «des baroudeurs, ajoute Jérôme Barbier de Midi Libre. Une échappée peut aller au bout, surtout que la seconde partie de l’étape est accidentée.»

La «révolte des Français»?

Accidenté et relevé par la tant attendue arrivée en haut de la côte de Saint-Pierre, le profil pourrait donc finalement s’avérer sélectif. «Cette montée, c’est rédhibitoire pour des sprinters tels que Greipel ou Cavendish, reprend Jérôme Barbier, 10 Tours au compteur. Mais Peter Sagan, qui ne l’oublions pas est à la lutte pour le maillot vert, passe bien ces bosses. Depuis quelques jours, Rodez doit clignoter dans sa tête.» Le fantasque slovaque de Tinkoff trouve également grâce chez Christophe Delacroix. «Je trouve effectivement que Rodez revient souvent dans la bouche de Sagan. Et dans celle de Bryan Coquard (Europcar) aussi...», sourit notre confrère de Ouest-France. Sagan ou Coquard, c’était aussi le ticket gagnant que nous avait livré Alexandre Geniez avant son départ pour le Tour.

Et si c’était lui, le Flavinois, qui levait les bras à Bourran ? Marquée par les défections de Pinot, la FDJ ne joue plus que les étapes. Et jamais Geniez aura emprunté en course des routes qu’il connaît si bien. Deux bonnes raisons d’y croire, non ? «S’il y a une échappée, j’espère qu’un certain “A.G.” en sera», glisse malicieusement Jérôme Barbier. «Vu l’état de fatigue du peloton, il y aura des bons de sorties», abonde Philippe Delacroix. «Le Tour est tellement imprévisible... Cette étape peut être celle de la révolte des Français», conclut Philippe Brunel. Rodez ne demande pas mieux. à beille, maxime raynaud

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