Fatiguée mais souriante, l'ex-otage au Yémen Isabelle Prime est rentrée en France

  • L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime accueillie par le président François Hollande sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, le 7 août 2015
    L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime accueillie par le président François Hollande sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, le 7 août 2015 AFP - Alain Jocard
  • L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime à son arrivée sur la base militaire de Villacoublay, près de Parisle 7 août 2015
    L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime à son arrivée sur la base militaire de Villacoublay, près de Parisle 7 août 2015 AFP - Kenzo Tribouillard
  • L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime et son père sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, le 7 août 2015
    L'ex-otage au Yémen Isabelle Prime et son père sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, le 7 août 2015 AFP - Kenzo Tribouillard
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Centre Presse Aveyron

Fatiguée mais souriante, Isabelle Prime, la dernière otage française, qui était retenue depuis le 24 février au Yémen, a retrouvé sa famille vendredi soir sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, en présence du président de la République et de Laurent Fabius.

Vêtue d'un pantalon de sport gris, gilet blanc sur t-shirt bleu, portant casquette et lunettes de soleil, la jeune femme de 30 ans s'est d'abord entretenue quelques instants avec François Hollande, avant de prendre dans ses bras sa mère, son père, puis sa tante et sa meilleure amie.

Sous un soleil couchant et une chaleur déclinante, Isabelle Prime s'est ensuite dirigée vers des membres du centre de crise du Quai d'Orsay, qu'elle a salués et avec lesquels elle a échangé quelques mots. Elle s'est ensuite dirigée avec le chef de l'Etat et ses proches vers le pavillon d'honneur, avant de s'exprimer brièvement devant de nombreux journalistes, rassemblés sous un hangar.

Elle a confié se trouver dans un "état de fatigue très grande", tout en se félicitant que la France soit "toujours là quand il y a d'énormes problèmes comme celui-ci".

Au Yémen, "on travaillait sur un programme de protection sociale", a-t-elle expliqué pour justifier sa présence dans le pays, en dépit du danger. On a suivi "les conseils de l'ambassade française (...), on était sur le point de partir, ça s'est joué à deux semaines malheureusement".

Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, dont le siège social se trouve en Floride (Etats-Unis), spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale.

"Elle a fait preuve d'un grand courage", a déclaré François Hollande, soulignant qu'"elle était au Yémen pour une action qui honorait la France".

Le président de la République a ajouté avoir "appelé au téléphone" le sultan d'Oman afin de "lui dire la reconnaissance de la France" pour avoir aidé à cette libération.

La dernière libération d'un otage français remonte à celle de Serge Lazarevic en décembre 2014, alors que le quinquagénaire franco-serbe était détenu depuis trois ans par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. Il était alors présenté comme le dernier otage français.

- "Dans le plus grand secret" -

"Toute l'affaire a été menée dans le plus grand secret", a déclaré à l'AFP Francisco Ayala, président de la société qui employait la jeune femme.

L'interprète yéménite Chérine Makkaoui et Isabelle Prime avaient été enlevées le 24 février à Sanaa par des hommes déguisés en policiers alors qu'elles se rendaient en voiture à leur travail. Chérine Makkaoui avait été libérée en mars à Aden (sud du Yémen).

Une vidéo de la Française avait été mise en ligne sur YouTube début juin. Dans ce document de 21 secondes, la jeune femme, vêtue de noir et assise à même le sol, s'adressait aux présidents français François Hollande et yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi pour leur demander d'agir en vue de sa libération. Aucune information n'a filtré depuis sur l'identité des ravisseurs.

Les prises d'otages sont fréquentes au Yémen, mais presque tous sont libérés sains et saufs, la plupart du temps en échange de rançons. Cette fois, la détention de la Française s'est déroulée avec en toile de fond un conflit meurtrier qui a plongé le Yémen dans le chaos.

Les rebelles Houthis, issus de la minorité chiite zaïdite et aidés par les unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé l'an dernier une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes secteurs du pays.

L’Arable saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène depuis une campagne aérienne en soutien au président Hadi, exilé en Arabie saoudite, face aux rebelles, appuyés par l'Iran. Le conflit a fait près de 4.000 morts et contraint quelque 100.000 personnes à quitter le pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Source : AFP

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