"Tel Aviv sur Seine": forte mobilisation policière en vue jeudi

  • La ville israélienne de Tel Aviv sera à l'honneur jeudi 13 août, dans le cadre de l'édition 2015 de Paris Plages
    La ville israélienne de Tel Aviv sera à l'honneur jeudi 13 août, dans le cadre de l'édition 2015 de Paris Plages AFP/Archives - LOIC VENANCE
  • Le Premier ministre Manuel Valls le 11 août 2015 à Vauvert
    Le Premier ministre Manuel Valls le 11 août 2015 à Vauvert AFP - Pascal Guyot
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Centre Presse Aveyron

L'opération controversée "Tel Aviv sur Seine", à laquelle Manuel Valls a apporté son "soutien total", mobilisera jeudi environ 500 policiers et gendarmes, ce qui devrait permettre de contenir d'éventuels débordements alors que des associations propalestiniennes ont appelé à manifester.

"Afin de prévenir tout trouble à l'ordre public, un dispositif renforcé sera mis en oeuvre par la préfecture de police. Jusqu'à cinq unités de forces mobiles pourront être engagées, sur la journée, complétées par des moyens spécialisés", a indiqué mercredi la préfecture de police dans un communiqué.

Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon une source policière. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l'opération, a-t-elle ajouté, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France depuis les attentats de janvier.

La tension est montée d'un cran ces derniers jours, alors que plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber "Tel Aviv sur Seine", un événement organisé de 10h à 22h dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d'Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et jeux, et une animation musicale.

Europalestine et une dizaine d'autres organisations ont annoncé la tenue d'une opération concurrente, baptisée "Gaza Plage", qui se tiendra jeudi de 12H00 à 21H00 "entre le pont Notre-Dame et le Pont au Change", un espace adjacent à celui de "Tel Aviv sur Seine", pour redire leur "indignation" face à la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.

La polémique et les risques de débordements ont fait réagir la classe politique. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) s'est voulu serein: "Je pense que malgré les protestations des uns et des autres, chacun va revenir à la raison", a-t-il dit, affirmant qu'"il n'y aura(it) pas de débordements".

Florian Philippot, vice-président du FN, a de son côté déploré "que cette affaire provoque autant d'hystérie", ce qui "démontre la montée du communautarisme en France".

- Valls : 'Halte au déferlement de bêtise' -

Hormis un dispositif de sécurité renforcé, la mairie de Paris ne compte pas dévier de sa ligne et maintient la manifestation telle qu'annoncée. Dans un tweet, le Premier ministre Manuel Valls a tenu à marquer son soutien à la maire de Paris Anne Hidalgo: "Soutien total à l’initiative de la Ville de Paris et à . Halte au déferlement de bêtise".

Une position radicalement différente de celle de la gauche de la gauche. "Il est encore temps d'éviter une faute politique", ont martelé Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de Gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère PG de Paris, dans une lettre ouverte à l'adresse d'Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de "Tel Aviv sur Seine", ou "à défaut" son annulation.

Ils reprochent à Mme Hidalgo d'occulter la politique menée par Israël dans les territoires palestiniens. "On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel Aviv où on célèbrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe", a argumenté Eric Coquerel.

Le Parti communiste a joint sa voix à ceux qui veulent annuler l'évènement. Le PCF estime également que "les accusations d'antisémitisme portées à l'encontre des opposants à cette journée et que véhiculent certains médias constituent un amalgame inacceptable".

L'été dernier, en pleine offensive israélienne à Gaza, des manifestations de soutien aux Palestiniens, interdites en raison des risques de violence, avaient dégénéré notamment dans le quartier populaire de Barbès à Paris et à Sarcelles. Dans cette ville de banlieue parisienne, où vit une importante communauté juive, un rassemblement non-autorisé s'était transformé le 20 juillet en émeute urbaine aux relents antisémites.

Source : AFP

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