Coups de feu dans le Thalys: "J'ai entendu +clic-clic-clic+, j'ai cru que c'était un jouet"

  • Des policiers sur le quai près du Thalys dans lequel un homme lourdement armé a ouvert le feu à Arras, le 21 août 2015
    Des policiers sur le quai près du Thalys dans lequel un homme lourdement armé a ouvert le feu à Arras, le 21 août 2015 AFP - PHILIPPE HUGUEN
  • Un policier marche sur le quai de la gare d'Arras, dans le Pas-de-Calais, devant lequel est stationné le Thalys où a eu lieu une agression armée le 21 août 2015
    Un policier marche sur le quai de la gare d'Arras, dans le Pas-de-Calais, devant lequel est stationné le Thalys où a eu lieu une agression armée le 21 août 2015 AFP - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

"Quand il est arrivé, j'ai entendu clic-clic-clic et j'ai cru que c'était un jouet", raconte Damien, 35 ans, sous le choc, passager du Thalys entre Amsterdam et Paris où un homme armé a fait feu vendredi, blessant deux personnes.

"J'étais en train de lire un magazine et lorsque j'ai entendu du bruit dans l'autre wagon, je me suis levé", explique cet homme originaire de Paris, dans un gymnase d'Arras (nord) où ont été accueillis les passagers de ce Thalys.

"Je me suis dit qu'il y avait une embrouille entre deux personnes. J'ai vu alors une personne avec un tee-shirt noir aller au fond de mon wagon, comme s'il s'échappait", détaille-t-il, alors qu'il était en voiture 13.

Une autre personne, le tireur présumé, qui était torse nu, "s'est arrêté entre les deux wagons, il a tiré, ça a fait +clic-clic-clic+, sans faire de coup de feu comme dans les films", a-t-il dit, précisant qu'il n'avait pas entendu le bruit des balles.

"Le mec torse nu est ensuite retourné dans le wagon 12 et une personne avec un tee-shirt vert, rasé, (selon les premiers éléments le militaire américain, ndlr) l'a vu, s'est jeté sur lui et l'a plaqué au sol".

Quand on lui demande à quoi ressemble le suspect, Damien répond: "J'ai vu qu'il était torse nu, assez fin et sec, mais quand il est arrivé, j'ai bloqué sur le flingue", dit-il encore sous le choc d'une scène "qui n'a pas duré plus de quinze secondes".

Christina Cathleen Coons, New-Yorkaise en vacances en Europe, se trouvait, elle, en voiture 12. "Nous avons entendu une fusillade. J'ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s'est écroulé", relate-t-elle. "Une femme au fond, peut-être une quarantaine d'années, à côté de son époux, a vu la vitre au-dessus d'elle se briser à cause du coup de feu, la balle aurait pu l'atteindre", glisse cette passagère de 28 ans, menue, cheveux bruns coupés courts.

"Un type est tombé sur le sol et avait du sang partout, apparemment il était touché au cou", poursuit-elle, montrant des photos de la scène, qui font désormais le tour du monde des réseaux sociaux.

Christina Cathleen Coons est resté plaquée au sol, d'où elle a pris ces photos avec son smartphone: "Je pensais qu'il y allait avoir une fusillade dans le train", ajoute-t-elle. "Des gens sont venus pour le soigner", raconte-elle encore au milieu du gymnase où le personnel de la Croix-Rouge distribue des bouteilles d'eau aux passagers.

- "Il a reçu une balle!" -

D'un pas lent, transportant de nombreux bagages, Amy quitte le gymnase où elle a répondu aux questions de la police judiciaire, comme de nombreux autres passagers du Thalys. Encore choquée, son mari Joe la réconforte. Elle était tranquillement assise dans le train quand la vitre derrière elle s'est soudainement brisée sous l'impact d'une balle.

"Nous exprimons notre grande gratitude envers ces messieurs, ces deux hommes qui ont arrêté le tireur. Je n'ai pas vu la fusillade", témoigne cette Américaine, habituée à voyager en Europe avec son mari.

"J'ai vu la vitre tomber au-dessus des épaules de ma femme", explique son mari. "Je remercie ces deux hommes qui avaient un tee shirt des Lakers et un maillot de football. Je suis fier qu'ils aient réagi rapidement, empêchant un désastre", ajoute-t-il, précisant qu'il n'y avait "pas plus de six ou de sept personnes dans ce wagon, une première classe" du Thalys.

Laurent, lui, était monté à Anvers, et était dans le wagon suivant.

"Le personnel du Thalys s'est rué dans notre voiture en courant, on se demandait ce qui se passait", explique ce Parisien d'une quarantaine d'années.

"Une dame est arrivée dans notre train criant +il a reçu une balle, il perd du sang ! est ce qu'il y a un médecin ?+"

"J'ai hésité à y aller car comme il y avait une blessure par balle, il y avait peut-être un tireur, d'autres personnes sont revenues disant que la personne a été neutralisée, j'y suis allé", explique-t-il.

"J'ai vu une personne au sol, une autre personne lui faisait un garrot au niveau du cou, je le voyais bouger", dit cet homme, qui dit avoir des notions de secourisme.

"La dame était paniquée, demandant pourquoi le train continuait à rouler et pourquoi les secours n'étaient pas là, on l'a rassurée", ajoute-t-il.

"Il y avait aussi une personne ligotée au sol, saucissonnée", dit-il, faisant allusion au tireur.

"Il y a eu énormément de panique", conclut-il, avant de rejoindre la gare d'Arras pour regagner enfin Paris.

Source : AFP

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