Comment réinventer les campagnes grâce aux "villages intelligents"

  • «Avec le très haut débit, le monde rural n’est plus synonyme de handicap<», plaide Sébastien Côte, le président de Ruralitic.
    «Avec le très haut débit, le monde rural n’est plus synonyme de handicap<», plaide Sébastien Côte, le président de Ruralitic. CP
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Centre Presse Aveyron

Numérique. Dans le Cantal, les participants à la 10e édition du forum Ruralitic militent pour la création de villages ultra-connectés et dotés de services performants pour relancer l’emploi.

Jusqu’à aujourd’hui, 500 élus et acteurs du monde rural sont attendus au château de Vixouze, à Polminhac (Cantal), dans le cadre du forum Ruralitic, pour réfléchir à l’avenir des campagnes françaises à l’heure du numérique.  «Nos campagnes sont aujourd’hui plus attractives. Si 70 000 habitants quittent la campagne pour les villes, 100 000 personnes font le chemin inverse en France», constate le président de Ruralitic, Sébastien Côte.

«Smart villages»

«Avec le très haut débit, le monde rural n’est plus synonyme de handicap, car la question de l’enclavement et de l’isolement ne se pose plus. Au contraire, on peut inventer un autre modèle alliant qualité de vie, proximité avec la nature et technologies modernes», fait valoir le président du forum.

«On parle beaucoup depuis 10 ans des “villes intelligentes” qui améliorent la vie des habitants avec leurs capteurs et autres technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est quoi l’inverse ? Les “stupid villages”?», ironise celui qui mise à l’inverse sur le développement des «smart villages», ou «villages intelligents» en français. 

Télétravail, télémédecine, formation à distance et cours en ligne, spectacles ou concerts retransmis en direct sur grand écran... Le numérique pourrait permettre de développer à plus grande échelle de nouvelles pratiques en matière d’entrepreneuriat, de santé, d’éducation ou encore d’accès à la culture.

Vitale fibre optique

Condition sine qua non à l’installation de tous ces services modernes et performants: la sacro-sainte fibre optique, «aussi importante que l’eau du robinet ou l’électricité», selon les acteurs du numérique. Dans le cadre Programme national Très Haut Débit lancé en février 2013, 20 milliards d’euros seront mobilisés pour couvrir l’intégralité du territoire en THD d’ici à 2022.

Mais sa mise en place nécessite aussi une bonne dose de volonté politique dans des zones rurales où les grands opérateurs n’ont pas grand intérêt économique à investir. Dans ce contexte, l’outil indispensable pour câbler les campagnes isolées est le Réseau d’initiative public (RIP), prenant la forme d’un partenariat public-privé.

«Sans une stratégie, c'est tout un territoire qui va péricliter» 

«Ce sont des réseaux neutres et ouverts qui créent de la concurrence et une diversité d’offres de la part des opérateurs qui louent ces réseaux d’infrastructures», fait valoir Éric Dugas, le président de la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (Firip), qui regroupe 150 entreprises du secteur.

«Dans chaque zone où il y a un RIP, le taux de chômage baisse de 10 à 15% tandis que le nombre de créations d’entreprises augmente dans les mêmes proportions», plaide-t-il, en s’appuyant sur des chiffres récents de l’Insee.

«Le numérique, c'est le principal levier du territoire rural aujourd'hui. Sans une stratégie de développement en la matière, c'est tout un territoire qui va péricliter", assène le président PS de la région, René Souchon. «Les +smart villages+, c'est permettre aux territoires ruraux d'entrer dans la troisième révolution industrielle», résume-t-il.

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