Yémen: vaste offensive terrestre près de Sanaa, pourparlers de paix compromis

  • Des soldats des forces yéménites pro-gouvernementales dans la province de Marib au centre du Yémen, le 12 septembre 2015
    Des soldats des forces yéménites pro-gouvernementales dans la province de Marib au centre du Yémen, le 12 septembre 2015 AFP - Abdullah Hassan
  • Des soldats des forces yéménites pro-gouvernementales dans la province de Marib au centre du Yémen, le 12 septembre 2015
    Des soldats des forces yéménites pro-gouvernementales dans la province de Marib au centre du Yémen, le 12 septembre 2015 AFP/Archives - Abdullah Hassan
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    Des soldats des forces yéménites pro-gouvernementales dans la province de Marib au centre du Yémen, le 12 septembre 2015 AFP - Abdullah Hassan
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Centre Presse Aveyron

Des forces pro-gouvernementales yéménites, appuyées par une coalition sous commandement saoudien, ont lancé dimanche une grande offensive terrestre contre des rebelles pro-iraniens dans le centre, au moment où des pourparlers de paix annoncés par l'ONU semblent compromis.

Dans la nuit, le pouvoir du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé sa décision de ne participer à aucune négociation tant que les rebelles chiites Houthis n'auront pas commencé à se retirer des territoires conquis depuis un an et à remettre les armes saisies depuis leur coup de force. Une condition qui semble difficilement acceptable pour les Houthis.

Quelques heures plus tard, un responsable militaire yéménite pro-Hadi a annoncé le lancement d'une importante offensive terrestre contre les positions des Houthis et de leurs alliés --des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh-- dans la province pétrolière de Marib, à l'est de la capitale Sanaa.

"Cette offensive est la plus vaste et la plus puissante depuis le début (en août) de notre opération militaire dans la province de Marib", a déclaré à l'AFP cette source.

Les forces loyalistes "attaquent avec différents types d'armes les positions des rebelles à Jufeinah, Faw et That-Alra", trois zones au nord-ouest de Marib, chef-lieu de la province du même nom, sur la route de la capitale Sanaa, a-t-elle ajouté.

Les forces de la coalition menée par l'Arabie saoudite, qui ont déployé des troupes terrestres dans le secteur ces dernières semaines, ont recours à "leur artillerie lourde en soutien à l'offensive", a dit encore cette source militaire.

L'opération des forces loyalistes yéménites est appuyée également par des hélicoptères d'attaque Apache et des avions de combat de la coalition, a-t-elle poursuivi.

Les rebelles ont affirmé, via l'agence de presss Saba qu'ils contrôlent, "avoir repoussé" dimanche dans la province de Marib une offensive "soutenue par des Apache et des blindés émiratis et saoudiens".

Mais le porte-parole de la coalition, le général de brigade Ahmed Assiri, interrogé par la chaîne de télévision Al-Jazeera, a indiqué que "l'opération est encore à ses débuts", ajoutant qu'elle "se poursuit selon un plan préétabli".

- 12.000 hommes prêts au combat -

Avant le début de l'offensive, quelque 12.000 militaires pro-gouvernementaux ont participé dimanche à un défilé au quartier-général de la 23e brigade mécanisée à Al-Aber, localité du nord du Yémen, proche de la frontière saoudienne.

"Nous sommes prêts à participer aux opérations pour la reconquête des provinces de Marib, Jawf et Sanaa", a déclaré à l'AFP le général Samir Chamfane, commandant de la 23e brigade.

Ces développements militaires sont intervenus alors que l'émissaire de l'ONU pour le Yémen Ismaïl Ahmed Ould Cheikh avait annoncé jeudi que de nouvelles négociations de paix devaient se tenir la semaine prochaine dans la région.

Le diplomate mauritanien avait affirmé que le gouvernement en exil et les rebelles avaient accepté de participer à ces pourparlers, destinés à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 4.500 morts et 1,3 million de déplacés dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

L'objectif fixé était de "créer un cadre pour un accord sur un mécanisme permettant d'appliquer la résolution 2216" du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette résolution prévoit le retrait des rebelles des zones qu'ils ont conquises et la remise des armes qu'ils ont saisies aux forces de sécurité.

Mais le président Hadi, qui avait dans un premier temps confirmé la participation de son gouvernement aux pourparlers, s'est rétracté samedi soir en subordonnant une telle participation à l'acceptation et à l'application sans condition par les rebelles de la résolution 2216.

Partis de Saada, leur fief dans le nord, les Houthis ont lancé en juillet 2014 une offensive fulgurante qui leur a permis de prendre la capitale et de vastes territoires, avec l'aide d'unités aguerries favorables à l'ex-président Saleh.

Devant leur avancée, l'Arabie saoudite a pris la tête en mars d'une coalition arabo-sunnite pour empêcher les rebelles de prendre le contrôle de tout le Yémen, son voisin du sud. La "menace iranienne" a été invoquée par les pays du Golfe.

L'intervention de la coalition a permis aux forces loyalistes de reconquérir depuis la mi-juillet cinq provinces du sud du pays.

Source : AFP

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