Déficit de la sécu: le gouvernement veut passer sous les 10 milliards en 2016

  • La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine à la sortie du conseil des ministres le 23 septembre 2015 à l'Elysée à Paris
    La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine à la sortie du conseil des ministres le 23 septembre 2015 à l'Elysée à Paris AFP - BERTRAND GUAY
  • Evolution des déficits de la la sécu par branche et perspective d'un retour à l'équilibre
    Evolution des déficits de la la sécu par branche et perspective d'un retour à l'équilibre AFP
  • Le logo de l'Assurance maladie, le 23 octobre 2012 à Paris
    Le logo de l'Assurance maladie, le 23 octobre 2012 à Paris AFP/Archives - Fred Dufour
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Centre Presse Aveyron

Passer le déficit de la Sécurité sociale sous "la barre symbolique" des 10 milliards d'euros en le réduisant de 3 milliards. C'est l'objectif que s'est fixé le gouvernement, qui dévoile jeudi ses pistes d'économies pour 2016.

Les ministres de la Santé, Marisol Touraine, et du Budget, Christian Eckert, présentent à la mi-journée leur projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2016, à l'issue de la réunion jeudi matin de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, qui a actualisé la situation pour 2015.

Les nouvelles sont "bonnes", s'est déjà félicitée Marisol Touraine. En 2012, "quand je suis arrivée, le déficit (du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse-FSV) était de 21 milliards", a-t-elle rappelé. "Il est un peu inférieur à 13 milliards cette année, c'est-à-dire que nous l'avons réduit de 40%".

Plus précisément, selon les dernières prévisions de la Commission, les déficits cumulés du régime général (maladie, vieillesse, famille, accident du travail) et du FSV atteindront 12,8 milliards d'euros en 2015, soit 400 millions d'euros de moins qu'en 2014.

"L'objectif, pour l'année prochaine, c'est d'aller en dessous de cette barre symbolique des 10 milliards", a annoncé sur Europe 1 la ministre des Affaires sociales, qui s'était réjouie il y a quelques mois, d'avoir redescendu le seul déficit du régime général sous cette même "barre" l'année dernière.

Surtout, le système de retraites reprendra des couleurs. En 2016, la branche vieillesse serait ainsi "en léger excédent" pour "la première fois depuis 2004", a confirmé la ministre, jugeant que "les politiques portées, la réforme de 2013", notamment l'allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans, avaient porté leurs "fruits".

Dans son rapport, la Commission impute quant à elle ce succès à la réforme de 2010, c'est-à-dire au recul de l'âge de départ à la retraite à 62 ans, ainsi qu'à l'absence de revalorisations des pensions, liée à une inflation quasi nulle.

Le déficit de la branche famille se résorberait de plus de 1 milliard d'euros par rapport à 2014, (à -1,6 milliard), notamment grâce à la modulation des allocations familiales, entrée en vigueur en juillet.

Mais l'assurance maladie continue d'inquiéter, restant malgré elle la mauvaise élève de la Sécurité sociale. Son déficit se creuserait à 7,4 milliards d'euros en 2015, contre 6,5 milliards un an plus tôt, et ce malgré une progression des dépenses limitée à 2%, conformément aux prévisions du gouvernement.

Faible croissance, inflation nulle et taux de chômage élevé ont entraîné une baisse des cotisations, incapables de compenser la hausse naturelle des dépenses, liée au vieillissement de la population comme à l'extension des maladies chroniques et du progrès technologique.

- les retraités 'mieux protégés' -

Le gouvernement a donc resserré la vis pour l'année prochaine, limitant la progression des dépenses à 1,75%, un "niveau historiquement bas", a souligné la ministre, assurant que des "efforts importants" seraient réalisés par "tout le système de santé" mais "pas par les Français".

"Depuis 2012, j'ai une ligne de conduite: pas de déremboursement, pas de franchise supplémentaire", a-t-elle fait valoir, rappelant les leviers d'économies privilégiés par le gouvernement, comme développer la chirurgie ambulatoire, "passée de 40 à 45%" ou "éviter les actes inutiles ou redondants".

Ces pistes, détaillées dans un plan triennal de plus de dix milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat, seront prolongées dans le projet de budget.

Le projet de budget sera par ailleurs l'occasion pour la ministre d'afficher sa volonté de renforcer l'accès aux soins.

Seront ainsi mis en place des contrats de complémentaires santé "qui seront moins chers, labellisés, et qui permettront aux personnes de plus de 65 ans de pouvoir être mieux protégées pour moins cher", a indiqué la ministre, en réponse à une promesse de François Hollande.

Inutile toutefois d'"espérer" un retour à l'équilibre avant 2020 ou 2021, a prévenu la Commission des comptes de la Sécurité sociale.

Source : AFP

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