Sébastien Bras: "Vivre avec son époque sans oublier ses racines"

Ce Laguiolais de 44 ans est parvenu, depuis plusieurs années déjà, à se faire un prénom dans le sillage de son père Michel, chef trois étoiles, en partageant avec lui depuis son plus jeune âge l’amour quasi mystique de la gastronomie et des produits du terroir. Entre le Japon, Toulouse, Rodez (le Café Bras du musée Soulages) et, bien sûr Laguiole (Le Suquet, trois étoiles au Michelin), le chef cuisinier Sébastien Bras cultive l’excellence sans frontières.

Quel nom avez-vous choisi pour cette future région et pourquoi ? J’ai choisi le terme d’Occitanie tout simplement parce qu’il fait résonner ma corde sensible. Quand j’étais gamin je passais beaucoup de temps à la ferme, chez mes grands-parents. Le langage courant était fait de patois, d’occitan. Toute mon enfance a été baignée par ce dialecte-là. Quand j’ai passé mon bac j’avais également l’occitan en option. C’est donc aussi un peu grâce à l’occitan que j’ai pu décrocher mon bac (rires). Plus sérieusement l’Occitanie fait référence à une appartenance géographique, linguistique et culturelle. Il y a aussi cet enracinement dans le pays, son passé lointain et cette notion de Midi qui nous est chère. Qui dit histoire ne dit pas pour autant passéiste. Je crois que c’est Jean Cocteau qui disait que la tradition est en mouvement perpétuel. Elle avance, elle vit, elle change… Il faut vivre avec son époque mais il ne faut pas oublier ses racines. Je crois que c’est essentiel.

Qu’attendez-vous de cette nouvelle région ? J’espère que cette fusion va apporter à ses habitants, une complémentarité, une entraide, une unité qu’elle soit économique, culturelle, touristique. C’est aussi essentiel. Un bémol cependant : je crois que cette fusion a été pensée pour éviter l’empilement administratif. Mon grand souhait serait donc que l’on dégage les économies qui vont avec, mais je ne vous cache pas que je n’y crois pas trop.