Lorraine: le petit Lucas, poignardé à Joeuf, est mort

  • Photo prise le 16 octobre 2015 du lieu où un garçonnet de sept ans a été poignardé à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) le 16 octobre 2015
    Photo prise le 16 octobre 2015 du lieu où un garçonnet de sept ans a été poignardé à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) le 16 octobre 2015 AFP - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
  • Paolo (c), le frère du petit Lucas, dans un cortège organisé en soutien à sa famille, le 15 octobre 2015 à Joeuf
    Paolo (c), le frère du petit Lucas, dans un cortège organisé en soutien à sa famille, le 15 octobre 2015 à Joeuf AFP/Archives - FRED MARVAUX
  • La grand-mère de Lucas, lors d'une manifestation de soutien à la famille, à Joeuf, le 18 octobre 2015, portant le doudou de l'enfant dans ses mains
    La grand-mère de Lucas, lors d'une manifestation de soutien à la famille, à Joeuf, le 18 octobre 2015, portant le doudou de l'enfant dans ses mains AFP - FRED MARVAUX
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Centre Presse Aveyron

Lucas, le petit garçon de 7 ans poignardé jeudi en rentrant de l'école à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) par un homme souffrant de troubles psychiatriques, est mort lundi soir des suites de ses blessures, a annoncé le procureur de Nancy.

Une trentaine de personnes se sont rassemblées spontanément à l'endroit du drame en début de soirée, au pied d'un petit immeuble rose passé. La colère prédominait dans la foule, venue témoigner avec émotion son soutien à la famille.

"On est venu se recueillir là où le petit est tombé", expliquait un homme d'une soixantaine d'années, accompagné de son épouse. "J'ai envie de pleurer", a-t-il dit.

"C'est un acte gratuit, je ne comprends pas", ajoutait son épouse. "Nous avions encore beaucoup d'espoir, mais ce soir tout est brisé. Maintenant, on a peur de laisser les enfants jouer dans la rue. On vit avec la peur au ventre. Ce soir, je pense à Lucas et à sa famille".

Le petit garçon rentrait de l'école, vers 16H00 lorsqu'un homme l'avait attrapé et poignardé à 7 reprises au thorax et à l'abdomen. Mis en déroute par un policier qui n'était pas en service, l'agresseur s'était rendu immédiatement à la police de Briey, à 7 km de là.

Lucas, héliporté à l'hôpital de Nancy et opéré dans la nuit de jeudi à vendredi, était depuis dans un état grave.

L'enfant "est mort à 18H40 au CHU de Brabois", a précisé le procureur de la République de Nancy, Thomas Pison, à l'AFP, ajoutant qu'un juge d'instruction avait été saisi et qu'une autopsie serait pratiquée mardi.

Selon un témoin direct, un homme de 90 ans, l'agresseur l'a frappé avec "un grand couteau, un couteau de boucher", dans une petite ruelle où il venait souvent jouer.

"Le petit, il criait, criait tant qu'il pouvait!", avait raconté le vieil homme, qui réside dans la même rue que Lucas, à Joeuf, commune de 6.700 habitants à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Metz.

L'homme "à genoux, donnait des coups de couteau (...) s'acharnait avec le couteau", avait encore dit le témoin, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits.

L'agresseur présumé, qui s'était muré dans le silence après s'être rendu, souffre selon un expert qui l'a examiné de "troubles psychiatriques" qui ont altéré son jugement, sans toutefois l'abolir. Il est de ce fait responsable pénalement et encourt la réclusion à perpétuité.

- Marche de soutien -

Sans emploi et vivant au domicile familial, le suspect, né en 1985, avait déjà été condamné en 2013 dans le Midi de la France "pour des faits de violence à l'occasion d'un épisode d'alcoolisation".

Mais le dossier à l'époque n'avait pas révélé de "dangerosité particulière", avait indiqué le procureur de Briey vendredi, soulignant que le suspect n'avait "aucun antécédent de prise en charge en milieu hospitalier spécialisé".

L'affaire a été transférée au procureur de Nancy, où le suspect a été déféré vendredi. Il est mis en examen pour "tentative d'homicide aggravé par la circonstance que les faits ont été commis sur mineur de 15 ans" et placé sous mandat de dépôt.

Le téléphone portable d'une voisine, qui avait filmé une partie de la scène, a été saisi, selon Yves Le Clair, le procureur de Briey.

Dimanche, une marche de soutien à la famille du petit garçon avait été organisée à Joeuf. Près de 2.000 personnes y avaient participé, parcourant en silence la distance séparant la mairie du lieu du drame, où des fleurs et une bougie avaient été déposées.

Au premier rang du cortège se trouvaient le frère de Lucas, Paolo, des proches de la famille et les grands-parents du petit garçon.

Le maire de Joeuf (Front de gauche), André Corzani, a expliqué lundi soir, effondré, qu'il s'agissait maintenant "d'entourer (la famille) de notre affection. Surtout dans ce moment d'extraordinaire tristesse que seront les obsèques".

Source : AFP

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